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Madagascar

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Madagascar, en malgache Madagasikara, pays insulaire situé dans l’océan Indien, séparé de la côte sud-est de l’Afrique par le canal du Mozambique, constitué de l’île de Madagascar et de plusieurs petites îles, dont celle de Nosy Be. Sa capitale est Antananarivo (aussi connue sous le nom de Tananarive).

2   LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1   Relief et hydrographie

Le pays couvre une superficie totale de 587 041 km² ; Madagascar est la quatrième île du monde par la superficie. Un plateau central montagneux de 800 à 1 200 m d’altitude — les Hautes Terres — domine l’île. Partiellement volcaniques, les montagnes s’élèvent jusqu’à 2 876 m au Maromokotro, dans le Tsaratanana au nord. La chaîne de l’Ankaratra, près de la ville d’Antananarivo, atteint 2 643 m d’altitude. À l’est, le terrain s’abaisse en pente raide vers une étroite bande côtière en bordure de l’océan Indien, tandis qu’à l’ouest, il décline doucement vers une plaine côtière plus large, bordant le canal de Mozambique. Les terres les plus fertiles se trouvent le long de la côte et dans les vallées fluviales du plateau central. La côte nord jusqu’au cap d’Ambre est très découpée (baie d’Antseranana). Cet aspect massif du relief et la complexité du système de drainage des eaux ne favorisent pas l’établissement de voies de communications.

Aucun des principaux fleuves et rivières de Madagascar n’est navigable, en raison de la forte déclivité du terrain. La ligne de partage des eaux est située dans les Hautes Terres orientales. La Betsiboka, la Tsiribihina, la Mangok et l’Onilahy coulent vers l’ouest pour se jeter dans le canal de Mozambique à travers des vallées fertiles. En revanche, les fleuves qui coulent vers l’océan Indien sont courts et rapides, dévalant souvent des Hautes Terres en cascades. Le lac le plus important est le lac Alaotra sur les hauteurs, à l’ouest de Toamasina.

2.2   Climat

La partie orientale de Madagascar reçoit beaucoup d’eau, apportée par les alizés (voir vent) humides venus du sud-est. La mousson du nord-est est à l’origine des pluies violentes et orageuses qui s’abattent l’été sur les massifs du nord ; les précipitations annuelles peuvent atteindre 3 050 mm. Le climat se tempère sur le plateau central, où les précipitations sont moins abondantes, les étés assez chauds et les hivers frais. Les régions arides du sud et du sud-ouest reçoivent moins de 380 mm par an. Le plus gros des pluies tombe entre novembre et avril. La chaleur règne toute l’année sur les régions côtières.

2.3   Végétation et faune

Séparée du continent africain depuis plus de 100 millions d’années, l’île de Madagascar a développé une faune et une flore uniques en leur genre, où le taux d’endémisme est extrêmement élevé : environ 85 p. 100 des espèces végétales et 90 p. 100 des espèces animales de Madagascar ne se rencontrent en effet dans aucune autre région du monde. La déforestation galopante, problème écologique majeur de l’île, menace l’exceptionnelle biodiversité de l’île, aussi bien végétale qu’animale — 80 p. 100 de la faune terrestre malgache est en effet inféodée au milieu forestier. L’Union mondiale pour la nature (UICN) recensait, dans la Liste rouge des espèces menacées 2006, 805 espèces (animales et végétales) dont la situation était préoccupante à des degrés divers.

2.3.1   Végétation

La forêt ne couvre plus que 13 millions d'hectares (21,9 p. 100 de la superficie du pays). À l’exception des zones forestières du nord, il s’agit de formations secondaires (forêts primaires dégradées). La côte occidentale est en de nombreux points bordée de mangroves, présentes de façon sporadique sur les littoraux du nord-est et du sud-est. La savane prédomine dans les régions plus sèches de l’ouest et une végétation désertique à épineux couvre l’extrême sud-ouest du pays. L’érosion due au déboisement massif dans les Hautes Terres fait apparaître de profondes entailles dans un sol de latérite d’où la terre arable a quasiment disparu. La déforestation (imputable à l’abattage pour l’obtention de bois d’œuvre et de bois de chauffage et, dans le sud surtout, à la culture sur brûlis) est alarmante — selon les estimations, 128 000 à 300 000 hectares de forêts sont détruits chaque année.

La flore malgache, très diversifiée (entre 8 500 et 12 000 espèces selon les estimations), renferme notamment plus de 1 000 espèces d’orchidées, et 6 des 8 espèces connues de baobabs. L’arbre du voyageur et le flamboyant, aujourd’hui cultivés dans tout le monde tropical, sont originaires de la Grande Île.

2.3.2   Faune
2.3.2.1   Invertébrés

La faune invertébrée malgache est estimée à plus de 100 000 espèces différentes. Les insectes, dont beaucoup restent probablement encore à découvrir, sont actuellement connus par plus de 850 espèces, dont la presque totalité est endémique de l’île. Parmi eux, les papillons rassemblent près de 400 espèces. C’est à Madagascar qu’on trouve l’un des papillons les plus rares du monde, le superbe papillon comète (Argema mittrei), d’une envergure de 15 cm.

2.3.2.2   Poissons

Les littoraux et récifs coralliens malgaches abritent une grande diversité marine. Parmi les nombreux poissons tropicaux, certains sont venimeux, tels les poissons-pierres ou la rascasse volante, typiques des eaux indo-pacifiques. Les requins sont très présents, avec notamment le requin taureau, le requin léopard, le requin de récif et le requin guitare.

2.3.2.3   Amphibiens et reptiles

Madagascar abrite un peu plus de 250 espèces de reptiles, endémiques à 95 p. 100. Cette faune reptilienne comprend notamment une soixantaine d’espèces de serpents (dont 3 espèces de boas), autant de geckos et une cinquantaine de caméléons, dont le caméléon nain (Brookesia minima) qui n’excède pas 3,5 cm de long. Le seul crocodilien présent dans l’île est le crocodile du Nil qui, très chassé, est devenu rare à l’état sauvage.

Les amphibiens (grenouilles et crapauds) sont représentés par environ 180 espèces, dont 98 p. 100 n’existent qu’à Madagascar.

2.3.2.4   Oiseaux et mammifères

On connaît à Madagascar environ 260 espèces d’oiseaux, parmi lesquelles figurent le phaéton (ou paille-en-queue) à queue rouge. Les mammifères comptent, quant à eux, environ 150 espèces et sous-espèces. Il n’existe sur l’île ni félins ni singes. Les primates sont représentés par les célèbres lémuriens, tous menacés : citons l’aye-aye, l’indri, le maki ou catta — le plus répandu —, le chirogale et le microcèbe murin, l’un des plus petits primates du monde. Le fossa (qui se prononce « fouss « en malgache), ou civette de Madagascar, mammifère nocturne à l’allure de petit puma, est l’un des rares carnivores de l’île.

De juillet à octobre, les baleines à bosse viennent se reproduire non loin des côtes de l’île de Sainte-Marie, dans le nord de Madagascar, l’un des principaux sites mondiaux de reproduction de cette espèce.

2.4   Ressources minières

Le sous-sol recèle de la bauxite, du chrome, du nickel, du graphite, du minerai de fer, du charbon, du pétrole offshore et du cuivre.

3   POPULATION ET SOCIÉTÉ
3.1   Démographie

En 2008, la population était estimée à 20 042 551 habitants. La croissance démographique, assez élevée, atteignait un taux annuel de 3 p. 100 pour l’année 2008. La mortalité infantile s’élevait à 56 p. 1 000, et l’espérance de vie moyenne à la naissance ne dépassait pas 63 ans.

En 2008, la densité globale de population était de 35 habitants au km2, les Hautes Terres étant plus densément peuplées que les côtes.

Les principales communautés des plateaux sont les Merina, qui représentent le quart de la population, et leurs cousins les Betsileo (12 p. 100). Les membres de ces deux groupes descendent essentiellement d’immigrants venus de Malaisie et d’Indonésie qui colonisèrent Madagascar par vagues successives il y a environ 2 000 ans. Les régions côtières sont habitées surtout par des populations métissées de Malais, d’Indonésiens, de Noirs africains et d’Arabes ; parmi ces groupes, citons les Betsimisaraka (7 p. 100), les Sakalava (6 p. 100), les Antaisaka (5 p. 100), les Antondroy, les Mahafaly et les Vezo.

3.2   Langues et religions

Malgré la diversité du peuplement de l’île, une langue commune s’est constituée avec le parler des Merina, d’origine malayo-indonésienne. Ce malgache (officiellement malagasy) est la langue nationale du pays, et l’une de ses trois langues officielles avec le français (pour des raisons historiques) et l’anglais (introduit en 2007 dans le but de développer les échanges commerciaux avec les pays anglophones, et en particulier l’Afrique du Sud).

Environ 41 p. 100 des Malgaches sont chrétiens (protestants et catholiques) ; près de 52 p. 100 ont conservé des croyances traditionnelles, africaines ou malayo-polynésiennes (comme l’exposition des morts) et 7 p. 100 sont musulmans.

3.3   Enseignement et institutions culturelles

Depuis 1976, les six premières années de scolarité sont obligatoires. En 2000, 66,5 p. 100 des Malgaches savaient lire et écrire ; presque tous les enfants de 6 à 11 ans fréquentaient l’école primaire et 14,3 p. 100 de ceux de 12 à 17 ans étaient inscrits dans le secondaire. En revanche, seulement 2 p. 100 des jeunes de la classe d’âge poursuivaient leurs études dans l’enseignement supérieur, l’université d’Antananarivo (1961) étant le principal établissement du troisième degré.

La capitale abrite les grandes institutions culturelles et les bibliothèques touchant à l’histoire et à la littérature : Bibliothèque nationale, bibliothèques de l’Université et de l’Académie malgaches. Le Musée historique et le musée d’Art et d’Archéologie de l’université, eux aussi à Antananarivo, sont les principaux musées et complètent les organismes de recherche sur l’histoire du pays.

Les émissions de la radio et de la télévision publiques sont diffusées par Radio-Télévision Malagasy et Radio Madagasikara, deux entreprises publiques. Les quotidiens les plus influents sont le Madagascar Tribune, contrôlé par le gouvernement, et le journal d’opposition Imongo Vaovao, tous deux édités à Antananarivo.

3.4   Villes principales

En 2005, seulement 27 p. 100 des Malgaches étaient citadins. Mais la population des villes augmente de manière cyclique : chaque crise économique dans les campagnes provoque un afflux de paysans qui retournent chez eux lorsque la situation s’est améliorée.

Antananarivo, la capitale, compte 1 678 000 habitants. Parmi les autres centres urbains importants figurent Toamasina (137 782 habitants), Mahajanga (106 780 habitants), Toleara (80 826 habitants) et Antseranana (59 040 habitants).

3.5   Institutions et vie politique
3.5.1   Historique

La Ire république malgache est dirigée par le père de l’indépendance, Philibert Tsiranana, qui aligne sa politique sur celle de la France. La révolution de 1972 met fin à son régime et marque le début de la « malgachisation « du pays, selon une orientation socialiste. À partir de 1975, Didier Ratsiraka prend les rênes du pouvoir ; le pays devient la République démocratique de Madagascar, et Didier Ratsiraka (réélu sans opposition en 1982 et 1989) mène une politique d’étatisation de l’économie et, malgré une rhétorique marxiste-léniniste, reste proche de la France. Soumis à une opposition croissante, il est contraint d’amorcer une démocratisation du régime, avec l’adoption, en 1992, d’une nouvelle Constitution, et de céder le pouvoir, avant d’être réélu dès 1996.

La République de Madagascar plonge dans une grave crise politique à l’issue de l’élection présidentielle controversée de décembre 2001, où le président élu, Marc Ravalomanana, se voit contester sa victoire par le président Ratsiraka. La bataille se conclut au printemps 2002, par une décision de la Haute Cour constitutionnelle qui désigne Marc Ravalomanana vainqueur avec 51,5 p. 100 des suffrages.

Bouleversé par la nouvelle donne électorale, le paysage politique malgache, traditionnellement dominé par l’Arema (Avant-garde du renouveau de Madagascar) de Didier Ratsiraka, voit émerger en 2002 le TIM (Tiako i Madagasikara, « J’aime Madagascar «), ancienne association de soutien électoral du nouveau président transformée en parti politique à l’occasion des élections législatives de décembre 2002. Lors de l’élection présidentielle de décembre 2006, Marc Ravalomanana est réélu dès le premier tour du scrutin avec 54,79 p. 100 des suffrages, loin devant l’ancien président de l’Assemblée nationale, Jean Lahiniriko (11,65 p. 100 des voix), Roland Ratsiraka, neveu de Didier Ratsiraka (10,14 p. 100) des suffrages et le chef d’entreprise Herizo Razafimahaleo (9,03 p. 100). Au lendemain de sa réélection, il fait adopter par référendum (75,3 p. 100 de « oui «) une réforme de la Constitution, qui renforce les pouvoirs du président de la République, modifie la structure administrative du pays et introduit l’anglais comme langue officielle, aux côtés du malagasy et du français.

3.5.2   Organisation des pouvoirs

La Constitution de 1992 instaure un régime de type semi-présidentiel. Le président de la République est le chef de l’État et le chef de l’exécutif. Élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, il est rééligible deux fois. Il nomme le Premier ministre, qui est le chef du gouvernement, ainsi que les autres membres du gouvernement, sur proposition de ce dernier. Le pouvoir législatif est exercé par un Parlement bicaméral composé de l’Assemblée nationale et du Sénat. Les 160 députés de l’Assemblée nationale sont élus au suffrage universel pour un mandat de cinq ans ; le Sénat compte 90 membres, dont deux tiers sont élus au suffrage indirect pour un mandat de six ans, et un tiers est nommé par le chef de l’État. Le gouvernement est collectivement responsable devant le Parlement. Le président de la République a le pouvoir de dissoudre l’Assemblée nationale. La réforme constitutionnelle promulguée en 2007 l’autorise aussi à légiférer par ordonnance « en cas d’urgence ou de catastrophe «.

Au niveau du découpage administratif, cette réforme supprime également les six provinces autonomes (Antananarivo, Antsiranana, Fianarantsoa, Mahajanga, Toamasina et Toliara), remplacées, dans le cadre d’un plan de développement économique, par 22 Régions.

4   ÉCONOMIE

Madagascar est l’un des pays les plus pauvres du monde. En 2004, le produit national brut (PNB) était de 5,19 milliards de dollars, soit un PNB par habitant de 280 dollars. Le programme économique socialiste entrepris à partir de 1975 sous la présidence de Didier Ratsiraka est abandonné au milieu des années 1990 et laisse la place à une politique de privatisation et de libéralisation menée sous la conduite du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. Ce changement de stratégie ne permet pas de véritable redressement de l’économie alors que le pays est fragilisé par des troubles sociaux et politiques et par une corruption endémique. La longue crise survenue à la suite de l’élection présidentielle de 2001 entraîne notamment une récession de l’activité industrielle atteignant 90 p. 100 dans certains secteurs. Avec l’arrivée au pouvoir de l’entrepreneur à succès Marc Ravalomanana en 2002 et la mise en œuvre une politique de réforme et de relance économique volontariste, soutenue par les institutions financières internationales, le pays renoue avec une croissance soutenue dès 2004. De grands chantiers publics sont lancés, en particulier dans la lutte contre la corruption, l’amélioration du réseau routier, de l’éducation et de la santé de base. En 2004, 72 p. 100 de la population malgache vivait sous le seuil de pauvreté.

4.1   Agriculture

L’économie malgache est essentiellement agricole : l’agriculture occupe 78 p. 100 (2002) de la population active et représente 27,5 p. 100 du PIB. Le relief montagneux et l’érosion dramatique des sols réduisent les surfaces cultivables à 5,1 p. 100 de la superficie totale. L’agriculture est également tributaire des conditions climatiques, en particulier des cyclones qui produisent de graves dégâts de manière récurrente.

L’essentiel de la production est destiné à la consommation intérieure et l’autosuffisance est à peine atteinte. Les principales cultures sont le riz (3 485 000 t en 2006), le manioc (2 358 775 t), les haricots, le maïs (293 464 t), les patates douces (526 238 t), les pommes de terre (220 000 t) et le taro (200 000 t). Le café, les clous de girofle, la canne à sucre, le sisal, le tabac et la vanille (dont Madagascar est l’un des principaux producteurs au monde) sont destinés à l’exportation. Pays d’élevage, Madagascar possédait en 2006 un cheptel de 9,69 millions de bovins, 1,2 million de caprins et 1,6 million de porcs, qui restent dans le circuit national.

En 2006, l’exploitation forestière a produit 11,5 millions de m3 de bois, utilisé principalement pour la satisfaction des besoins locaux (bois de cuisson, de chauffe et pâte à papier). Des programmes de reforestation des Hautes Terres, les plus touchées par l’érosion, et de gestion écologique des zones exploitées ont été mis en place. Traditionnellement peu commercialisés, les produits de la pêche (144 900 en 2005) — en particulier les crevettes — tendent à constituer une source de revenus d’exportation de plus en plus importante.

4.2   Mines et industries

La production minière (chromite, mica, graphite, sel et pierres précieuses) demeure marginale. Le secteur industriel, qui occupe 6,7 p. 100 (2002) de la population active, contribue pour 15,3 p. 100 au PIB. Il est dominé par les industries alimentaires (conserves de viande, brasseries et raffinage de sucre). Le raffinage du pétrole et l’assemblage des véhicules automobiles se développent ainsi que la confection, branche favorisée par la création de zones franches en 1990. Depuis 1997, les capitaux étrangers investissent dans la prospection pétrolière et ont acquis des droits d’exploitation des gisements de cobalt et de nickel.

En 2003, Madagascar produisait annuellement 825,4 millions de kilowatts-heure. 66,08 p. 100 de l’électricité est d’origine hydroélectrique grâce aux nombreuses rivières que compte le pays.

4.3   Échanges

L’unité monétaire est l’ariary, divisé en 5 iraimbilanja. L’institut d’émission monétaire est la Banque centrale de Madagascar. Nationalisées en 1975, les banques ont été à nouveau privatisées et rouvertes aux investissements étrangers à partir des années 1990.

La balance du commerce extérieur malgache est traditionnellement déficitaire (en 2003, les importations s’élevaient ainsi à 1 091 millions de dollars pour 766 millions d’exportations). Plus de la moitié des revenus d’exportation proviennent des produits agricoles (café, clou de girofle, vanille, fruits, crevettes) ; les produits textiles, les pierres précieuses, la chromite et le pétrole raffiné constituent aussi une part importante des exportations. Madagascar importe principalement du pétrole brut, des denrées alimentaires, des produits chimiques, des machines-outils, des automobiles et des produits d’équipement électrique. La France, avec laquelle il réalise environ un quart de ses échanges, est de loin son principal partenaire commercial. Parmi les autres partenaires à l’exportation figurent les États-Unis, Singapour, l’Allemagne et Maurice ; les importations proviennent des Émirats arabes unis, de Bahreïn, de Chine et d’Afrique du Sud.

Antananarivo est le nœud du réseau de communications, limité en raison de la topographie et de la pauvreté de l’infrastructure et du parc automobile. Le pays est desservi par 732 km de voies ferrées en exploitation, et par quelque 49 827 km de routes, dont 11,6 p. 100 étaient bitumées. Un tiers du commerce avec l’étranger transite par Toamasina (Tamatave), le port principal. Madagascar possède quatre grands aéroports, dont l’aéroport international d’Antananarivo.

5   HISTOIRE
5.1   Les origines du peuplement de l’île

Un clivage oppose traditionnellement les Merina, vivant dans les Hautes Terres, et les groupes « côtiers « d’origine africaine. Dès l’indépendance, la recherche sur l’histoire du peuplement de Madagascar a été encouragée. S’appuyant sur des données archéologiques et ethnologiques, les chercheurs ont mis en évidence un peuplement simultané de l’île par des populations d’origine malayo-indonésienne et africaine, plusieurs vagues d’immigration se succédant au cours des siècles, depuis le début de notre ère.

Les Malayo-Indonésiens apportent le taro, la culture du riz irrigué et la pirogue à balancier, les Africains la culture sur brûlis et le système des classes d’âge. Longtemps, ils vivent en petites principautés séparées et participent au commerce de l’océan Indien par l’intermédiaire des Comores, comme en témoignent des poteries du xe siècle, trouvées dans le Sud. Le commerce arabo-persan (shirazi) touche les côtes vers la même époque et les Malgaches exportent vers l’Afrique orientale de la vaisselle en chloritoschiste (pierre tendre) produite au nord du pays dans la région de Vohimarina (Vohémar). De petites communautés de marchands musulmans s’établissent également sur les côtes. L’île condense tout ce que l’océan Indien a inventé, qu’il s’agisse des techniques, des structures sociales et des systèmes religieux.

5.2   La colonisation française

En 1500, Diogo Dias, navigateur portugais en route vers les Indes, est le premier Européen à approcher les côtes de Madagascar. Au cours du xviie siècle, les Européens qui ont ouvert en Inde des comptoirs à épices tentent de s’établir sur les côtes malgaches. Quelques comptoirs portugais sont fondés sur le littoral nord-ouest, concurrençant le commerce arabe. Les Français s’installent à la pointe méridionale de l’île en 1642 où ils créent le port de Fort-Dauphin. Louis XIV, afin de prendre de vitesse les Anglais, proclame la souveraineté française sur le territoire malgache, baptisé île Dauphine. La résistance armée des populations locales contraint cependant les Français à évacuer Fort-Dauphin pour l’île Bourbon (actuelle Réunion) en 1674. Au xviiie siècle, alors que pirates anglais et français, chassés de la mer des Antilles, utilisent l’île comme base pour leurs expéditions dans l’océan Indien, une nouvelle tentative de colonisation est menée. Quelques comptoirs commerciaux s’implantent sur la côte est. Mais depuis le xviie siècle, les communautés se sont structurées en entités politiques. Sur le plateau central, les Merinas ont formé un royaume puissant ; sur la côte ouest, les Sakalava, qui ont acquis la maîtrise de la métallurgie du fer, ont entrepris d’unifier sous leur domination les communautés d’éleveurs de zébus. La puissance sakalava est cependant minée par les querelles de succession et bute sur l’opposition des Merinas des Hautes Terres, auxquels les Sakalava doivent finalement se soumettre. Seule subsiste une principauté, qui va résister par la suite à la colonisation française.

L’unificateur du royaume merina et de Madagascar, est Andrianampoinimerina (1745-1810). Il soumet les Betsileo et les Sihanaka des Hautes Terres et organise son royaume en fokolona, unités sociopolitiques constituées à partir des structures traditionnelles. Son fils et successeur Radama Ier cède aux sollicitations des Britanniques, installés sur l’île Maurice et inquiets de voir la France prendre pied sur Madagascar. Des officiers britanniques entraînent les troupes merinas ; les missionnaires britanniques fondent des écoles et introduisent le protestantisme. Doté d’armes modernes et fort de l’appui anglais, Radama poursuit l’unification entreprise par son père. À sa mort, une forte réaction contre la culture européenne commence à naître ; elle sera désormais une constante dans la politique du pays.

Son épouse Ranavalona Ire lui succède en 1828. Elle met fin à la politique de réformes menées par Radama Ier, les missionnaires sont persécutés et les traités avec le Royaume-Uni dénoncés. Les Français en profitent pour revenir dans l’île : le palais de la reine, le Rova de Manjakamiadana, à Antananarivo, est bâti sur l’initiative du négociant Jean Laborde. La rivalité franco-britannique gagne en intensité en 1856, date du retour des Britanniques sur l’île. Les Français, accusés de complot contre la reine, sont expulsés — ainsi que les autres étrangers. Leur absence est brève ; Radama II, monté sur le trône en 1862, est assassiné l’année suivante pour avoir encouragé leur implantation. Le pouvoir échoit alors au Premier ministre Rainilaiarivony qui épouse les trois reines successives du pays : Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III. Il réorganise le pays mais ne peut résister à la pression de la France qui s’est fait attribuer Madagascar au congrès de Berlin en 1885. Elle a donné en contrepartie toute liberté sur Zanzibar à la Grande-Bretagne. L’unité du pays est achevée contre la France. Pourtant, en 1895, une expédition militaire française lancée contre Antananarivo vient à bout de la résistance de la reine Ranavalona III, qui se soumet avant d’être exilée, deux ans plus tard, à la Réunion puis à Alger. La monarchie et la féodalité sont abolies, l’esclavage interdit. Un système de corvées s’y substitue, qui est à son tour supprimé en 1901 pour être remplacé par l’impôt.

En 1896, Madagascar est intégrée à l’empire colonial français. La résistance anticoloniale se poursuit, conduite par une société secrète, la Vy, Vato, Sakelika (fer, pierre, ramification), qui est démantelée en 1916 mais demeure une référence dans la conscience nationale. Les Hautes Terres, favorisées par la douceur du climat, deviennent une colonie de peuplement, où s'établissent de nombreux colons français, tandis que Diégo-Suarez, dans le Nord, devient la plus importante base navale française de la région, protégeant la route de l’Indochine.

En mai 1942, deux ans après la débâcle française face à l’armée allemande, les Britanniques, craignant que le Japon ne s’empare de Madagascar — alors aux mains du gouvernement de Vichy — envoie dans l’île un corps expéditionnaire. En 1943, ils remettent le contrôle de l’île au gouvernement de la France libre.

5.3   Vers l’indépendance

La période d’après-guerre est marquée par la reprise de l’agitation nationaliste. En 1946, Madagascar obtient le statut de territoire français d’outre-mer et est dotée d’une assemblée élue, aux pouvoirs limités. En mars 1947, les nationalistes organisent un soulèvement armé dans la région orientale. La rébellion n’est réduite qu’au mois d’août, et la répression fait près de 50 000 morts. Le gouvernement colonial multiplie dès lors les efforts pour améliorer l’économie, développant le réseau routier et exploitant plus méthodiquement les gisements de charbon. Toutes les tentatives de réformes politiques se brisent en revanche sur les intérêts coloniaux.

Durant les années 1950, l’autonomie de l’île est renforcée. En 1958, la Constitution de la Ve République française est approuvée par 78 p. 100 de l’électorat malgache et Madagascar devient une république autonome dans le cadre de la Communauté française. Philibert Tsiranana, chef du Parti social-démocrate, en devient le président. Le pays accède à l’indépendance le 26 juin 1960 tout en conservant des relations privilégiées avec la France. En septembre, il est admis au sein de l’Organisation des Nations unies (ONU). Il intègre ensuite l’Organisation de l’unité africaine (OUA).

5.4   L’arrivée au pouvoir du gouvernement révolutionnaire de Didier Ratsiraka (à partir de 1975)

Après une décennie de stabilité politique, l’île est ébranlée par de graves troubles politiques et sociaux, révélant l’usure du pouvoir. Tsiranana est néanmoins réélu pour la seconde fois en janvier 1972. Au printemps de la même année, une grève estudiantine se transforme en grève générale. Le gouvernement donne l’ordre de tirer sur les manifestants. Tsiranana est contraint de laisser le pouvoir au chef de l’état-major, le général Gabriel Ramanantsoa. Celui-ci lance une révolution visant à la « malgachisation « des moyens de production et de la société. En février 1975, le colonel Ratsimandrava le remplace ; il est assassiné six jours après avoir pris ses fonctions. En juin, un Conseil suprême de la révolution (CSR), présidé par le capitaine de frégate Didier Ratsiraka, prend le pouvoir. Le 30 décembre, le pays devient la République démocratique de Madagascar et le 4 juillet 1976, Ratsiraka accède à la présidence pour sept ans. Le gouvernement révolutionnaire engage une politique d’étatisation de l’économie et se rapproche du bloc communiste, rompant avec la position modérée que le pays avait toujours adoptée dans les instances internationales.

La fin de la décennie est marquée par de graves difficultés économiques qui relancent la contestation ; le gouvernement réagit par des arrestations et décrète à plusieurs reprises l’état d’urgence, prétextant des complots (1977, 1980, 1982). Réélu sans opposition en novembre 1982 et en mars 1989, Ratsiraka prévient une nouvelle tentative de coup d’État en mai 1990.

5.5   L’amorce d’une fragile démocratisation (1991-1996)

En 1991, après une série de grèves générales et de manifestations massives dans les rues de la capitale — violemment réprimées par les forces de l’ordre —, le président malgache amorce une démocratisation du régime, avec la mise en place d’un gouvernement de transition. Après l’adoption par référendum, en 1992, d’une nouvelle Constitution, l’élection présidentielle de 1993 voit l’arrivée au pouvoir du professeur en médecine Albert Zafy, choisi pour son intégrité. Mais la démocratisation demeure fragile, comme en témoigne le retour à un régime présidentiel fort, entériné par un référendum en septembre 1995. La tâche des nouvelles autorités civiles est rendue plus difficile par la situation économique, laquelle nourrit le conflit entre le président Zafy, son Premier ministre et les institutions financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international). La popularité des dirigeants malgaches est entamée par des affaires financières, liées au « financement parallèle « de la dette et causées notamment par le manque d’autorité du président Zafy et son impuissance à combattre la corruption.

5.6   Le retour au pouvoir de Didier Ratsiraka (1996-2001)

Mécontente de la réforme constitutionnelle permettant au président, et non plus à l’Assemblée, de nommer le Premier ministre, l’Assemblée destitue Zafy en 1996, année de la destruction par un incendie du palais de la reine, un symbole national. L’élection présidentielle de décembre 1996 voit l’affrontement des deux anciens présidents, et Didier Ratsiraka l’emporte de justesse face à Albert Zafy (avec 50,7 p. 100 des voix), mais le résultat est contesté par l’opposition. Il en est de même lors des élections législatives d’avril 1998, les partis de l’opposition réunis au sein des Forces vives accusant le pouvoir d’avoir manipulé les listes électorales. Tentant de faire oublier son passé, le président Ratsiraka se lance dans une nouvelle politique visant à promouvoir une « république humaniste et écologiste « et fait voter une nouvelle Constitution. Il renoue également avec les grandes institutions financières internationales pour solliciter un réaménagement de la dette. La situation économique s’améliore un peu (croissance de 4,8 p. 100 en 2000, contre 1,6 p. 100 l’année précédente) tandis que le parti au pouvoir, l’Arema (Avant-garde du renouveau de Madagascar), remporte largement les élections municipales et provinciales en 2000, puis sénatoriales en 2001.

5.7   Une période de troubles (décembre 2001 – juillet 2002)

L’élection présidentielle de décembre 2001, qui oppose Didier Ratsiraka, président sortant, à Marc Ravalomanana, maire d’Antananarivo, marque le début d’une crise politique qui s’enlise pendant des mois. Si Marc Ravalomanana exige la reconnaissance de sa victoire face à Didier Ratsiraka dès le premier tour, avec 52,15 p. 100 des voix, les résultats officiels le créditent de 46,21 p. 100 des voix, contre 40,89 p. 100 pour Didier Ratsiraka. Des manifestations répétées de soutien à Marc Ravalomanana ont lieu, réunissant des centaines de milliers de personnes, en particulier dans la capitale et les grandes villes des plateaux, tandis que la grève générale est décrétée. Au terme d’un face-à-face de deux mois, Marc Ravalomanana s’autoproclame président le 22 février 2002. Face à lui, le président en titre, Didier Ratsiraka, décrète l’état d’urgence.

Le 6 mai, un recomptage des bulletins de vote conduit à l’annonce de la victoire au premier tour de Marc Ravalomanana, mais Didier Ratsiraka refuse de quitter la présidence du pays. Des affrontements armés continuent d’opposer les troupes du maire d’Antananarivo et celles du président sortant, tandis que l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui se réunit à plusieurs reprises, préconise la tenue de nouvelles élections pour résoudre la crise malgache — proposition appuyée par la France. Le 26 juin 2002, les États-Unis reconnaissent Marc Ravalomanana comme le président de Madagascar, suivis le 3 juillet par la France. Le 5 juillet 2002, la crise malgache prend fin avec la capitulation de Didier Ratsiraka et son départ de l’île. Marc Ravolomanana devient le président légitime de Madagascar, et ouvre une enquête sur les crimes commis par Didier Ratsiraka pendant son long exercice du pouvoir. Toutefois, l’OUA puis la nouvelle Union africaine (inaugurée début juillet) refusent de le reconnaître.

Dans le pays, ces mois de troubles ont engendré une importante crise économique, avec une récession de l’activité industrielle pouvant atteindre 90 p. 100 dans certains secteurs ; la situation chronique de malnutrition touchant une grande partie de la population s’est aggravée.

5.8   La présidence de Marc Ravalomanana (depuis juillet 2002)

Les élections législatives anticipées de décembre 2002, qui se déroulent dans le calme, et globalement dans la régularité, finissent d’asseoir la légitimité du président Marc Ravalomanana en lui offrant sa consécration populaire. Son parti, Tiako i Madagasikara (TIM, « J’aime Madagascar «), remporte 102 des 160 sièges à l’Assemblée nationale ; l’ancien parti au pouvoir, l’Arema (Avant-garde du renouveau de Madagascar), ne dispose que de trois députés (contre une soixantaine dans la précédente législature). En juillet 2003, Madagascar réintègre l’Union africaine.

Après avoir dû s’attacher en premier lieu à redresser l’économie effondrée à la suite de la longue crise qui a secoué le pays — en 2003, Madagascar connaît une forte croissance —, Marc Ravalomanana entame une série de réformes de fond et de mesures symboliquement fortes. Ainsi, en juillet 2003, le franc malgache est remplacé par l’ariary (la monnaie traditionnelle malgache). Une campagne de lutte contre la corruption est mise en place, qui comprend notamment la suppression des taxes d’importation et des droits fiscaux sur plusieurs centaines de biens d’équipement et de produits de consommation courante. Des mesures sont également prises pour attirer les investisseurs étrangers, incluant l’autorisation pour les étrangers d’accéder à la propriété foncière sur le sol malgache (une mesure par ailleurs impopulaire, qui prend le contre-pied d’un état de fait millénaire). Des projets d’investissements publics sont également lancés dans les domaines de l’amélioration de l’éducation et du réseau routier. La continuité de cette politique est favorisée par la réélection en décembre 2006 de Marc Ravalomanana pour un second mandat dès le premier tour du scrutin.

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