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LETTRE XXV: Sur les Pensées de M. Pascal (Lettres philosophiques de Voltaire)

Publié le 15/05/2020

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« LETTRE XXV: Sur les Pensées de M.

Pascal (Lettres philosophiques de Voltaire) RÉSUMÉ Dans cette dernière lettre des Lettres philosophiques, Voltaire s'emploie à réfuter, après les avoir citées, cinquante- sept pensées de Pascal. COMMENTAIRE Blaise Pascal et les Pensées Blaise Pascal, malgré sa très courte vie (1623-1662), a légué à la postérité une oeuvre impressionnante par sadiversité et son intelligence ; le génie de cet homme d'exception s'est exercé la fois dans le domaine des scienceset dans celui de la littérature et de la pensée. Comme savant, Pascal s'est intéressé à la physique et aux mathématiques, où ses apports ont toujours étéimportants, voire décisifs pour certains d'entre eux : il a fait notablement progresser le calcul infinitésimal, il est pourainsi dire l'inventeur du calcul des probabilités et inventa (à l'âge de 17 ans !) une machine arithmétique qui estl'ancêtre de nos calculatrices modernes. Comme écrivain, Pascal a laissé deux oeuvres majeures.

Dans ses Provinciales, il condamne les jésuites auxquels il reproche de prêcher une morale trop accommodante ; il les accuse d'assouplir, pour obéir aux exigences d'un siècleen quête de plus de liberté et de bien-être, une morale chrétienne faite en principe d'austérité et de rigueur.

Maisici, ce qui nous intéresse au premier chef, ce sont ses Pensées. Il s'agit d'une oeuvre posthume.

Pascal est mort avant d'avoir pu réunir des pensées qui se présentent sous la formede fragments, mais qu'il avait eu soin de rassembler parfois en liasses.

Ses amis recueillirent ses papiers etconstituèrent un comité qui se chargea de trier, recopier, classer ces textes fragmentaires pour les éditer en 1670sous le titre de Pensées de M.

Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets. L'objectif des Pensées est apologétique : Pascal cherche à faire l'apologie d'une religion chrétienne dont il entend montrer la grandeur et prouver la vérité ; elle seule peut expliquer les contradictions inconcevables et misérables dela condition humaine.

Le jansénisme de Pascal explique cette vision particulièrement sombre de l'homme et de sacondition terrestre. C'est cette vision, inacceptable à ses yeux, que Voltaire prétend réfuter dans la Lettre XXV des Lettres philosophiques. Voltaire contre le « misanthrope sublime » Avant d'entrer dans le vif du sujet, Voltaire affiche clairement ses intentions : « J'ose prendre le parti de l'humanitécontre ce misanthrope sublime » (p.

156). Pour rendre compte le plus simplement possible de l'entreprise de l'auteur, nous partirons de la pensée VI de cettevingt-cinquième lettre.

Le point de départ en est une célèbre pensée de Pascal qui résume assez bien l'essentiel dela vision tragique de la condition humaine que propose l'écrivain janséniste.

L'homme y est dépeint comme un être ,contradictoire, égaré et abandonné dans un univers incommensurable, incapable de comprendre les raisons de sonexistence ; ce misérable état ne saurait que susciter de l'effroi, le même que celui qu'éprouverait « un homme qu'onaurait emporté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s'éveillerait sans connaître où il est, et sans avoiraucun moyen d'en sortir » (p.

162).

Voltaire oppose à l'éloquence de Pascal un simple témoignage : il cite une lettred'un ami qui se dit heureux.

Au sentiment pascalien, intime et comme désespéré, de la misère humaine, Voltaireoppose donc une autre expérience, celle d'un bonheur possible sur terre.

Il reprend ensuite l'image de l'île déserte,mais pour la nier : « quand je regarde Paris ou Londres [...] je vois une ville qui ne ressemble en rien à une îledéserte, mais peuplée, opulente, policée, et où les hommes sont heureux autant que la nature humaine le comporte» (p.

162).

Les deux hommes ne se placent pas sur le même plan, et Voltaire ne répond pas à Pascal sur son terrain.Quand l'un envisage l'homme dans une perspective métaphysique, l'autre le fait dans une perspective sociale.

Cette façon de prendre systématiquement le contre-pied de la thèse de Pascal réapparaît ailleurs.

Quand parexemple ce dernier déplore les méfaits de l'amour-propre (amour de soi), Voltaire y décèle l'origine de l'instinct deconservation et la cause des diverses activités humaines (pensée XI).

Il en est de même au sujet du divertissementpascalien, auquel Voltaire répond dans les pensées XXIII à XXVII.

Selon Pascal, le divertissement est une fuite : lerepos et la méditation mettent l'homme face à lui-même, face à sa misère donc ; incapable de supporter l'évidencede son malheur, il s'en détourne (divertit) dans l'action ; le comble du malheur, c'est qu'il sait que le vrai bonheurserait dans le repos et la jouissance de soi.

Voltaire inverse la perspective : l'homme est né pour l'action et seulel'action, nécessaire à la vie de la société, peut permettre le bonheur ; Voltaire transforme repos en paresseavilissante et contemplation de soi en hébétude absurde.

Là encore, il oppose l'homme social, dont le bien-être et lebonheur matériel sont possibles par l'action, à l'homme envisagé dans une perspective métaphysique. Pascal considère l'homme dans son rapport au Tout (l'univers) et à Dieu ; éclatent alors sa misère et son. »

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