Lotharingie

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Lotharingie, royaume créé par Lothaire I^er pour son fils Lothaire II, en 855, et issu du partage de l’Empire carolingien au traité de Verdun (843). Il est limité par la mer du Nord, les Alpes, le Rhin, l’Escaut et la Meuse.

Après la mort de Lothaire II (qui donne son nom au territoire), le royaume de Lotharingie est partagé au traité de Mersen (877) entre Charles le Chauve et Louis le Germanique. Puis, y règne Charles le Gros jusqu’à sa déposition en 887 : Arnoul, roi germanique, règne alors sur la Lotharingie qu’il cède bientôt à son bâtard Swentibold. En 911, Charles le Simple reprend le territoire, qui est annexé par Henri I^er l’Oiseleur en 923.

Grâce à l’action de Gislebert (928), la Lotharingie est bientôt érigée en duché autonome. Puis, après la victoire d’Othon I^er à Andernach (939), l’empereur partage l’ancien royaume en deux duchés en 959 : la Haute-Lotharingie, ou Lorraine, et la Basse-Lotharingie, ou Lothier (territoire des Pays-Bas actuels), qui est progressivement désagrégée avec l’émergence de principautés indépendantes comme le duché de Brabant. De même, au XI^e siècle, les Trois-Évêchés de Toul, Metz et Verdun obtiennent des privilèges comtaux et se détachent de la Lotharingie. En 1047, le duché revient à Aldabert, oncle de Gérard d’Alsace, le fondateur de la première maison de Lorraine.

Le XI^e siècle voit, en Lorraine, la floraison d’institutions municipales, dont la fondation de Nancy. En 1285, le duché passe sous la vassalité du roi de France en même temps que des évêques français sont nommés à Metz, Toul et Verdun. Au milieu du XV^e siècle, Charles le Téméraire envisage de reconstituer un royaume de Lotharingie, mais se heurte au refus de l’empereur Frédéric III ; c’est en tentant de prendre Nancy (1477), capitale de la Lorraine ducale depuis le début du XIII^e siècle, que Charles le Téméraire trouve la mort. C’est la dernière tentative de résurrection du royaume de Lotharingie disloqué.

La Lotharingie, puis la Lorraine, née de la règle successorale franque du partage des domaines et marquée précocement par la puissance des institutions municipales, est l’exemple caractéristique de l’échec des États issus de l’Empire carolingien et dépourvus de centre politique important. Sa situation de frontière et l’intérêt économique et commercial qu’elle représente en font l’un des enjeux majeurs des luttes d’État en Europe occidentale.