Makarios

« Makarios 1913-1977 La vie de l'archevêque Makarios pourrait être considérée comme un échec.

Il com­ mença sa carrière politique comme ethnar­ que, représentant et défenseur de la commu­ nauté grecque à Chypre, à l'époque où l'île était encore une colonie anglaise.

Il se fixa pour but I'Enosis , c'est-à-dire l'union avec la Grèce.

Or, lorsque sa carrière prit fin, vingt-sept.

ans plus tard, il était président de la république de Chypre, Etat indépendant, dans lequel presque la moitié de l'île était occupée par l'armée turque, qui l'avait envahie pour pro­ tégt;:r la minorité nationale.

Malgré cela, beaucoup de Cypriotes grecs le considéraient encore comme un héros et croyaient que son but serait atteint un jour.

Les Cypriotes grecs forment 80 OJo de la po­ pulation de l'île de Chypre.

Ils fondent leur parenté avec la Grèce sur leur culture helléni­ que, qui remonte à l'Antiquité, bien que l'île n'eût jamais fait partie de la Grèce.

L'hellé­ nisation de Chypre se développa surtout au XIIe siècle av.

J.C., lors de l'immigration des Achéens, chassés de Grèce par les Do­ riens.

Chypre a été dominée par les Assyriens, les Egyptiens, les Perses, les Romains, les By- En haut : Sur les murs de Chypre, on peut lire "Enosis" .

Quatre ­ vingt pour cent de la population de l'île est cypriote grecque.

La réunion avec la Grèce est très im­ portante pour une majorité d'ha· bitants de l' île.

Ci-dessus : Des Cypriotes grecs manifestent en faveur de I'Enosis.

A gauche : L'arche vêque Maka­ rios inspira son peuple et fut con­ sidéré comme " trop grand " pour une petite île, par des hommes d 'Etat occidentaux .

D'aprè s une plaisanterie , Chypre , é tan t trop petite pour être une puissan ce mondiale , décida d'être un "em­ bêtement ''.mondial .

zantins, les Anglais et les Vénitiens.

En 1571 , elle devint partie de l'empire ottoman, qui s'étendait des Balkans jusqu'à la Turquie.

Les Turcs y demeurèrent jusqu'en 1878, lorsqu'ils abandonnèrent l'île aux Anglais, en contrepartie d'une aide militaire contre la Russie.

Les Anglais proposèrent l'île aux Grecs, en contrepartie de l'aide apportée du­ rant la Seconde Guerre mondiale.

L'offre ne fut pas acceptée, mais elle mena à un puis- sant mouvement d'Enosis parmi les Cyprio­ tes grecs.

Makarios , de son vrai nom Mikhail Khristodoulos Mouskos, grandit à l'époque d'un nationalisme grec croissant à Chypre.

Fils d'un berger d' Ano Panaïa, à l'ouest de Chypre , il fréquenta l'école du village.

A treize ans, il entra comme novice à l'abbaye de Kikkos, puis fut envoyé à l'école complé­ mentaire de Nicosie.

Enfin, il quitta Chypre pour se rendre à la faculté de théologie d'A­ thènes.

Après ses études, en 1943, il revint à Chypre pour faire partie du corps professo­ ral.

En 1946, il fut ordonné prêtre.

Cette même année, il gagna une bourse du Conseil mon­ dial des Eglises, qui lui permit d'aller étudier la théologie à l'Université de Boston aux Etats-Unis.

Ses études furent interrompues en 1948, lorsqu'il fut nommé avec trois au­ tres évêques à Chypre.

En 1950, l'archevêque mourut, et Makarios lui succéda.

Pendant dix ans, il combattit pour l'Enosis.

A cette fin, il parla à l'assem­ blée des Nations unies et se rendit à Bandung en 1955, pour la conférence afro-asiatique.

Entre-temps, l'EOKA, armée secrète sous les ordres du général grec Grivas, effectuait des actions terroristes à Chypre pour chasser les Anglais et pour fa~oriser l'Enosis.

En 1956, les Anglais exilèrent Makarios, soupçonné de collaborer avec l'EOKA.

Trois ans plus tard, Makarios se soumit, à contrecoeur, au projet qui rendait Chypre indépendant et accordait des droits politiques égaux aux Grecs et aux Turcs.

L'indépendance devint réalité en août 1960.

Makarios fut choisi comme premier prési-. »