MAISONS A L'ESTAQUE de Georges Braque

« MAISONS A L'ESTAQUE de Georges Braque 1908Collection Hermann Rupf.

BerneHuile sur toile.

73 X 60 cm Nous voici au coeur du Bateau-Lavoir, ce foyer d'où, avec l'invention de l'art nègre et en conformité avec lesfulgurantes imaginations d'Apollinaire, va sortir toute une esthétique nouvelle.

De retour à l'Estaque, Braque n'yentend plus que la leçon cézannienne, la pousse à ses conséquences extrêmes et découpe la nature en cylindres,en sphères, en cônes, en prismes aussi et comme, dit-on, l'observa Matisse, membre du jury du Salon d'Automne,en « petits cubes ».

Le mot, en tout cas, est employé par Vauxcelles dans le Gil Blas du 14 novembre.

L'annéesuivante, à la Roche-Guyon, Braque continuera de peindre des paysages géométriques selon la formule de cesrigoureuses Maisons, cependant que Picasso poursuivra des recherches analogues à Horta de Ebro.

Georges Braque est peintre décorateur avant de s’inscrire dans une académie, à Montmartre, et de faireen 1903 un bref passage à l’Ecole des beaux-arts, dans l’atelier du peintre Léon Bonnat.

En 1905, aprèsavoir passé l’été à Honfleur et au Havre, il découvre au Salon d’automne les fauves autour de Matisse.Cette révélation lui permet de prendre aussitôt plus de liberté avec la technique.

En 1908, quatre de sestoiles exposées au Salon des Indépendants retiennent l’attention d’un critique qui n’est autre que le poèteGuillaume Apollinaire.

Au cours de cette même année, ses relations avec Pablo Picasso deviennent de plusen plus fortes.

Fasciné par l’œuvre de Cézanne, il fait le choix d’aller peindre sur le site de l’Estaque, ànouveau pendant l’été.

L’imbrication de l’œuvre de Picasso et de Braque, leur souci de restreindre lescouleurs à des gris, des bruns et des verts, de ramener la représentation d’objets en trois dimensions àdeux dimensions sur la toile, l’utilisation pour la première fois, en 1911, de lettres peintes au pochoir et,l’année suivante, le recours au papier collé valent aux deux peintres d’être qualifiés de “ cubistes ”.Trépané en 1915, le lieutenant Braque, démobilisé, reprend la peinture.

A la fin de l’année 1917, il publiedans la revue du poète Pierre Reverdy Nord-Sud des Pensées et réflexions sur la peinture et signe unpremier contrat avec un marchand.

Il adopte bientôt des formes plus amples et plus sinueuses et recourtà nouveau à la figure humaine.

Nombreux sont les écrivains qui se passionnent pour sa peinture ; parmieux, Jean Paulhan, qui publie, dans la revue Poésie 43, le texte Braque le patron.

En 1948, il reçoit le grandprix de peinture à la Biennale de Venise.

André Malraux, ministre des Affaires culturelles, lui commande en1961 une peinture pour décorer l’un des plafonds du musée du Louvre.

C’est dans la cour carrée de cemusée que Malraux prononce l’éloge funèbre du peintre, auquel l’Etat fait des funérailles nationales. Peintre français qui, avec Picasso, est à l'origine du cubisme.

Il est considéré comme l'un des principaux peintres duXXème siècle.

Il naît le 13 mai 1882 à Argenteuil, et décède le 31 août 1963.

Tout d'abord peintre en bâtiment, il serend à Paris en 1902 pour y apprendre la peinture artistique.

Il est très impressionné par le fauvisme de Matisse,auquel il se rallie.

En 1908, toutefois, il accorde son attention aux oeuvres de Cézanne dont les formes et lesperspectives non conventionnelles lui permettront d'élaborer le cubisme.

De 1908 à 1913, Braque se concentre surune étude approfondie des effets de lumière et de perspective.

Cela le mène à remettre en cause les principalesrègles de l'art.

Il en arrive à représenter, par exemple, une maison par un rectangle, tout en conservant son volume,introduisant une contradiction dans la mesure où l'objet représenté semble à la fois plat et tridimensionnel.

Il en estainsi de la série des "Maisons à l' Estaque".

Braque commence à travailler avec Picasso, qui avait développé uneméthode similaire en 1909.

Il peint alors des oeuvres plus cubistes comme "Le grand nu" puis la série des "Billards".Imitant Picasso il travaille également sur le collage.

Leur fertile collaboration durera jusqu'à l'engagement de Braquedans l'armée, en 1914.

Grièvement blessé au cours des combats, Braque revient à Paris en 1917 et reprend seul sacarrière.

Il revient aux couleurs brillantes.

Après son installation sur la côte normande, le visage réapparaît dans sesoeuvres Georges Braque Né à Argenteuil, Braque partit vivre au Havre en 1890 avec sa famille.

Son père et son grand-père,tous deux peintres amateurs, tenaient une entreprise prospère de peinture en bâtiment dans laquelle il commençaun apprentissage de décorateur.

Après son service militaire, il décida de poursuivre une carrière artistique.

Il montaà Paris où il put, grâce au soutien financier de sa famille, étudier dans une académie privée puis aux Beaux-Arts.Braque peignit dans le style des impressionnistes jusqu'à sa découverte des Fauves au Salon d'automne de 1905.

En1907, il exposa six toiles au Salon des indépendants et remporta un vif succès.

Guillaume Apollinaire, alors célèbrecritique d'art, organisa sa première rencontre avec Picasso, prélude à une longue et fertile amitié.

Durant plusieursmois, les deux artistes travaillèrent côte à côte, explorant les principes fondamentaux du cubisme.

Braque réalisa àcette époque analytique les Maisons à l'Estaque et L'homme à la guitare.

La guerre mit fin à cette étroitecollaboration.

Mobilisé en 1914, il servit dans l'infanterie et fut décoré deux fois pour bravoure, avant d'êtresérieusement blessé à la tête en 1915.

Démobilisé après un an d'hôpital, il se remit à la peinture, réalisa des décorspour les ballets de Serge Diaghilev et acquit un succès international en 1937, année où il reçut après Matisse etPicasso le prix Carnegie avec sa Nappe jaune.

En 1961, il fut honoré de l'ultime hommage d'être le premier peintrevivant à exposer au Louvre.

Sa vie commencée à Argenteuil le 13 mai 1882, et continuée presque aussitôt auHavre, où le père du petit Georges dirigeait une entreprise de peinture, avant de se poursuivre à Paris, où le peintre. »