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Marcel Arland1899-1986Il y a deux Arland.

Publié le 22/05/2020

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« Marcel Arland 1899-1986 Il y a deux Arland.

Non pas certes deux hommes, mais deux œ uvres imbriquées l'une dans l'autre et qui, souvent, s'opposent entre elles... Voici d'abord la part la mieux connue, la plus ouverte au public — et qui lui a apporté le succès : elle se confond avec une enquête fiévreuse des chances départies à l'homme dans le monde un peu sot de l'autre après-guerre.

Voici donc des exaltés, des indignés.

Certains échappent hors d'Europe, d'autres restent pour démontrer à la vieille culture son absurdité.

D'autres enfin végètent, s'exilent dans une province qui, souvent, les dépayse plus encore que l'étranger.

Et qui les enterre. Le héros que construit Arland est dominé par les instances nietzschéennes.

Avec sa génération, le romancier vit sous le regard d'un Dieu jaloux auquel il ne croit pas, mais qui n'admet aucun compromis, aucune médiocrité. Telle est, au fond, l'histoire de Gilbert Villars, le héros de l'Ordre. Fils spirituel de Julien Sorel, il se lance dans l'action politique, peut-être parce que sa vie n'a pas trouvé son accomplissement dans la femme qu'il aime, Renée.

Du moins, entreprend-il de saper l'ordre qui est.

On pourrait croire que la victoire le libère...

Mais Gilbert ne cherche pas à s'assouvir : à peine Renée devient-elle sa maîtresse, qu'il travaille à la détruire et à se détruire avec elle.

Un homme comme lui ne saurait se contenter d'un bonheur ou d'une condition modestes.

Il porte avec soi trop de passion ; surtout, une force le pousse qui corrompt tout ce qu'il touche et l'anéantit lui-même en fin de compte, comme le cancer qui le ronge et le ramène vaincu à sa “ terre natale ”. Arland a pu se délivrer d'une obsession en inventant Gilbert, il ne l'a pas détruite.

Dans un article célèbre de 1904, Sur Un nouveau mal du Siècle, publié dans la N.R.F., il s'interroge : que valent les spécialistes de la révolte — surréalistes ou révolutionnaires ? Pour les uns, il s'agit d'une parade et d'une pose (qui n'est pas sans rapporter quelque bénéfice) ; pour les autres, d'une doctrine qui remplace les religions mortes.

Alors, vers quelles valeurs faut-il se tourner ? Seule, la littérature peut fournir une éthique, car elle est un mode d'existence, une ascèse de la solitude.

Cela explique l'ardeur avec laquelle Arland se détourne du succès social et recherche l'isolement libérateur.

Qui n'a pas tenté ainsi de se détacher un jour de la “ République des lettres ” n'a pas d'âme et n'a rien à dire... Après l' Ordre vient donc la Vigie, cette expérience de la solitude, solitude de l'amour, solitude de la pensée.

Sans doute l'instinct destructeur qui façonnait le caractère de Gilbert affecte-t-il encore le héros du roman et met-il en péril Geneviève avec qui il tente de “ vivre au désert ”, comme on disait au siècle d'Alceste.

Pourtant, le souci de composer une figure imaginaire qui explique à elle-même l'existence individuelle l'emporte sur l'esprit de négation.

Et cela marque un pas en avant.. »

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