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Losey (Joseph)

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 9 mars 1966 Série 8-21 Fiche N• 1032 Losey (Joseph) 1.

Méconnu dans son pays, le metteur en scène américain Joseph Losey a conquis la notoriété en Europe, où une grande partie de la critique a réservé un accueil enthousiaste à ses dernières œuvres.

2.

Né dans l'Etat du Wisconsin le 14 janvier 1909, Joseph Losey entreprend en 1925 des études de médecine qu'il abandonne bientôt pour le théâtre.

De 1929 à 1937, il est ~ tour à tour acteur, critique, producteur et metteur en scène.

C'est en portant à l'écran · une pièce de théâtre, « The Living Newspaper "• organisée selon le principe des actualités, qu'il aborde pour la première fois le cinéma.

A la même époque, au cours d'un voyage en Europe, il rencontre Bertolt Brecht.

Une grande amitié s'établit entre les deux hommes.

Losey mettra en scène plusieurs pièces du dramaturge allemand, notamment "Galileo Galilei" à Los Angeles en 1947.

3.

A partir de 1948, Losey opte définitivement pour le cinéma.

Son œuvre, qui compte actuellement une quinzaine de longs métrages, se divise en deux périodes.

La période américaine, de 1948 à 1952, comprend des films considérés comme secondaires, mais peu d'entre eux ont été projetés en Europe.

On y trouve déjà (cc The Boy with Green Hair "• 1948; ..

The Lawless "• 1949; "The Big Night "• 1951) un contenu social et un réalisme qui marqueront encore plus nettement les œuvres suivantes.

4.

Suspecté de sympathies communistes, Losey perd le droit de travailler aux Etats-Unis et s'installa à Londres en 1953.

"Time without Pity "• premier film de la période européenne, révèle Losey à la critique.

Désormais, tous ses films sont atten­ dus avec impatience.

"The Criminals ..

(1960), de style néo-classique, obtient une très large audience.

Losey tourne ensuite "Les Damnés» (1961), évocation des dangers atomiques, «Eva" (1962), où la volonté de dépouillement est poussée si loin que les paroles semblent presque superflues.

«The Servant "• créé en 1963, est salué comme le chef-d'œuvre de Joseph Losey.

A travers l'histoire d'un jeune homme riche qui tombe sous l'emprise de son valet de chambre, Losey a voulu peindre la décadence de certaines couches de la haute société anglaise: "message» qui s'exprime essentiellement au moyen de la mise en scène.

5.

Tous les films de Losey sont construits comme des tragédies.

L'intrigue y joue un rôle négligeable, l'auteur ne s'intéresse qu'à la réalité psychologique.

Ses héros sont en général des hommes déchus et condamnés dont l'action est quasi nulle.

La progression s'effectue parce que les personnages réagissent les uns sur les autres et par rapport à la société.

6.

Losey recourt à une mise en scène expressionniste.

Le décor est déterminant.

Comme chez Brecht, dont la « distanciation " trouve ici une application cinémato­ graphique, la musique souligne et paraphrase le développement de l'œuvre.

Losey tente ainsi de servir " un art qui serait un enchevêtrement profond de symboles actifs, capable de parler au public un langage où rien ne serait dit, mais tout pressenti "· 2 / 2. »

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