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L'Or de Blaise Cendrars - Résumé

Publié le 16/05/2020

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« L'Or de Blaise C endrars - RésuméLa journée vient de finir lorsque, le 6 mai 1834, les habitants du petit village de Rünenberg, près de Bâle, voient un étranger pénétrer dans la maison duSyndic.

Johann A ugust Suter en ressort presque aussitôt et disparaît sur la route qui mène au chef-lieu du canton.

Il vient d'abandonner sa femme et sesquatre enfants.

Il traverse la frontière suisse; la faim le tenaille et il n'a plus un thaler en poche.

A trente et un ans, ce petit-fils du fondateur de la dynastiedes « Suter, papetiers » gagne Paris où, sur présentation d'une fausse lettre de crédit, il empoche une grosse somme et se dirige vers Le Havre où ilembarque à bord de L'Espérance pour New York.

A u pays, on n'entendra plus parler de lui et sa femme restera quatorze ans sans recevoir de ses nouvelles.A peine arrivé, il se fait embaucher par Hagelstrom chez qui il est garçon livreur, empaqueteur et comptable.

T rois mois plus tard, il pénètre plus avant dansla ville, exerce quantité de métiers, franchit l'eau, ouvre un mastroquet dans un faubourg et se tient au courant de la progression des caravanes du M iddleWest jusqu'au jour où, deux ans plus tard, il part pour St-Louis, capitale du Missouri.

Il s'installe, ouvre sa maison aux voyageurs, retient leurs récits, lesclasse, les compare, jusqu'à l'« illumination »; il faut partir vers l'Ouest, au-delà des territoires des Peaux-Rouges, vers la Californie.

C'est un pays d'unerichesse incroyable qui n'attire encore l'attention de personne.

Il faut oser...

Suter gagne Fort Van C ouver et s'embarque sur le Columbia à destination desIles Sandwich.

Arrivé à Honolulu, il associe quelques trafiquants à son projet d'envoyer de la main-d'oeuvre canaque en C alifornie et d'y fonder une colonieprospère.

L'affaire faite, il s'embarque sur une goélette russe et après unvoyage épuisant, gagne enfin San Francisco.

Des huttes en terre battue, des cochons bleus qui se vautrent au soleil, voilà ce que Johann A ugust Suter vientde conquérir.

Le moment est bien choisi.

La Californie appartient au Mexique et était, jusqu'en 1832, gérée par les établissements religieux.Malheureusement, la république de M exico voulant s'approprier les richesses des Franciscains déclara leur avoir propriétés de l'Etat, et ce fut le déclin.Suter se présente au gouverneur Alvarado et acquiert une concession de dix ans.

Les premiers C anaques débarquent.

En peu de temps, le héros bâtit cequ'il appelle la Nouvelle Helvétie.

Un territoire énorme et prospère : 4 000 boeufs, 1 200 vaches, 1 500 chevaux, 12 000 moutons.

Les moissonsrapportent du 530 %, c'est la richesse.

Il est accrédité auprès des plus importantes banques des Etats-Unis et d'Europe et, en récompense de sesservices, se voit offrir un « vingt-deux heures carrées » de terre par le gouvernement mexicain.

Il fait venir des pieds de vigne d'Europe, songe à faire venirsa famille.

Rêverie, calme, repos.

Janvier 1848, le charpentier qui présidait à la construction des moulins découvre l'or.

Aussitôt, tous les ouvrierscommencent à se sauver, les moulins s'arrêtent, les blés sont abandonnés et, au fond de la baie, une ville inconnue s'édifie tandis qu'au large, la mer estpleine de vaisseaux : c'est la ruée vers l'or.

La ruine de Suter.

Tous les jours, de nouveaux gisements sont découverts, les chercheurs d'or affluent departout.

En moins de dix ans, San Francisco est devenue une des plus grandes capitales du monde.

La plantation de Suter, son domaine sont au centre deslaveurs d'or.

Suter s'est retiré dans son ermitage et, malgré une première révolte, a baissé les bras.

Tous ses hommes, considérant que l'on gagne plus auxmines, l'ont abandonné.

Il assiste, impassible, à la prise de possession de ses terres.

Un nouveau cadastre s'enregistre.

A Bâle, on ignore la découverte del'or.

Suite à une lettre de son mari datée de fin décembre 47, Mme Suter décide d'aller le rejoindre, accompagnée de sa famille.

P lus elle approche de laCalifornie, plus elle entend parler de l'or, mais elle ne sait pas.

A rrivée épuisée, elle meurt dans les bras de Johann.

Suter se remet à l'ouvrage, construitdeux fermes pour ses cadets et envoie l'aîné, Emile, étudier le droit à l'Est.

Ensuite, il se plonge dans la lecture de l'A pocalypse...

Il ne comprend pas; l'orl'a ruiné.

Puis il entame un procès gigantesque, poursuivant 17 221 particuliers qui se sont installés sur ses terres, réclame 25 millions de dollars augouverneur de l'Etat de Californie, revendique les villes qui ont poussé sur ses terres.

Les villes se défendent, c'est le rush des avocats, le juriste est roi.Quatre années se passent.

Les habitants du pays, terrorisés à l'idée de tout perdre, incendient les bureaux de son fils Emile.

Les pièces du procès sontdétruites.

Le 9 septembre 1854, on célèbre le quatrième anniversaire de l'entrée de la C alifornie dans l'Union.

La foule enthousiaste fête le premier colon,celui à qui elle doit tout, et nomme Suter général.

Le 9 septembre 1855, le juge Thompson rend sa sentence dans l'affaire Suter et lui donne raison.

M ais ilfaut obtenir confirmation de la Haute cour fédérale.

Les habitants furieux incendient l'ermitage, le fils Victor est reparti pour l'Europe, Arthur a été tué endéfendant sa ferme et Emile s'est suicidé.

Seule sa fille, recueillie par le juge, semble n'avoir pas trop souffert.

C 'est le début de la grande errance, Suterréclame justice; il se rend à Washington.

Les années passent, tous les fonctionnaires le renvoient d'un bureau à l'autre.

Il se fait escroquer son dernier avoirpar des avocats véreux, il est la risée des enfants dans la rue En 1873, il entre dans la secte de Herrenhütter.

Le dossier est rouvert mais cela n'aboutitpas.

Assis sur les marches du palais des Congrès, Suter attend.

Tout à coup, sept gosses lui sautent au cou : « T u as gagné, Général, le Congrès te donne100 millions de dollars.

» Suter se redresse et remercie.

Il meurt le même jour, le 17 juin 1880, à trois heures de l'après-midi.

Le Congrès n'avait mêmepas siégé ce jour-là.

Le Congrès ne s'est jamais prononcé, les descendants ont laissé tombé l'affaire; la succession est ouverte.

Qui veut l'or?Pistes de lecture Sous le signe des voyages Malgré toutes ses « histoires vraies » et ses aventures, la vie de Blaise C endrars reste mal connue.

C'est que, tout comme Jean Ray, il était atteint d'« autobiographisme galopant ».

N'écrit-il pas «Je suis l'autre, l'homme qui écrit...

»? A force d'enjoliver sa proprehistoire, il est parvenu à si bien posséder la critique que nombre d'étapes de sa biographie légendaire se retrouvent fréquemment comme argent comptantdans les articles qui lui sont consacrés.

Né Frédéric Sauser-Hall à La Chaux-de-Fonds (Suisse) en 1887, Cendrars eut une jeunesse placée sous le signedes voyages.

En 1894, sa famille quitte le pays pour Naples, de là s'embarque pour Alexandrie avant de regagner la Suisse (1902).

Cendrars s'inscrit àl'Ecole de Commerce, abandonne tout en 1904 et part pour Saint-Petersbourg où il occupe un emploi auprès d'un horloger.

A près avoir traversé la Russieen tous sens, il rentre à Berne et suit des cours de philosophie.

En 1911, il est à New York et, après s'être donné son pseudonyme, « entre en littérature »avec Les Pâques à New Y ork, longue poésie en vers assonnancés dans laquelle il s'élève contre la puissance de l'argent.

Arrivé à Paris en 1912, il ne luifaut pas longtemps pour devenir une figure importante de la bohême artistique.

Il fréquente Apollinaire, publie avec Sonia Delaunay La Prose duTranssibérien et de la petite Jeanne de France (1913), s'engage volontaire en 1914 et y perd le bras droit.

De 1915 à 1921, il touche à tout avec unbonheur égal : Le Panama ou l'A venture de mes sept oncles (poésie, 1914) dans lequel il retrace les pérégrinations de sept bourlingueurs atteints du mal dupays, il fait de la critique d'art (Peintres, 1919), rédige le livret de La C réation du monde de Darius Milhaud (1923)...

En 1925, il publie son premier roman,L'Or.

Suter, centre du roman Tout le récit s'articule autour du personnage de Suter, à tel point qu'aucun des personnages secondaires ne connaît de développement propre à le situer autrement que par rapport au héros.

Tout le récit jusqu'à la découverte malencontreuse de l'or n'est marqué que par lesdifférentes actions de Suter auxquelles se soumet tout son environnement.

A u contraire, après cette découverte, si l'attitude ou plutôt la semi-passivité duhéros demeure notre point de mire, c'est l'environnement qui pose sa loi et la rebellion de Suter ne fera que confirmer cet état.

C 'est que, autour dupersonnage central, C endrars construit un ensemble, une réalité — une époque, des condi-tions sociales — dont la fonction n'est pas tant d'ancrer le récitque de permettre à l'auteur de guider l'itinéraire « psychologique » de Suter.

L'auteur n'intervient pas dans le récit dépouillé — qui est tout entier au présentde l'indicatif — afin de nous faire suivre pas à pas le cheminement spirituel de Suter.

C 'est ainsi que nous assistons à l'accomplissement farouche d'unevolonté de réussir qui ne s'embarrasse pas d'affectivité (abandon de sa femme, déshonneur de sa famille, aucune amitié connue...) ni ne se permet lemoindre détour ou la moindre halte irraisonnée.

Il est intéressant d'étudier sa progression géographique lors de son arrivée aux USA et son départ vers laCalifornie : toutes ses actions ont une fonction bien précise par rapport au but qu'il s'est fixé.

Au contraire, lorsque l'or apparaît, cette belle volontés'effondre devant une réalité qui se venge d'avoir été soumise.

Et Suter, de surhomme, redevient simplement un homme comme les autres.

C e que Cendrarssouligne en esquissant quelques personnages secondaires auxquels il s'attache (sa famille, son avoué), qui tenteront de l'aider (le juge) et puis, toutsimplement, le traitent en jouet (Johannès C hislistsch, les gamins des rues).

Touche finale, Cendrars se permet une morale (chapitre XV II) et propose l'or àceux qui n'auraient pas compris que l'or n'est pas au centre du récit.

C e n'est qu'une sorte de « deus ex machina » qui permet le paradoxe du milliardaireruiné.

Après 1926, avec M oravagine, Cendrars va s'intégrer au roman, et le « je » va prendre le pas sur « l'histoire vraie ».

Il commence une série deromans qui parlent de lui-même sans, pour autant, relever de l'autobiographie.

Il se soumet à l'imagination créatrice et crée une biographie mythique(L'Homme foudroyé, 1945 — La Main coupée, 1946) où « Ecrire, c'est brûler vif, mais c'est aussi renaître de ses cendres.

». »

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