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Louis.

Publié le 08/12/2021

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par différents rois et empereurs en Europe.
EMPIRE D'OCCIDENT.
Louis Ier le Pieux
ou le Débonnaire, 778-840, né à Chasseneuil (Poitou), empereur d'Occident de 814 à
840. Fils de Charlemagne, il succéda à ce dernier, et fut empereur d'Occident et roi des
Francs. Traditionnellement présenté comme plus apte à chanter des psaumes qu'à
gouverner un vaste empire, il était digne du surnom de Pieux ; il mérita également celui
de Débonnaire en raison des concessions qu'il fit aux grands et à l'Église. Mais son règne
fut surtout une tentative originale de transformation de l'Empire franc en État conduit
suivant les principes politiques du christianisme (ce qu'on a appelé l'augustinisme
politique). En outre, Louis le Pieux avait des connaissances assez étendues. À diverses
reprises, dans l'espoir de prévenir des querelles à sa mort, il partagea son empire entre
ses fils, mais il eut de ce fait à combattre la révolte de son neveu Bernard, roi d'Italie,
puis celles de ses trois fils, Lothaire, Louis et Pépin, jaloux de la part qu'il avait attribuée
au quatrième, Charles, né d'un second mariage avec Judith de Bavière. Trahi et
abandonné par une partie de son armée au Champ du mensonge, près de Colmar, il fut
en 833 dépossédé de sa couronne et enfermé dans un monastère, puis rétabli l'année
suivante dans ses dignités. Ces troubles incessants contribuèrent grandement à
l'émancipation des comtes qui, de fonctionnaires impériaux révocables, tendirent à se
transformer en princes territoriaux héréditaires, monnayant leur soutien aux membres
de la famille impériale contre de nouvelles concessions politiques. Cette situation
contribua à institutionnaliser la vassalité (voir ce mot) dans le royaume franc. Louis le
Pieux mourut au cours d'une expédition contre son fils Louis le Germanique, dans une île
du Rhin.
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Les corrélats
Agobard
Carolingiens
Champ du mensonge
Charlemagne
France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens
Pépin - Pépin Ier
Pépin - Pépin II
vassalité
Verdun
Louis II.
vers 822-875, roi d'Italie en 884, empereur d'Occident de 855 à 875. Petit-fils de Louis
le Pieux, il lutta victorieusement contre les Sarrasins en Italie, où il résida principalement.
Son successeur au titre impérial fut Charles le Chauve.
Louis III l'Aveugle.
vers 880-928, né à Autun, roi de Provence, puis roi d'Italie et empereur d'Occident de
901 à 905. Il était le petit-fils de Louis II ; Bérenger de Frioul, son rival, le fit prisonnier
en 903 et lui fit crever les yeux.
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Les corrélats
Bérenger de Frioul
Louis IV de Bavière.
1287-1347, né à Munich, duc de Bavière en 1294, empereur germanique de 1328 à
1347. Il fut élu empereur contre le Habsbourg Frédéric le Beau. Après une longue lutte
contre les papes Jean XXII et Clément VI, il proclama la pragmatique sanction de
Francfort, qui instituait l'indépendance de l'Empire à l'égard de l'Église. Clément VI lui
opposa alors Charles IV de Luxembourg. Louis IV se préparait à riposter quand il mourut
accidentellement.
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Les corrélats
Bavière
Nicolas - Nicolas V
BAVIÈRE.
Louis Ier de Wittelsbach.
1786-1868, né à Strasbourg, roi de Bavière de 1825 à 1848. Il abdiqua en 1848, en
partie à cause du scandale que créait dans le pays sa liaison avec Lola Montez. Il
s'intéressa aux lettres et aux arts, fut un mécène fastueux et fonda, entre autres, la
Pinacothèque de Munich, mais pratiqua un gouvernement autoritaire qui le rendit
impopulaire.
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Bavière
Louis II de Wittelsbach.
1845-1886, né à Nymphembourg, roi de Bavière de 1864 à 1886. Petit-fils de Louis Ier ,
comme son grand-père passionné d'art, il devint le protecteur et l'ami de Richard
Wagner. Conscient du caractère inévitable de l'hégémonie prussienne, il appela tous les
souverains allemands à reconnaître Guillaume de Prusse comme empereur après la
guerre de 1870. Il souffrait d'un déséquilibre mental lié à son homosexualité, dont
témoignent les palais qu'il fit construire à grands frais, et qui dégénéra en folie. Il dut
renoncer au pouvoir en 1886 et se suicida deux jours plus tard en se jetant dans le lac
de Starnberg. Louis II, personnage hors du commun, demeure l'incarnation parfaite du
romantisme allemand poussé à sa démesure. Sa tragique destinée à été
magnifiquement mise en scène par Luchino Visconti dans Ludwig.
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Les corrélats
Bavière
Wagner Richard Wilhelm
Les livres
château - le château de Neuschwanstein,, page 1017, volume 2
FRANCE.
Louis Ier le Débonnaire
ou le Pieux, 778-840, né à Chasseneuil (Poitou), (voir Empire d'Occident).
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Les corrélats
Étienne - Étienne IV (V)
Lothaire - Lothaire Ier
Louis - EMPIRE D'OCCIDENT - Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire
Pascal - Pascal Ier
Les médias
Carolingiens - dynastie
Louis II le Bègue.
846-879, roi de France de 877 à 879. Fils de Charles le Chauve, maladif et complexé
par son bégaiement, il dut céder devant les exigences des grands féodaux pour se faire
reconnaître comme roi.
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Les corrélats
Carolingiens
France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens
Jean - Jean VIII
Les médias
Carolingiens - dynastie
Louis III le Victorieux.
863-882, fils de Louis II, roi des Francs de 879 à 882. Il régna avec son frère Carloman.
Il fit face à la rébellion du comte Boson, fondateur du royaume de Provence, et
remporta contre les Normands la victoire de Saucourt-en-Vimeu (3 août 881) qui
inspira l'un des plus anciens textes de la langue allemande, le Ludwigslied.
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Les corrélats
Carloman
France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens
Louis IV d'Outremer.
vers 921-954, fils de Charles le Simple, roi de France de 936 à 954. Élevé en
Angleterre, il dut à Hugues le Grand, qui pensait pouvoir l'utiliser aisément en raison de
son jeune âge, d'accéder au trône, mais il s'efforça par la suite d'imposer son autorité à
son ancien protecteur, sans grand succès toutefois.
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Les corrélats
Carolingiens
France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens
Hugues le Grand
Lothaire
Raoul de Bourgogne
Les médias
Carolingiens - dynastie
Louis V le Fainéant.
vers 967-987, fils de Lothaire, roi de France en 986-987 ; ce fut le dernier Carolingien
qui régna en France. Il mourut prématurément d'un accident de chasse et Hugues Capet
lui succéda, grâce à l'influence d'Adalbéron de Laon et d'Otton de Germanie.
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Les corrélats
Adalbéron de Reims
Carolingiens
Charles - LORRAINE - Charles Ier
France - Histoire - De la Gaule à la France - Les Carolingiens
France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Introduction
Les médias
Carolingiens - dynastie
Louis VI le Gros.
vers 1081-1137, roi de France de 1108 à 1137. Il était le fils de Philippe Ier , à qui il
succéda. Homme de guerre accompli, il ne cessa de combattre que lorsque son obésité
ne le lui permit plus. Redouté, il obtint une certaine popularité, notamment auprès du
clergé qu'il défendit contre les exactions des seigneurs du domaine royal, les sires de
Coucy, de Montmorency, de Marle, du Puiset, de Montlhéry, contre lesquels il dirigea
plusieurs expéditions militaires. S'appuyant à la fois sur les prérogatives que lui
reconnaissait le droit féodal en cours de constitution et sur la tradition royale
carolingienne, il s'attaqua de même au puissant comte de Champagne, Thibaud IV, au
comte d'Auvergne, au duc de Normandie. Mais celui-ci fit appel à son gendre,
l'empereur. Louis VI prit alors l'oriflamme à Saint-Denis et il obtint un tel concours des
milices bourgeoises et de ses vassaux que l'empereur renonça à envahir l'Île-de-France
(1124). Il favorisa la formation de communes dans les domaines de ses vassaux, mais
n'accorda que de faibles garanties fiscales aux villes du domaine royal, à Paris
notamment. Il est l'auteur de la célèbre charte de Lorris-en-Gâtinais. Conseillé par son
ancien condisciple, Suger, abbé de Saint-Denis, il fut le premier à porter le titre de fils
aîné de l'Église que lui concéda le pape. Louis VI épousa en secondes noces Adélaïde de
Savoie et maria le deuxième de ses fils (qui allait lui succéder) à Aliénor, héritière du
duché d'Aquitaine. Son règne renforça la monarchie capétienne.
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Les corrélats
France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Les premiers Capétiens
Saint-Germain-en-Laye
Suger
Louis VII le Jeune.
vers 1120-1180, roi de France de 1137 à 1180. Il succéda à son père, Louis VI. Dévot
à l'excès, il participa à la deuxième croisade, malgré l'avis de Suger à qui il confia
l'administration du royaume pendant son absence (1147-1149). En 1152, à la mort de
Suger qui l'en avait dissuadé, il répudia sa femme, Aliénor d'Aquitaine ; celle-ci épousa
aussitôt Henry Plantagenêt, comte d'Anjou, du Maine et de Touraine, qui devint roi
d'Angleterre et duc de Normandie, et auquel ce mariage apporta l'Aquitaine, le Périgord,
le Limousin, le Poitou, l'Aunis, la Saintonge et l'Angoumois. La monarchie française était
ainsi gravement affaiblie face à la maison d'Angleterre ; cette rivalité ne se termina qu'à
la fin du XVe siècle. Redresseur de torts comme son père, Louis VII s'employa à réduire
à l'obéissance les barons de son domaine et du royaume, et à favoriser l'établissement
des communes. De son règne, on peut dater l'alliance de la royauté, de l'Église et de la
riche bourgeoisie urbaine.
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Les corrélats
Aliénor d'Aquitaine
France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Les premiers Capétiens
Suger
Les livres
Moyen Âge - Louis VII prenant la croix à Vézelay en présence de saint Bernard,
page 3325, volume 6
Louis VIII le Lion.
1187-1226, né à Paris, roi de France de 1223 à 1226. Il succéda à son père Philippe
Auguste et continua son oeuvre avec une énergie à laquelle il dut son surnom. En 1216,
alors qu'il n'était pas encore roi, il avait été appelé au trône d'Angleterre par les barons
anglais, révoltés contre Jean sans Terre qui avait violé la Grande Charte. Mais, à la mort
de ce dernier, un revirement se produisit parmi les barons, et Louis, battu à Lincoln
(1217), dut repasser le détroit et renoncer à la couronne anglaise. Pendant son règne,
de courte durée, il sut maintenir l'autorité monarchique face aux barons et aux évêques,
auxquels il imposa un serment de fidélité au roi lors de leur entrée en fonction. Il est
connu pour avoir supprimé la mainmorte dans le Berry et affranchi les serfs d'Asnièressur-Oise. D'autre part, il poursuivit l'exécution de l'arrêt de la cour du roi de 1202 qui
avait dépossédé Jean sans Terre des fiefs qu'il détenait en France, et il occupa Niort,
Saint-Jean-d'Angély, La Rochelle. Sa participation à la deuxième croisade contre les
albigeois a préparé l'annexion du Languedoc au domaine royal.
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albigeois
Avignon
Blanche de Castille
France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Le « beau Moyen Âge »
Jean - ANGLETERRE - Jean sans Terre
Montfort - Montfort (Amaury VI, comte de)
Raymond - Raymond VII
Louis IX
ou Saint Louis, 1214-1270, né à Poissy, roi de France de 1226 à 1270. Il devint roi à
12 ans à la mort de son père, Louis VIII. Sa mère, Blanche de Castille, gouverna en
qualité de régente le royaume jusqu'en 1236. Habile et ferme, elle surmonta une révolte
des grands seigneurs, termina la guerre des albigeois, mit en déroute une coalition
formée par le roi d'Angleterre et maria son fils à Marguerite de Provence.
Devenu majeur, Louis IX triompha à Taillebourg et à Saintes (1242) d'une nouvelle
coalition menée par le comte de la Marche avec l'appui des Anglais. À son retour, il
prépara la septième croisade et en 1248 s'embarqua à Aigues-Mortes, laissant la
régence à Blanche de Castille. L'expédition conduite en Égypte, après quelques succès,
subit un désastre à Mansourah (1250). Fait prisonnier, Louis IX recouvra sa liberté en
restituant Damiette. Il revint en France en 1254, après la mort de sa mère, fit la paix en
1259 avec le roi d'Angleterre qui renonça définitivement à la Normandie, à l'Anjou, au
Maine, au Poitou et à la Touraine, mais qui recouvra sa suzeraineté sur le Limousin, le
Périgord, le Quercy, l'Angoumois et une partie de la Saintonge. En 1270, sur les conseils
de son frère Charles d'Anjou, qui régnait sur Naples et sur la Sicile, Louis IX conduisit une
expédition sur Tunis (la huitième croisade), où il mourut de la peste.
D'une très grande piété, il introduisit dans la politique, jusqu'alors uniquement régie
par la force, une certaine justice qu'il faut sans doute attribuer à sa profonde foi
chrétienne. Il fit surveiller les prévôts et les baillis par des enquêteurs royaux, chargés de
recueillir les doléances des populations. Sur les conseils des légistes, il fit prévaloir la
justice royale, en créant les cas royaux et en ouvrant le droit d'appel, devant les
tribunaux royaux, des sentences rendues par les justices seigneuriales. Il interdit en
même temps la pratique du duel judiciaire, rendit parfois lui-même la justice, et institua
une commission judiciaire qui fut à l'origine du parlement. Il fixa le poids et le titre des
pièces d'or et d'argent de la monnaie royale, qui commença alors à se substituer aux
monnaies seigneuriales. Il associa les riches bourgeois des villes à certaines de ses
décisions. Il interdit les guerres privées dans le domaine royal et les réduisit dans celui de
ses vassaux par la Quarantaine, qui imposait une trêve de quarante jours avant le
déclenchement d'une guerre.
Louis IX fit construire la Sainte-Chapelle, fonda l'hospice des Quinze-Vingts, et était
réputé pour sa charité envers les pauvres. Sous son règne, la monarchie française
acquit un grand prestige en Occident, et, à plusieurs reprises, il fut sollicité pour servir
d'arbitre entre le pape et l'empereur, ou entre des souverains d'Europe. Il fut canonisé
en 1297 par le pape Boniface VIII.
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Auvergne
Baudouin - Baudouin II Porphyrogénète
Blanche de Castille
croisades - Le déroulement des croisades
Damiette
Fontainebleau
France - Histoire - La monarchie féodale (987-1285) - Le « beau Moyen Âge »
Henri - ANGLETERRE - Henry III
Paris - Histoire - Naissance d'une capitale
Saint-Denis
Sainte-Chapelle
Thibaud
Les livres
bijou - fermail du manteau de Saint Louis (XIIIe siècle), page 645, volume 2
croisades - retraite des croisés vers Damiette et capture de Saint Louis en
1250, page 1327, volume 3
Louis IX, page 2918, volume 6
France - Saint Louis s'embarquant à Aigues-Mortes pour la septième croisade,
page 2006, volume 4
Louis X le Hutin.
1289-1316, né à Paris, roi de Navarre de 1305 à 1316 et de France de 1314 à 1316. Il
était le fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Son bref règne fut marqué par la
réaction des barons, sous l'égide de son oncle Charles de Valois, après le règne presque
« absolutiste » de son père : il fit pendre pour fait de magie Enguerrand de Marigny,
l'homme de confiance de Philippe le Bel, et octroya des chartes provinciales confirmant
les droits féodaux. À sa mort, son frère Philippe obtint la régence pendant la grossesse
de la reine Clémence de Hongrie et lui succéda quand son fils posthume, Jean Ier ,
mourut quelques jours après sa naissance.
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Les corrélats
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Introduction
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La guerre de
Cent Ans
Valois
Louis XI.
1423-1483, né à Bourges, roi de France de 1461 à 1483. Il succéda à 38 ans à son
père, Charles VII. Instruit, rompu aux exercices physiques, chargé de réprimer les
violences de quelques seigneurs dans le Poitou et en Languedoc, il manifesta très tôt sa
soif du pouvoir et son génie de l'intrigue. Il prit part à la révolte de la Praguerie (1440),
puis, après sa soumission, il administra sa province du Dauphiné, institua un parlement à
Grenoble, ouvrit une université à Vienne, leva des troupes, accabla les habitants
d'impôts, épousa, malgré son père, Charlotte de Savoie, refusa de revenir à la cour et
se réfugia chez le duc de Bourgogne au château de Genappe, dans le Brabant, où il se
trouvait à la mort de Charles VII en 1461.
Ses premiers actes de roi, tous destinés à renforcer l'unité du royaume en
harmonisant son administration et en la soumettant à sa volonté souveraine,
provoquèrent un vif et universel mécontentement : suppression des franchises de
certaines villes, création d'un parlement à Bordeaux, abolition de la pragmatique
sanction de Bourges, renvoi des conseillers de son père, remplacés par de petites gens,
etc. Il en résulta une révolte des grands seigneurs qui prit le nom de Ligue du bien public.
Cette révolte l'emporta à Montlhéry (1465) sur les troupes royales, menaça la capitale
et obligea le roi à signer les traités de Conflans et de Saint-Maur, par lesquels les
possessions de la couronne furent mises au pillage et ses prérogatives, fortement
réduites. Par l'intrigue et par la corruption, Louis XI réussit cependant à diviser les
vainqueurs, puis s'attaqua au chef de la coalition, le puissant duc de Bourgogne, Charles
le Téméraire, qui nourrissait l'ambition de joindre ses États de Bourgogne à ceux des
Pays-Bas, en se rendant maître de la Champagne et de la Lorraine. À l'entrevue de
Péronne en 1468, le roi fut pendant quelques jours prisonnier de son rival qui lui imposa
un traité désastreux ; mais aussitôt libéré, il convoqua à Tours une assemblée de
notables qui s'opposa à l'exécution du traité. Il s'employa ensuite à susciter des ennemis
à Charles le Téméraire : l'empereur, la Lorraine, l'Alsace, les Suisses. Finalement, vaincu
à Grandson et à Morat, Charles fut tué au siège de Nancy en 1477. Comme Charles
n'avait qu'une fille, Marie de Bourgogne, Louis XI s'empressa de reprendre le duché de
Bourgogne donné jadis en apanage et confisqua en même temps les comtés de
Bourgogne (Franche-Comté) et d'Artois. Le traité d'Arras, en 1482, confirma ensuite la
prise de possession de ces provinces. Louis XI recueillit en outre l'héritage de René
d'Anjou : la Provence, le Maine et l'Anjou. Il se fit céder les comtés de Roussillon et de
Cerdagne en garantie d'un prêt au roi d'Aragon. À la mort de son frère Charles, la
Guyenne et le Berry, qui constituaient son apanage, revinrent à la couronne. Sous son
règne, le royaume de France fut donc considérablement agrandi. Dans le gouvernement,
Louis XI poursuivit en l'accentuant la politique de ses prédécesseurs, faisant prédominer
sa volonté personnelle, exigeant de ses sujets une égale et totale obéissance. Il ne
s'entoura que de gens à sa dévotion, choisis dans la moyenne et la petite bourgeoisie.
« Son cheval portait tout son conseil », disait-on. Il châtiait impitoyablement tous ceux
qui lui résistaient : le comte d'Armagnac, le duc de Nemours, le comte de Saint-Pol,
connétable de France, furent exécutés ; le cardinal La Balue fut mis en prison. Le
parlement de Paris fut rappelé à son rôle de corps judiciaire lorsqu'il tenta de s'en
écarter ; l'Église et l'Université durent se plier aux volontés du roi. Il ne convoquait des
assemblées de notables que pour leur faire approuver ses décisions. Louis XI réorganisa
les compagnies d'ordonnance et les francs archers ; il recruta des mercenaires et porta
l'armée de 10 000 à 60 000 hommes. Il introduisit l'industrie de la soie à Lyon et à
Tours en y appelant des ouvriers italiens ; il établit la première imprimerie que Paris ait
connue ; il encouragea le grand commerce à Bordeaux, à Marseille et aux foires de
Lyon. Il fit quadrupler la taille et fixa les attributions de la Chambre des comptes. Mais il
eut recours à l'espionnage, à la délation, à la corruption, à la fourberie, qui lui vaudront
toute une « légende noire » ainsi que l'appellation d'« universelle aragne ». Roi craint et
impopulaire, superstitieux, tourmenté par la peur de la mort, se défiant de tout le
monde, il mourut solitaire dans son château de Plessis-lès-Tours. Son règne avait
marqué une étape décisive dans l'unification de la France.
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Les corrélats
Anne de Beaujeu
Anne de France
Arras
Basin Thomas
Beauvais
Bien public (ligue du)
Bourgogne
Briçonnet Guillaume
Charles le Téméraire
Delavigne Jean-François Casimir
Fouquet Jean
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La guerre de
Cent Ans
Georges de Podebrady
Gering Ulrich
Guerre folle
Guyenne (Charles de France, duc de)
Juvénal des Ursins
ligue
Péronne
Picquigny
Pot Philippe
Praguerie
Roussillon
S omme
Tours
Tristan l'Hermite Louis
Les livres
Louis XI, page 2918, volume 6
France - Louis XI présidant un chapitre de l'ordre de Saint-Michel, page 2008,
volume 4
Louis XII.
1462-1515, né à Blois, roi de France de 1498 à 1515. Fils de Charles de Valois, duc
d'Orléans, il héritait d'une branche collatérale des Valois, et c'est à ce titre qu'il succéda
en 1498 à Charles VIII, décédé sans héritier. À l'avènement de Charles VIII, nommé
gouverneur de l'Île-de-France, il s'était jeté dans la révolte (qu'on a appelée la « Guerre
folle ») des grands seigneurs contre la régente Anne de Beaujeu, et avait été fait
prisonnier à Saint-Aubin-du-Cormier (1488). Gracié en 1491, il accompagna le roi en
Italie en 1494. Devenu roi, il fit bon accueil à ses anciens adversaires et prit pour
principal conseiller Georges d'Amboise, archevêque de Rouen et cardinal, qui réforma
efficacement les finances. Après le décès de Charles VIII, il obtint du pape l'annulation de
son mariage avec Jeanne la Boiteuse, fille de Louis XI, pour épouser la veuve de son
prédécesseur, Anne de Bretagne, afin de garantir à la couronne l'incorporation du dernier
grand fief indépendant. Héritier des prétentions de Charles VIII sur le royaume de
Naples, il y ajouta les siennes sur le duché de Milan et se laissa entraîner dans les
guerres d'Italie (voir Italie [guerres d']). Il n'en fut pas moins populaire, par les
mesures qu'il prit pour réprimer les exactions et les violences des gens de guerre, par les
réformes qu'il apporta dans le fonctionnement de la justice et par une sage économie
des finances qui permit de réduire les charges et les impôts. Les états généraux réunis à
Tours en 1506 lui avaient décerné le titre de « père du peuple ». Louis XII mourut sans
laisser de fils ; avec lui s'éteignait la branche des Valois-Orléans, et la couronne passa à
celle des Valois-Angoulême, avec François Ier .
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Les corrélats
Amboise (Georges d')
Bayard (Pierre Terrail, seigneur de)
Claude de France
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - La Renaissance
en France
Frédéric - NAPLES - Frédéric Ier
Guerre folle
Italie (guerres d')
Just Antoine et Jean
Orléans
Semblançay (Jacques de Beaune, seigneur de)
Sforza - Sforza Ludovico
Triboulet (Févrial ou Le Fleurial, dit)
Trivulce - Trivulce Giangiacomo
Valois
Les livres
gothique - tombeau de Louis XII et d'Anne de Bretagne, page 2199, volume 4
Louis XIII le Juste.
1601-1643, né à Fontainebleau, roi de France de 1610 à 1643. Fils d'Henri IV et de
Marie de Médicis, il n'avait pas 9 ans lorsqu'il devint roi, par suite de l'assassinat de son
père, le 14 mai 1610.
La Régence. Quelques jours avant sa mort, Henri IV, qui se préparait à entrer en
campagne contre la maison d'Autriche, avait attribué la régence du royaume à Marie de
Médicis, mais en lui adjoignant un conseil de quinze membres. Passant outre, Marie de
Médicis, avec l'assentiment du parlement de Paris, écarta le Conseil et gouverna seule.
Elle renvoya Sully, donna sa confiance à des intrigants et à des incapables, dont Concini
et sa femme, Leonora Galigaï, et distribua aux grands seigneurs gouvernements,
provinces, dignités et argent de l'État. En raison du mécontentement général, elle dut
convoquer en 1614 les états généraux, dont les grands avaient demandé la réunion
pour dissimuler leurs ambitions, mais les dissentiments entre les trois ordres et
l'obstination de la noblesse à maintenir ses privilèges rendirent vaine cette réunion des
états.
Le règne personnel et Richelieu. Bien que devenu majeur, Louis XIII laissa d'abord sa
mère continuer à gouverner, puis, humilié d'être tenu à l'écart, en 1617, il fit assassiner
Concini et donna le pouvoir à son favori, Albert de Luynes. Marie de Médicis, exilée à
Blois, devint alors l'âme d'une coalition dont les troupes furent dispersées en 1620 aux
Ponts-de-Cé, près d'Angers. Les protestants, inquiets depuis les « mariages
espagnols », notamment celui de Louis XIII avec Anne d'Autriche, fille du roi d'Espagne,
champion du catholicisme, s'étant organisés militairement, Luynes essaya, mais en vain,
de leur enlever une de leurs citadelles, Montauban, et mourut au retour de l'expédition
en 1621. Marie de Médicis revint alors en grâce auprès du roi et, en 1624, elle fit entrer
au Conseil l'évêque de Luçon, Richelieu, promu cardinal. Quelques mois après, Louis XIII,
revenu de sa défiance envers le protégé de sa mère, fit de lui le « chef du Conseil et
principal ministre ». Partageant ses vues sur la nécessité d'ôter aux protestants les
privilèges politiques et militaires qu'ils tenaient de l'édit de Nantes, résolu lui aussi à
rabaisser l'orgueil des grands et à soumettre tous ses sujets à sa volonté, le roi soutint
son ministre en toutes circonstances, et leurs actions devinrent inséparables. Malgré les
nombreuses cabales nobiliaires et les complots parfois fomentés par sa mère, sa
femme ou son frère, Louis XIII garda sa confiance en Richelieu, qui mourut en 1642 ; il
le suivit dans la tombe quelques mois après, laissant à sa femme, Anne d'Autriche,
Mazarin comme Premier ministre.
Son règne vit un renforcement de l'absolutisme royal dans tous les domaines et à
travers tout le royaume, ainsi qu'une centralisation de l'autorité. L'accroissement des
impôts provoqua des émeutes paysannes réprimées avec dureté. Le développement
des manufactures et du commerce, les progrès de la colonisation renforcèrent la
prédominance de la France en Europe. Voir aussi Richelieu.
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Les corrélats
Bourbon
Concini Concino
Condé - Condé (Henri II, prince de)
croquants (révolte des)
Delorme Marion
Dupes (journée des)
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers
l'absolutisme royal : le temps des cardinaux
Importants (cabale des)
Joyeuse - Joyeuse (François de)
Luynes (Charles, marquis d'Albert, duc de)
Mazarin (Giulio Mazzarini, dit)
Nantes (édit de)
Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions
Richelieu (Armand Jean du Plessis, cardinal de)
Rochelle (La)
Rohan - Rohan (Henri, duc de)
Sillery - Sillery (Pierre Brulart, marquis de Puisieux et de)
Versailles - Les étapes de la construction
Villeroi - Villeroi (Nicolas de Neufville, marquis puis duc de)
Vouet Simon
Les livres
Louis XIII, page 2919, volume 6
Versailles - Vue du château de Versailles (1668), de Pierre Patel, page 5482,
volume 10
France - Louis XIII et Richelieu levant le siège de l'île de Ré, page 2010,
volume 4
France - la Fronde : derniers jours de combats, le 2 juillet 1652, page 2010,
volume 4
Louis XIV le Grand.
1638-1715, né à Saint-Germain-en-Laye, roi de France de 1643 à 1715. Louis XIV, fils
de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, né le 5 septembre 1638, devint roi le 14 mai 1643 et
décéda le 1er septembre 1715 ; son règne de soixante-douze ans est le plus long de
l'histoire de France. On le divise en deux périodes : de 1643 à 1661, le royaume fut
gouverné par la régente Anne d'Autriche et Mazarin pendant la minorité du roi, puis, une
fois le roi devenu majeur, par Mazarin jusqu'à la mort de ce dernier en 1661 ; de 1661
à 1715, c'est le gouvernement personnel de Louis XIV.
La Régence et Mazarin (1643-1661). Par testament, Louis XIII avait confié la
régence du royaume à Anne d'Autriche, assistée d'un conseil. À la demande de celle-ci,
le parlement de Paris annula le testament et la déclara « régente avec pleine et entière
autorité ». Elle maintint en fonction Mazarin, que Louis XIII avait pris comme Premier
ministre sur les conseils de Richelieu. Les débuts du règne furent marqués par une
première révolte des grands seigneurs, la cabale des Importants, qui fut dissoute à prix
d'argent. La régence fut ensuite marquée par une série de troubles et par une guerre
civile, la Fronde (1649-1652), dans laquelle intervinrent le parlement de Paris, les
princes et les grands personnages du royaume. Moment crucial dans la formation de la
personnalité de Louis XIV, qui n'oublia jamais l'humiliation d'avoir dû fuir Paris
nuitamment devant l'émeute, elle aggrava la misère du peuple et se termina par la
défaite définitive de toutes les oppositions et par le triomphe de l'absolutisme royal ( voir
Fronde). En même temps, c'est sous la Régence que se poursuivit et s'acheva la guerre
commencée par Richelieu contre la maison d'Autriche, et que furent signés les traités de
Westphalie (1648) et des Pyrénées (1659), qui consacraient l'abaissement des
Habsbourg d'Autriche et d'Espagne, et la prépondérance de la France ( voir Trente Ans
[guerre de]). En consécration de cette politique, Louis XIV épousa en 1660 MarieThérèse, fille aînée de Philippe IV, roi d'Espagne.
Le règne personnel (1661-1715), le gouvernement et la cour. À la mort de Mazarin,
Louis XIV décida d'assumer lui-même la direction des affaires ; il remplit alors son
« métier de roi » avec une conscience remarquable jusqu'à sa mort. Imprégné de l'idée
que son pouvoir était d'origine divine, il se considéra comme le maître absolu de son
royaume, ne tolérant aucune opposition. Pour gouverner, il s'assista de divers organes
de gouvernement qui, lentement élaborés dans le passé, atteignaient alors une forme
achevée. Les quatre secrétaires d'État (Guerre, Marine, Affaires extérieures, Maison du
roi), le contrôleur général des Finances et le Chancelier étaient les chefs des
administrations. Les conseils (conseil d'En-Haut, des Dépêches, des Finances, des
Parties, etc.), réunis périodiquement, étaient présidés par le roi ou par le chancelier, et
fournissaient des avis. Les intendants, dans les généralités, faisaient exécuter ses
volontés. Ministres, membres des conseils, intendants, tous étaient choisis dans la
bourgeoisie ou la petite noblesse. Nombre d'entre eux furent des hommes de valeur :
Colbert, Louvois, Hugues de Lionne. D'un sens démesuré de la grandeur royale,
Louis XIV s'entoura d'une cour brillante pour laquelle il fit construire le château de
Versailles, où il prodiguait fêtes et spectacles, grâce aux nombreux artistes dont il
s'entoura (parmi lesquels on trouve Molière, Racine, Corneille, Lully...). Cette cour
comprenait les membres de sa famille et ses serviteurs, qui constituaient les maisons
civile et militaire, ainsi que les courtisans, membres des familles de la haute noblesse
attirées par ces fastes et par l'espoir d'obtenir un office, une pension ou quelque grade
ou dignité pour leurs fils. En les « domestiquant » ainsi, le roi éliminait tout danger de
rébellion nobiliaire du type de celle de la Fronde. La vie de la cour était réglée par une
minutieuse étiquette qui en faisait un véritable cérémonial du culte de la personne du roi.
La vie économique fut dominée par les initiatives de Colbert. La doctrine
mercantiliste fut mise en application (voir mercantilisme). Rien ne fut changé au
système des impôts, mais l'administration des finances fut soumise à une rigoureuse
comptabilité.
La question religieuse. Dans le domaine religieux, Louis XIV, monarque absolu et de
droit divin, gouvernait selon le principe « une foi, une loi, un roi ». Il entra en conflit avec
le pape dans l'affaire de la régale et donna son appui à l'Église gallicane et à la
Déclaration des Quatre Articles, rédigée par Bossuet, qui en constituait le « bréviaire ».
Mais, le pape se refusant à donner l'investiture aux évêques nommés par le roi,
Louis XIV dut abandonner sa position. Il s'en prit également aux jansénistes, fit chasser
les religieuses de Port-Royal-des-Champs et détruire leur abbaye ; il obtint du pape en
1713, par la bulle Unigenitus, la condamnation du jansénisme, mais celle-ci rencontra
des résistances chez les parlementaires et dans le clergé même. Enfin, il voulut
également supprimer le protestantisme en France : l'exercice de la religion réformée fut
d'abord entravé par diverses restrictions, puis une « caisse des conversions » fut
instituée, de fortes pressions furent exercées sur les enfants et les familles, les
dragonnades furent organisées ; enfin, en 1685, l'édit de Nantes fut révoqué. Cette
mesure néfaste entraîna un exode massif des protestants et, dans les Cévennes et le
sud-ouest de la France, la « révolte des camisards » qui dura jusqu'en 1705. Voir
dragonnades, jansénisme et régale.
La politique extérieure. Louis XIV mena une politique de prestige et de conquêtes. Il
fut pourvu par Le Tellier, puis par Louvois, d'une armée forte, disciplinée, commandée
par d'excellents chefs : Turenne, Condé, le maréchal de Luxembourg, Catinat,
Vendôme, Villars ; Vauban fortifia les places fortes. Sur mer, il était servi par les amiraux
Duquesne et Tourville, puis par les corsaires Jean Bart et Duguay-Trouin. Au début sans
plan nettement défini, il saisit toutes les occasions d'agrandir son royaume au détriment
des Habsbourg d'Espagne et d'Autriche, cherchant notamment à faire reculer la frontière
du Nord et de l'Est, dangereusement proche de Paris. À la mort de Philippe IV, roi
d'Espagne, il réclama, au nom de sa femme Marie-Thérèse, une part de l'héritage
espagnol et se lança dans la guerre de Dévolution en 1667-1668. La formation de la
Triple-Alliance de La Haye (Angleterre, Provinces-Unies, Suède) le poussa à signer la paix
d'Aix-la-Chapelle, qui lui reconnaissait la possession de Lille et de plusieurs places fortes
de Flandre et de Hainaut. En 1672, il se lança dans la guerre de Hollande et envahit les
Pays-Bas. Arrêté dans sa conquête par l'inondation du pays provoquée par les
Hollandais eux-mêmes, il dut tenir tête à une coalition rassemblant l'empereur, le
Brandebourg et l'Espagne. Vainqueur, il imposa la paix de Nimègue en 1678 et acquit la
Franche-Comté et une partie de la Flandre et du Hainaut, avec les villes de Valenciennes,
Cambrai, Maubeuge, Ypres, Gand. Au faîte de sa puissance, persuadé que personne ne
pouvait lui résister, il annexa alors des territoires qui avaient jadis dépendu de villes ou
de provinces devenues françaises. Les plus importantes de ces annexions sont celles de
villes en Sarre et en Flandre, de Montbéliard et de Strasbourg. Il provoqua ainsi la
formation d'une nouvelle coalition qui unit, au départ, l'empereur, les princes allemands
et l'Espagne. Ce fut la guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697). Précédée de la
dévastation du Palatinat, marquée par de brillantes victoires dont Fleurus, Steinkerque,
Neerwinden, mais aussi par la destruction de la flotte française à la Hougue, cette guerre
se termina par la paix de Ryswick : Louis XIV devait rendre les territoires annexés, ne
conservant que Strasbourg.
La guerre de la Succession d'Espagne. E n 1700, à la mort de Charles II, quand
Louis XIV accepta le trône d'Espagne pour son petit-fils le duc d'Anjou, il fut entraîné
dans une longue guerre (1702-1713) qui conduisit le royaume au bord de la
catastrophe. En face de la Grande-Alliance de La Haye groupant l'empire, l'Angleterre,
les Pays-Bas, ses armées subirent des revers, la frontière française fut forcée, Lille
capitula ; les Anglais s'emparèrent de Gibraltar, son petit-fils, Philippe V, fut chassé
d'Espagne. Puis la situation se renversa : l'invasion fut arrêtée, Vendôme ramena
Philippe V à Madrid, le maréchal de Villars remporta la victoire de Denain. Les traités
d'Utrecht et de Rastadt (1713-1714) mirent fin à la guerre : Philippe V restait roi
d'Espagne ; les Pays-Bas et le Milanais devenaient autrichiens ; la Sicile passait à la
maison de Savoie ; la France abandonnait Tournai, Furnes, Ypres ; l'Angleterre gardait
Gibraltar, recevait Terre-Neuve et l'Acadie qui commandaient l'estuaire du Saint-Laurent,
et se faisait reconnaître deux privilèges dans l'empire colonial espagnol : l' asiento, qui
donnait aux Anglais le droit de faire la traite des Noirs dans les colonies espagnoles, et le
« vaisseau de permission », qui leur permettait d'envoyer chaque année un navire
commercer dans un port de l'Amérique espagnole.
La fin du règne. Les dernières années du règne furent assombries par des deuils qui
affectèrent la famille royale : Louis XIV perdit son frère, le duc Philippe d'Orléans, en
1701, son fils aîné, le Grand Dauphin, en 1711, l'aîné de ses petits-fils et la femme de
celui-ci, le duc et la duchesse de Bourgogne, en 1712, ainsi que l'aîné de ses arrièrepetits-fils, le duc de Bretagne, et, en 1714, le troisième de ses petits-fils, le duc de
Berry ; il ne lui restait alors que le deuxième de ses petits-fils, le duc d'Anjou, roi
d'Espagne, et un arrière-petit-fils, Louis, né en 1710, qui lui succédera sous le nom de
Louis XV. La cour perdit de son éclat et affecta la dévotion pour plaire au roi, qui s'était
entiché de religion sous l'influence de MM e de Maintenon, et le centre de la vie
intellectuelle se déplaça vers Paris. Dans le royaume, la situation devenait dramatique ;
les guerres, les constructions, les dépenses de la cour avaient ruiné le pays ; malgré
l'accroissement des impôts existants et la création de nouveaux, les expédients
auxquels on eut recours, le Trésor était vide, la dette énorme, l'État au bord de la
banqueroute. L'activité économique déclinait : les manufactures travaillaient au ralenti,
les artisans chômaient, les mendiants se multipliaient, la disette sévissait dans les
campagnes, les paysans de Bretagne se révoltèrent, des émeutes provoquées par la
faim se produisirent à Paris. L'autorité royale en fut fortement ébranlée, malgré les plans
de réformes et la diffusion d'idées nouvelles. En Europe, la France perdait la place
prépondérante qu'elle avait acquise à la paix de Nimègue. Le règne de Louis le Grand, le
Roi-Soleil, s'acheva par un déclin qui ternit l'incontestable éclat artistique et culturel, et la
gloire militaire du Grand Siècle.
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Les corrélats
Académie des inscriptions et belles-lettres
Académie royale de danse
Anne d'Autriche
Augsbourg
ballet - Introduction
Boulle André Charles
Bourbon
Catinat Nicolas
classicisme - Beaux-arts
Colbert Jean-Baptiste
Comédie-Française
Corneille Pierre
Dévolution (guerre de)
dragonnades
Espagne (guerre de la Succession d')
Fontainebleau
Fontanges (Marie-Angélique de Scoraille de Roussille, duchesse de)
France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Introduction
France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Louis XIV et l'absolutisme (1661-1715)
France - Histoire - La construction de la France (1285-1661) - Vers
l'absolutisme royal : le temps des cardinaux
Fronde
Gobelins (tapisserie des)
Gramont - Gramont (Antoine III de)
Invalides
jansénisme
Le Tellier Michel
Louisiane
Louvois (François Michel Le Tellier, marquis de)
Lully (Giovanni Battista Lulli, dit Jean-Baptiste)
Luxembourg
Mancini - Mancini Marie
Mancini - Mancini Olympe
Mazarin (Giulio Mazzarini, dit)
mercantilisme
Montespan (Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, marquise de)
Nantes (édit de)
Nimègue
orfèvrerie - L'évolution de l'orfèvrerie à l'époque moderne
Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions
Poisons (affaires des)
Pyrénées (traité ou paix des)
Québec - Histoire - La Nouvelle-France : 1608-1763
régale
Ryswick (paix de)
théâtre - Le XVIIe siècle : l'âge d'or espagnol et l'ère classique en France
Trente Ans (guerre de)
Trianon
Turenne (Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de)
Turgot Anne Robert Jacques
Utrecht - Les traités d'Utrecht
Van der Meulen Adam Frans
Vauban (Sébastien Le Prestre, marquis de)
Versailles
Versailles - Introduction
Versailles - Les étapes de la construction
Versailles - Un symbole de la grandeur française
Versailles - Versailles, une « ville nouvelle »
Villeroi - Villeroi (Nicolas de Neufville, marquis puis duc de)
Les livres
Colbert Jean-Baptiste, page 1165, volume 3
Louis XIV, page 2919, volume 6
médaille de l'histoire, page 3116, volume 6
mobilier - fauteuil Louis XIV, page 3238, volume 6
mobilier - commode de la chambre du roi Louis XIV au Grand Trianon, par
André Charles Boulle, page 3238, volume 6
tapisserie - Louis XIV visitant les Gobelins, page 5039, volume 9
traité - la signature du traité de Ryswick, page 5247, volume 10
Van der Meulen Adam, page 5412, volume 10
Versailles - tableau de Van der Meulen représentant la construction de
Versailles vers 1690, page 5483, volume 10
Versailles - Louis XIV devant la grotte de Thétis, peinture du XVIIe siècle,
page 5483, volume 10
France - Louis XIV et Colbert en visite à la manufacture des Gobelins,
page 2010, volume 4
France - Louis XIV passant le Rhin à la tête de ses armées, le 6 juin 1672,
page 2011, volume 4
France - Né pour la peine, page 2011, volume 4
Louis XV le Bien-Aimé.
1710-1774, né à Versailles, roi de France de 1715 à 1774. Il était le fils de Louis, duc de
Bourgogne, et l'arrière-petit-fils de Louis XIV, et devint roi à 5 ans.
La Régence, le duc de Bourbon et Fleury. Comme en 1610 et en 1643, le parlement
de Paris, à qui avait été rendu le droit de remontrances, annula les dispositions du
testament de Louis XIV instituant un Conseil de régence, et donna le pouvoir sans
restriction au duc Philippe d'Orléans pendant la minorité de Louis XV. Le Régent, sur les
conseils de Saint-Simon, remplaça les secrétaires d'État par des conseils où ne
siégeaient que des membres de la plus haute noblesse. Ce système de réaction
aristocratique, connu sous le nom de polysynodie, n'apporta que des troubles dans les
affaires et, dès 1718, les secrétaires d'État furent rétablis. Pour remédier à la situation
désespérée du Trésor, le Régent s'en remit à Law, qui fonda une banque, introduisit la
monnaie-papier et créa des entreprises commerciales par actions. Cette aventure
financière finit en banqueroute. Voir Law et Régence.
Proclamé majeur en 1723, Louis XV conserva le duc d'Orléans comme Premier
ministre. Celui-ci mourut quelques mois après et fut remplacé par le duc de Bourbon qui
imposa au roi le mariage avec Marie Leszczy?ska, fille du roi détrôné de Pologne. Le duc
fut renvoyé en 1726 et le cardinal Fleury, ancien précepteur de Louis XV, lui succéda.
Sous son ministère, le contrôleur général Orry remit de l'ordre dans les finances, donna
une valeur fixe aux monnaies, fit construire des routes. Le commerce progressa
beaucoup : Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Le Havre connurent une grande prospérité ;
un empire colonial français se constituait. Fleury imposa l'adhésion de tous les
ecclésiastiques à la bulle Unigenitus contre le jansénisme et s'attira ainsi l'hostilité du
parlement, qui alla jusqu'à suspendre le cours de la justice. Fleury fit également
intervenir la France dans la guerre de la Succession de Pologne en 1733, pour soutenir
le beau-père de Louis XV contre les Habsbourg d'Autriche. Au traité de Vienne, en 1738,
Stanislas Leszczy?ski renonça à la Pologne et reçut la Lorraine et le comté de Bar, qui, à
sa mort, revinrent à la France ; une troisième maison royale de Bourbon fut installée à
Naples, où don Carlos devint roi des Deux-Siciles. Sans intervenir directement, Fleury
soutint la Turquie attaquée par la Russie et l'Autriche, et obtint en échange du sultan le
renouvellement des capitulations en faveur de la France. Enfin, contre son gré, il fut
entraîné dans la guerre de la Succession d'Autriche, mais mourut la même année, en
1743.
Le règne personnel. Louis XV annonça alors son intention de gouverner lui-même,
sans Premier ministre. Contrairement à une légende tenace, s'il se laissa influencer par
des favorites (la duchesse de Châteauroux, MM e d e Pompadour, MM e d u Barry, qui
intervinrent dans les nominations ou le renvoi des ministres, des chefs de l'armée, dans
la politique extérieure), il ne fut pas le souverain frivole qu'on a décrit et sut aussi
s'entourer de ministres de valeur - ce qui ne l'empêcha pas de s'aliéner l'opinion
publique et le parlement de Paris - : le comte d'Argenson, secrétaire d'État à la Guerre,
excellent administrateur ; Machault d'Arnouville, nommé contrôleur général des Finances
en 1745, qui entreprit une réforme profonde de l'impôt, mais se heurta à l'opposition du
parlement, et surtout à celle du clergé, qui obtint le maintien de ses privilèges ; le duc de
Choiseul, qui devint en 1758 secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Ce dernier prit
parti contre les jésuites, dont l'ordre fut supprimé en France en 1764. Il réunit la
Lorraine et le Barrois à la France en 1766, acheta la Corse à la République de Gênes en
1768. Mais il dut aussi signer en 1763 le désastreux traité de Paris qui mettait un terme
à la guerre de Sept Ans et sanctionnait la perte du premier empire colonial français au
profit de l'Angleterre. Nommé en outre secrétaire d'État à la Guerre et à la Marine, il
réorganisa l'armée et constitua la flotte, en vue d'une reprise des hostilités contre
l'Angleterre. Il fut disgracié en 1770. Le pouvoir fut ensuite exercé jusqu'à la fin du règne
par un triumvirat composé du chancelier Maupeou, de l'abbé Terray et du duc d'Aiguillon.
Le parlement de Paris s'étant refusé à enregistrer les édits, Maupeou l'exila, puis le
supprima, et le remplaça par six conseils supérieurs, dont les membres étaient nommés
et appointés par le roi. La vénalité des charges dans la magistrature se trouva ainsi
abolie ; les « épices » (gratifications que les plaideurs devaient payer au juge pendant un
procès) étaient interdites, et les frais de justice, diminués. La réforme, qui visait à la fois
à abaisser la noblesse de robe, à renforcer l'absolutisme royal et à protéger les
justiciables, fut ensuite étendue aux parlements de province. Elle suscita l'opposition des
élites, de plus en plus gagnées aux principes des Lumières et du « despotisme éclairé »,
mais apparaît aujourd'hui souvent comme une tentative hardie - quoique vouée à
l'échec par l'ampleur des pesanteurs sociales - de réformer l'État monarchique. Quant à
l'abbé Terray, contrôleur général des Finances, il eut recours à des banqueroutes
partielles, à des créations d'impôts sur le papier, sur les livres, à des emprunts forcés. Le
règne s'acheva dans un mécontentement général, et Louis XV mourut détesté.
Pendant ce règne, Versailles n'était plus l'unique centre de la vie intellectuelle : Paris,
avec ses salons, ses clubs, ses cafés, prit une place prépondérante ; la haute
bourgeoisie et les financiers rivalisaient alors avec les grands seigneurs. Écrivains,
philosophes, économistes répandaient des « idées nouvelles » ; on s'attaquait à
l'intolérance religieuse, à l'absolutisme, aux privilèges. De nouvelles revendications, tels
le respect des « droits naturels », la liberté pour les personnes et dans l'activité
économique, la tolérance pour l'expression des idées, l'égalité devant la loi, une justice
équitable, apparurent. En 1734 paraissaient les Lettres philosophiques de Voltaire, en
1748 l' Esprit des lois de Montesquieu, en 1762 le Contrat social de Rousseau, de 1751
à 1772 l' Encyclopédie de Diderot. À cette époque, la France jouissait en Europe d'un
prestige incontesté dans le domaine de la pensée : elle était par excellence le pays des
Lumières.
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Les corrélats
Aiguillon (Emmanuel Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu, duc d')
Argenson (de Voyer d') - Argenson (Marc Pierre de Voyer d')
Argenson (de Voyer d') - Argenson (René Louis de Voyer d')
Choiseul (Étienne François, duc de)
Condé - Condé (Louis Henri, prince de)
crise économique - Les crises préindustrielles
Du Barry (Jeanne Bécu, comtesse)
Dupleix Joseph François
Famine (pacte de)
France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Le siècle des Lumières (1715-1789)
Gabriel Jacques Ange
Gilles Jean
Inde - Histoire - L'Empire des Marathes (1707-1818)
Law John
Machault d'Arnouville (Jean-Baptiste de)
Maupeou (René Nicolas de)
mobilier - L'évolution des styles en Occident - Les styles Louis XV, Directoire et
Empire
Noailles - Noailles (Louis, maréchal de)
Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions
Pompadour (Jeanne Antoinette Poisson, marquise de)
Régence
rocaille
r ococo
Sept Ans (guerre de)
Silhouette (Étienne de)
Terray Joseph Marie
Trianon
Versailles - Versailles après Louis XIV
Villeroi - Villeroi (François de Neufville, duc de)
Les livres
Louis XV, page 2920, volume 6
mobilier - commode Louis XV, signée Charles Cressent, vers 1740, page 3238,
volume 6
mobilier - le bureau de Louis XV, à Versailles, page 3239, volume 6
France - Louis XV à la bataille de Fontenoy, page 2012, volume 4
Louis de France.
dit le Grand Dauphin, 1729-1765, né à Versailles. Fils de Louis XV et de Marie
Leszczy ?ska, il épousa Marie-Thérèse Antoinette d'Espagne, puis Marie-Josèphe de
Saxe dont il eut neuf enfants, parmi lesquels les futurs Louis XVI, Louis XVIII et
Charles X. Il participa à la bataille de Fontenoy et fut particulièrement hostile à la
philosophie des Lumières.
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Les corrélats
dauphin [2]
Louis XVI.
1754-1793, né à Versailles, roi de France de 1774 à 1792. Petit-fils de Louis XV, il
épousa en 1770 l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, fille de l'impératrice MarieThérèse. Son règne peut être divisé en deux périodes : de 1774 à 1789, monarque
absolu, il tenta quelques réformes dans son royaume, puis y renonça ; de 1789 à 1793,
il fut, à son corps défendant, le monarque constitutionnel des premières années de la
Révolution française. Il mourut guillotiné.
La fin de la monarchie absolue. De la même manière que le procès de Louis XVI fut
celui de la monarchie absolue, son rôle historique fut l'objet de nombreuses
controverses. Devenu roi à 20 ans, sans expérience politique, Louis XVI fit preuve, au
début de son règne, de bonnes intentions. Elles furent souvent mises en avant par les
apologistes de l'Ancien Régime, qui reconnaissaient pourtant aussi sa faiblesse de
caractère et son manque de volonté politique. Pour donner satisfaction à l'opinion
publique, il renvoya les ministres de Louis XV, rétablit les parlements et confia le contrôle
des Finances à Turgot, qui lui proposa un vaste programme de refonte du système
économique, aussitôt mis en chantier : établissement de la libre circulation des grains,
suppression de la corvée royale, abolition des jurandes et maîtrises. Une mauvaise
récolte ayant entraîné une hausse du prix du pain, les spéculateurs sur les blés
déclenchèrent contre le ministre des émeutes à Paris et à Versailles : ce fut la « guerre
des Farines ». Les privilégiés, menacés dans leurs intérêts, obtinrent alors du roi le
renvoi de Turgot (1776), et Louis XVI appela à la direction des Finances un banquier très
populaire, Necker, qui fit face par des emprunts au surcroît de dépenses dû à la
participation de la France à la guerre de l'Indépendance des États-Unis d'Amérique.
Necker envisagea une association limitée des Français à l'administration locale et tenta,
à Bourges et à Montauban, l'expérience de deux assemblées provinciales dont les
membres seraient nommés par le roi. Mais la publication du « compte rendu au roi »,
qui révélait le montant des pensions payées aux grands seigneurs, ranima la coalition
des privilèges, et Necker dut démissionner (1781).
Il fut remplacé par Calonne, qui emprunta et dépensa tout d'abord sans compter,
puis proposa d'établir une « subvention territoriale » frappant tous les propriétaires
fonciers. Son projet, qui revenait à remettre en cause les privilèges du clergé et de la
noblesse en matière d'impôts, fut repoussé par une Assemblée des notables. Après lui,
Loménie de Brienne proposa une réforme analogue ; elle fut repoussée par le parlement
qui exigeait la convocation des états généraux. Une réforme judiciaire enlevant aux
parlements l'enregistrement des édits provoqua une vive agitation dans la plupart des
villes (« journée des Tuiles » à Grenoble). Dans le Dauphiné, les députés des trois
ordres, réunis à Vizille, décidèrent le refus des impôts tant que les états généraux ne
seraient pas convoqués. Comme l'État était à la veille de faire banqueroute, le roi céda,
rappela Necker et annonça la convocation des états pour le mois de mai 1789.
La monarchie constitutionnelle. Réunis à Versailles le 5 mai 1789, les États
généraux, grâce aux députés du tiers, ne tardèrent pas à imposer leur volonté de
réformer la structure politique du royaume. En s'y opposant à plusieurs reprises,
Louis XVI accrut l'exaspération populaire à Paris.
Les journées du 17 juin (Assemblée nationale), du 20 juin (serment du Jeu de
paume), du 23 juin (refus du tiers-état d'obéir aux ordres du roi), du 14 juillet (prise de
la Bastille), la nuit du 4 août (abolition des privilèges), la marche sur Versailles les 56 octobre (le roi ramené de force à Paris) furent autant de coups portés à l'absolutisme
royal. En 1790, l'Assemblée institua la monarchie constitutionnelle, établissant un
contrôle sur les pouvoirs du roi, ainsi que sur les impôts votés par les représentants de
la nation. En juillet 1790, lors de la fête de la Fédération, Louis XVI jouissait encore
d'une popularité certaine. Cependant, les violences verbales et les manifestations
populaires, ses scrupules religieux quand fut votée la Constitution civile du clergé, les
pressions de son entourage, poussèrent le roi à commettre un acte qui fut fatal à la
monarchie, même si par ailleurs il refusait toujours la monarchie constitutionnelle,
malgré l'insistance de Mirabeau. Il tenta de fuir à l'étranger (20-21 juin 1791), fut
reconnu et arrêté à Varennes, ce qui ruina définitivement le prestige de la royauté.
Suspendu, puis rétabli dans ses pouvoirs, Louis XVI, après avoir poussé à la guerre
contre l'Autriche, dont il espérait le salut, s'opposa aux décrets que prit l'Assemblée
législative pour la défense du pays. L'insurrection populaire du 10 août 1792 aboutit à
l'emprisonnement du roi et à l'abolition de la royauté. Jugé par la Convention, accusé de
conspiration contre la sûreté de l'État, Louis XVI fut condamné à mort et exécuté le
21 janvier 1793. Sa mort courageuse provoqua une grande émotion en Europe et scella
la première coalition. Elle fut par la suite largement exploitée par l'historiographie contrerévolutionnaire, qui présenta Louis XVI comme un véritable martyr de la religion
chrétienne. Voir le dossier Révolution française.
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Les corrélats
août 1792 (journée du 10)
Calonne (Charles Alexandre de)
Convention nationale
états généraux
France - Histoire - Du Grand Siècle à la fin de l'Ancien Régime (1661-1789) Le siècle des Lumières (1715-1789)
France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La
Révolution (1789-1799)
La Fayette (Marie Joseph Motier, marquis de)
Loménie de Brienne (Étienne Charles de)
Marie-Antoinette
Mirabeau - Mirabeau (Honoré Gabriel Riqueti, comte de)
Necker Jacques
néoclassicisme - Classicisme et Révolution en France
Paris - Histoire - Paris, ville des rois et des révolutions
parlement
Révolution française - Des États généraux à l'Assemblée constituante (1789)
Révolution française - La Convention girondine (21 septembre 1792-2 juin
1793)
Révolution française - La crise de l'Ancien Régime
Révolution française - Les réformes de la Constituante (1790-30 septembre
1791)
Sanson
Varennes-en-Argonne
Versailles - Versailles après Louis XIV
Les livres
Ancien Régime - tableau de Louis Hersent, page 246, volume 1
Louis XVI, page 2921, volume 6
Révolution française - l'exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, page 4375,
volume 8
Révolution française - Louis XVI déclarant la guerre à l'Autriche, le 20 avril
1792, page 4375, volume 8
Louis XVII.
1785-1795, né à Versailles, roi titulaire de France. Second fils de Louis XVI et de MarieAntoinette, il devint Dauphin à la mort de son frère aîné en 1789. Il fut enfermé au
Temple au lendemain de l'insurrection du 10 août 1792, en même temps que toute la
famille royale. Séparé de sa mère en 1793, il fut mis sous la garde du cordonnier Simon.
Reconnu par les royalistes comme roi de France, sous le nom de Louis XVII, à partir de
l'exécution de son père le 21 janvier 1793, il mourut sans doute dans la prison du
Temple le 8 juin 1795. L'identité de l'enfant mort au Temple a été contestée. Certains
ont prétendu que Louis XVII s'était évadé et qu'un autre enfant lui avait été substitué
dans sa prison. Plusieurs individus, dont le plus connu fut Naundorff, ont revendiqué le
titre de fils de Louis XVI, mais les enquêtes et les procès n'ont pas apporté de base
sérieuse à leurs affirmations.
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Les corrélats
Naundorff Karl Wilhelm
Louis XVIII.
1755-1824, né à Versailles, roi de France en 1814-1815, puis de 1815 à 1824. Frère
de Louis XVI, il fut d'abord comte de Provence, puis Monsieur à l'avènement de son
frère ; il prit le titre de roi à la mort de son neveu, Louis XVII.
L'émigration. C omte de Provence, il s'était d'abord gardé de condamner la
Révolution, dont les premiers événements étaient assez conformes à « l'esprit
philosophique » qu'il avait professé à Versailles. Mais il émigra peu de temps avant la
fuite de Varennes (juin 1791) et rejoignit son frère Charles à Coblence. Il s'était
proclamé régent « pendant la captivité de son frère » et avait constitué un
gouvernement dont le chef était Calonne. Lorsqu'il apprit la mort de Louis XVII, il prit le
titre de Louis XVIII et, en 1814, il data la Charte de la « dix-neuvième année de son
règne ». Il vécut successivement à Vérone, puis à Blankenbourg, dans le duché de
Brunswick, ensuite à Mitau (actuelle Jelvaga) en Courlande, à Varsovie, et, après les
traités de Tilsit, se réfugia en Angleterre. C'est de Mitau que, par deux fois, le 20 février,
puis le 4 juin 1800, il écrivit au Premier consul pour l'inciter à restaurer les Bourbons.
Bonaparte ne lui répondit, par une fin de non-recevoir, que le 7 septembre, après
Marengo.
La première Restauration. En 1814, après la défaite française, grâce à Talleyrand qui
avait su convaincre le tsar, au départ hostile à la restauration des Bourbons, il fut
proclamé roi de France par le Sénat impérial, le 6 avril, le jour même de l'abdication de
Napoléon Ier . Retenu à Londres par une crise de goutte, il ne put débarquer à Calais que
le 24 avril. Louis XVIII refusa la Constitution que le Sénat avait adoptée, mais, sur les
instances du tsar, il publia le 2 mai la déclaration de Saint-Ouen et, quelques jours après,
il « octroya » à son peuple la Charte qui établit un régime constitutionnel non
parlementaire, qui garantissait le respect des libertés publiques, l'irrévocabilité de la
vente des biens nationaux, l'admissibilité de tous les Français aux emplois civils et
militaires et instituait, en fait, un compromis entre les formes d'Ancien Régime et la
pratique représentative acquise de la Révolution. L'ancienne noblesse était rétablie, la
noblesse impériale maintenue, ainsi que l'ordre de la Légion d'honneur et l'organisation
administrative du Consulat et de l'Empire. Le drapeau blanc remplaçait le drapeau
tricolore : 200 000 soldats furent licenciés, 14 000 officiers, mis en demi-solde ; des
grades furent donnés aux anciens émigrés dont les campagnes contre la République
étaient comptées comme services de guerre. Le 30 mai 1814, le traité de Paris ramena
la France à ses frontières du 1 er janvier 1792. Ces maladresses causèrent le
mécontentement de l'opinion, tout d'abord curieuse et sans hostilité à l'égard de ce
revenant d'une époque oubliée. Napoléon, informé, en profita pour revenir en France.
Les Cent-Jours et la seconde Restauration. Lors du retour de Napoléon de l'île d'Elbe,
Louis XVIII reprit le chemin de l'étranger, et quitta Paris pour Gand le 19 mars 1815.
Malgré les réticences des alliés, il y revint le 8 juillet, après Waterloo, et constitua un
ministère sous la présidence de Talleyrand et dans lequel se trouvait Fouché, l'ancien
ministre de la Police de Napoléon. Le second traité de Paris, signé le 20 novembre 1815,
amputa la France de la Savoie, de Landau, des villes de la Sarre, lui imposa une
indemnité de guerre de 700 millions et l'entretien d'une armée d'occupation de
150 000 hommes pendant cinq ans.
La Chambre des députés, élue en août, se composait en majorité d'ultraroyalistes
(« plus royalistes que le roi »), et Louis XVIII la qualifia de Chambre « introuvable ».
Dans le midi de la France, la Terreur blanche fit de nombreuses victimes parmi les
anciens révolutionnaires et les bonapartistes. Des mesures d'exception furent prises : la
liberté individuelle fut suspendue, des tribunaux spéciaux, les cours prévôtales, furent
créés ; plusieurs généraux, qui avaient rallié Napoléon pendant les Cent-Jours, furent
condamnés à mort et fusillés, parmi eux le maréchal Ney ; les conventionnels régicides
furent bannis, dont Carnot et le peintre David ; dix-huit académiciens, dont Monge et
Lakanal, furent exclus de l'Institut. En même temps, la Congrégation poursuivit dans le
pays une active campagne en faveur d'un retour à l'Ancien Régime. Cette politique mit la
monarchie en péril ; Louis XVIII, qui avait compris la leçon de 1814, décida de dissoudre
la Chambre le 5 septembre 1816, et une Chambre d'opinions plus modérées fut élue.
Louis XVIII fit alors appliquer une politique libérale plus conforme à l'esprit de la Charte.
Le chef du gouvernement, le duc de Richelieu, obtint au congrès d'Aix-la-Chapelle, en
1818, le retrait de l'armée d'occupation, la France s'étant acquittée de la contribution de
guerre qui lui avait été imposée, puis il démissionna et fut remplacé par Decazes.
Diverses lois libérales furent votées : le baron Louis posa les règles qui allaient présider
dès lors à l'établissement du budget et au contrôle parlementaire sur les dépenses
publiques ; le maréchal Gouvion-Saint-Cyr réorganisa l'armée selon des principes qui
restèrent en vigueur jusqu'en 1872 : engagements volontaires, tirage au sort avec
faculté de remplacement, tableau d'avancement pour les officiers ; un régime plus libéral
fut accordé à la presse ; une loi électorale établit le scrutin de liste par département,
avec vote au chef-lieu. L'assassinat du duc de Berry, en février 1820, entraîna le renvoi
de Decazes et le retour au pouvoir des ultras avec Villèle. La liberté individuelle fut
restreinte, la censure, rétablie sur les journaux ; l'Université reçut comme grand maître
M gr de Frayssinous ; l'École normale supérieure fut fermée ; les cours de Guizot et de
Cousin, suspendus. Une nouvelle loi électorale institua le « double vote » en faveur des
électeurs les plus imposés. Une armée française fut envoyée en Espagne en 1823 pour
aider Ferdinand VII à y établir l'absolutisme. Une opposition secrète s'organisa avec la
Charbonnerie. Des insurrections se déclenchèrent simultanément, mais échouèrent à
Colmar, à Saumur, à La Rochelle, à Belfort ; elles furent suivies de nombreuses
exécutions, dont celle des quatre sergents de La Rochelle. Louis XVIII, qui se
désintéressait de plus en plus des affaires, mourut le 16 septembre 1824 et son frère, le
comte d'Artois, chef des ultras, lui succéda sous le nom de Charles X.
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Les corrélats
Académie nationale de médecine
Balbastre Claude-Bénigne
Bourbon
censure
Chambre « introuvable »
Charte constitutionnelle
Decazes et de Glücksberg (Élie, duc)
France - Histoire - Les bases de la France contemporaine (1789-1870) - La
Restauration (1814-1830)
Louis (Joseph Dominique, baron)
mobilier - L'évolution des styles en Occident - La Restauration et le style Louis
XVIII
Pozzo di Borgo Charles André
Restauration
Richelieu (Armand Emmanuel du Plessis, duc de)
Talleyrand-Périgord (de) - Talleyrand-Périgord (Alexandre-Angélique de)
Talleyrand-Périgord (de) - Talleyrand-Périgord (Charles Maurice de)
Villèle (Jean-Baptiste Guillaume Joseph, comte de)
Les livres
Louis XVIII, page 2921, volume 6
Restauration, page 4350, volume 8
GERMANIE.
Louis Ier.
voir Louis Ier le Pieux. empereur d'Occident.
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Les corrélats
Louis - EMPIRE D'OCCIDENT - Louis Ier le Pieux ou le Débonnaire
Louis II le Germanique.
vers 804-876, roi de Germanie de 843 (partage de Verdun) à 876. À la mort de
Lothaire II, il obtint encore la plus grande partie de la Frise, de l'Alsace et de la Lorraine
(traité de Meersen, 870). Son règne marqua la naissance de l'Allemagne.
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Les corrélats
Allemagne - Histoire - Les origines romaines et germaniques
Germanie (royaume de)
Lothaire - Lothaire II
Meerssen (traité de)
Strasbourg
Verdun
Les livres
traité - les « serments de Strasbourg », page 5247, volume 10
Louis III le Saxon.
822-882, fut roi de Germanie de 876 à 882.
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Les corrélats
Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - Naissance de l'Allemagne
Louis IV l'Enfant.
893-911, né à OEttingen, fut le dernier Carolingien à régner en Germanie (900-911).
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Les corrélats
Allemagne - Histoire - L'Allemagne médiévale - Naissance de l'Allemagne
HONGRIE.
Louis Ier le Grand.
1326-1382, né à Visegrád, de la maison d'Anjou, fut roi de Hongrie à partir de 1342 et
de Pologne à partir de 1370. Il acquit la Dalmatie (1358) après plusieurs tentatives en
Italie, notamment contre Jeanne de Naples (1348), et s'intéressa fort peu à la Pologne.
Il laissa deux filles, Marie et Hedwige, qui transmirent, l'une, la Hongrie à Sigismond ;
l'autre, la Pologne à Jagellon.
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Les corrélats
Dalmatie
Hongrie - Histoire - La Hongrie médiévale
Pologne - Histoire - La Pologne des Jagellons (1385-1572)
Louis II Jagellon.
1506-1526, né à Buda, fut roi de Hongrie et de Bohême de 1516 à 1526. Il périt au
cours de la grande bataille de Mohács contre les Turcs (1526).
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Les corrélats
Hongrie - Histoire - La Hongrie médiévale
Soliman - Soliman Ier le Magnifique
NAPLES.
Louis Ier.
1339-1384, né à Vincennes, roi de Naples et comte de Provence de 1382 à 1384. Fils
du roi de France Jean II le Bon, il fut régent pendant la minorité de Charles VI, ce qui lui
permit de s'enrichir, puis fut choisi comme héritier par Jeanne de Naples avec l'aval de
Clément VII, le pape d'Avignon. Couronné en 1382, il ne put évincer son rival Charles de
Durazzo, auquel Urbain VI, le pape de Rome, avait donné son investiture. Il conserva
cependant la Provence, qui resta dans sa lignée pendant un siècle.
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Les corrélats
Charles - FRANCE - Charles VI le Bien-Aimé
Jean - FRANCE - Jean II le Bon ou le Brave
Naples - L'histoire de la ville
Louis II.
1377-1417, né à Toulouse, roi de Naples et comte de Provence de 1384 à 1417, fils de
Louis Ier . Bien que couronné, il ne put recouvrer Naples, que lui disputait Ladislas, fils de
Charles de Durazzo. Il pacifia la Provence et institua un parlement à Aix. Il avait épousé
Yolande d'Aragon.
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Les corrélats
Naples - L'histoire de la ville
Louis III.
1403-1434, roi de Naples et comte de Provence de 1417 à 1434, fils de Louis II. Il
mourut au moment où il parvenait à reconquérir le royaume de Naples (1434) sur
Alphonse V d'Aragon.
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Les corrélats
Alphonse - ARAGON - Alphonse V le Magnanime
Naples - L'histoire de la ville
PORTUGAL.
Louis Ier.
1838-1889, né à Lisbonne, roi de Portugal de 1861 à 1889. Second fils de Marie II,
frère et successeur de Pierre V, il gouverna en monarque constitutionnel et abolit
l'esclavage dans les colonies en 1868.
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Les corrélats
Portugal - Histoire - Le Portugal des Bragance

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