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Madame Bovary Chapitre 10 : En quoi cette scène romanesque décrivant un rendez-vous nocturne entre Emma et Rodolphe déconstruit-elle le topos de la rencontre amoureuse ?

Publié le 05/11/2022

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« Entraînement à l’explication de texte littéraire – Classe de LSA – Jeudi 6 octobre. Texte : Deuxième partie, chapitre 10, Madame Bovary, Gustave Flaubert, 1857. C’était sous la tonnelle, sur ce même banc de bâtons pourris où autrefois Léon la regardait si amoureusement, durant les soirs d’été.

Elle ne pensait guère à lui maintenant. Les étoiles brillaient à travers les branches de jasmin sans feuilles.

Ils entendaient derrière eux la rivière qui coulait, et, de temps à autre, sur la berge, le claquement des roseaux secs.

Des massifs d’ombre, çà et là, se bombaient dans l’obscurité, et parfois, frissonnant tous d’un seul mouvement, ils se dressaient et se penchaient comme d’immenses vagues noires qui se fussent avancées pour les recouvrir.

Le froid de la nuit les faisait s’étreindre davantage ; les soupirs de leurs lèvres leur semblaient plus forts ; leurs yeux, qu’ils entrevoyaient à peine, leur paraissaient plus grands et, au milieu du silence, il y avait des paroles dites tout bas qui tombaient sur leur âme avec une sonorité cristalline et qui s’y répercutaient en vibrations multipliées. Lorsque la nuit était pluvieuse, ils s’allaient réfugier dans le cabinet aux consultations, entre le hangar et l’écurie.

Elle allumait un des flambeaux de la cuisine, qu’elle avait cachée derrière les livres.

Rodolphe s’installait là comme chez lui.

La vue de la bibliothèque et du bureau, de tout l’appartemen enfin, excitait sa gaieté ; et il ne pouvait se retenir de faire sur Charles quantité de plaisanteries qui embarassaient Emma.

Elle eût désiré le voir plus sérieux, et même plus dramatique à l’occasion, comme cette fois où elle crut entendre dans l’allée un bruit de pas qui s’approchaient. - On vient ! Dit-elle. Il souffla la lumière. - As-tu les pistolets ? - Pourquoi ? - Mais… pour te défendre, reprit Emma. - Est-ce de ton mari ? Ah ! Le pauvre garçon ! Et Rodolphe acheva sa phrase avec un geste qui signifiait : « Je l’écraserais d’une chiquenaude.

» Elle fut ébahie de sa bravoure, bien qu’elle y sentît une sorte d’indélicatesse et de grossièreté naïve qui la scandalisa. Rodolphe réfléchit beaucoup à cette histoire de pistolets.

Si elle avait parlé sérieusement, cela était fort ridicule, pensait-il, odieux même, car il n’avait, lui, aucune raison de haïr ce bon Charles, n’étant pas ce qui s’appelle dévoré de jalousie ; - et, à ce propos, Emma lui avait fait un grand serment qu’il ne trouvait pas non plus du meilleur goût. D’ailleurs, elle devenait bien sentimentale.

Il avait fallu échanger des miniatures, on s’était coupé des poignées de cheveux, et elle demandait à présent une bague, un véritable anneau de mariage, en signe d’alliance éternelle.

Souvent elle lui parlait des cloches du soir ou des voix de la nature, puis elle l’entretenait de sa mère, à elle, et de sa mère, à lui.

» Problématique : En quoi cette scène romanesque décrivant un rendez-vous nocturne entre Emma et Rodolphe déconstruit-elle le topos de la rencontre amoureuse ? - Le locus amoenus propice à l’expression de l’amour (l.1 à 10). Cadre conventionnel de la rencontre amoureuse : indicateurs spatiaux-temporels participent à la construction du topos (un banc, la.... »

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