Lettre sur le roman VIREVOLTE

« Vaslav BEJARTH 18, Avenue Nijinski Calgary, Alberta, Canada Nancy Huston 28, Boulevard de l’Opéra 75000 Paris Calgary, le 05 mai 1994, Objet : Ma réponse à ta petite carte et mes sentiments sur « La virevolte » Chère Nancy, J’espère que ton petit problème de santé a disparu.

J’ai bien reçu ton dernier roman « La Virevolte » et la petite carte qui l’accompagnait.

Je t’en remercie.

Tu souhaitais avoir mes sentiments sur ton nouveau roman.

J’ai tout simplement adoré.

Les évènements que tu décris dans ce nouveau roman m’ont rappelé par moment notre période quand nous étions ensemble plus jeunes à Calgary.

Le style direct que tu as utilisé pour décrire les pensées, les peurs et les humeurs de Lin ton héroïne m’ont simplement ravi.

J’ai l’impression en même temps que ce roman m’a permis de mieux te connaître. Tout d’abord, l’histoire de ton héroïne nous concerne tous.

Je dois dire que le couple que tu décris entre Lin et Derek m’a intrigué et beaucoup ému.

Lin a une vie comblée en apparence avec deux enfants et un mari qui l’aime.

Mais on ressent qu’au fils des pages la naissance de ses deux filles, la vie de couple, de femme et de mère devenait pour Lin difficile et ne permettaient plus de remplir sa vie.

J’ai bien ressenti au fil des pages la solitude de Lin en tant que femme.

Elle doit s’occuper de ses enfants.

Elle doit gérer sa vie sociale qui ne l’intéresse pas : « Lin sait qu’elle restera muette tandis que la conversation de la soirée tracera la politique de ce pays » (page 35).

Elle tente de trouver un sens à sa vie au milieu de beaucoup de contraintes sociales.

C’est une question importante que se pose chaque homme et chaque femme.

Lin est insatisfaite.

Elle veut quitter ce monde qui « enlaidit les gens » (page 29).

Sa vie quotidienne face au comportement quotidien de ses. »