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L'Etranger - Camus : La représentation de l'absurde chez Meursault

Publié le 17/05/2020

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« Albert Camus, né le 7 novembre 1913 en Algérie, est un romancier, dramaturge, journaliste et philosophe français, puisque l'Algérie était une colonie française.Malgré sa pauvreté, il a réussi à entrer au lycée Bugeaud d'Alger en 1924, grâce au concours de bourses qu'il a gagné.

Il a passé son baccalauréat en 1930, mais danscette même année, il est atteint de la tuberculose, une maladie qui lui a fait prendre conscience de l'injustice faite à l'homme et de sa vie éphémère.

Il a achevé salicence de philosophie en 1934 et huit ans plus tard, en 1942, il a publié un roman intitulé L'Étranger dans lequel est décrite et représentée la philosophie camusiennede l'absurde.

Cette philosophie de non-sens explique que la vie est irrationnelle.

(Ceci est un bref aperçu de l'absurde; je vais y aborder avec plus de détails plus tard)À travers Meursault, le personnage principal et narrateur du roman, Camus réussit à représenter sa notion de l'absurde.

Aujourd'hui, dans cette présentation, nousallons voir comment la perception de la vie de Meursault, son comportement, ainsi que ses relations avec autrui sont représentatifs de l'absurde de Camus.Le premier aspect représentatif de l'absurde chez Meursault est sa perception de la vie et son raisonnement absurde.

L'absurde est la théorie de non-sens qui « naît dela confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde ».

Lorsque nous réalisons que nos actions quotidiennes deviennent des habitudes, et quenous ne pourrons pas nous échapper de la mort, nous voulons chercher à connaître notre raison d'être (appel humain).

Toutefois, le monde ne peut pas nous donnerdes réponses, même les religions n'offrent pas de réponse à l'homme absurde (silence déraisonnable du monde).

Ainsi, l'homme vit dans un monde dont il necomprend pas le sens et la vie devient absurde et irrationnelle.

Ce raisonnement absurde et vision de la vie sont adoptés par Meursault.

La vie de celui-ci estmachinale et routinière.

Il se lève, va au travail, mange, retourne chez lui, soupe, et il dort.

Il a affirmé lui-même : « J'ai mangé au restaurant, chez Céleste, commed'habitude.

» Lors de son séjour en prison, il a réalisé finalement, à travers sa routine qui se répète, qu'il n'y avait pas d'issue.

Il a compris ce que l'infirmière lui a ditlors de l'enterrement de sa mère; il n'y a pas de moyens pour s'échapper de la prison, ni de la mort.

« Mais tout le monde savait que la vie ne vaut pas la peine d'êtrevécue.

Dans le fond, je n'ignorais pas que mourir à trente ans ou à soixante ans importe peu puisque, naturellement, dans les deux cas, d'autres hommes et d'autresfemmes vivront, et cela, pendant des milliers d'années.

» Il savait qu'il allait mourir un jour, donc à la fin du livre, quand il était condamné à mort, il n'avait pas peuret il acceptait sa mort.

« Elles annonçaient des départs pour un monde qui maintenant m'était à jamais indifférent.

/Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre.

»À la fin du roman, Meursault a compris réellement que la vie est absurde et n'a pas de sens.

Il s'est ouvert à la « tendre indifférence du monde » et il n'a pas eu deréponses; c'est le silence déraisonnable du monde.

Cela dit, le raisonnement absurde de Meursault est la raison pour laquelle il perçoit la vie comme étantirrationnelle.

Son raisonnement est aussi la source du comportement absurde de Meursault. Un deuxième aspect absurde qui se retrouve chez Meursault est la façon dont il agit.

Tout d'abord, Meursault est indifférent.

Puisque l'homme finit par mourir,l'homme absurde sait que ce qu'il fait n'a pas d'importance et est insignifiant.

C'est pour cela qu'il est indifférent et n'accorde pas d'importance à ses relations avec lesautres.

(Ceci est un autre aspect sur lequel je vais m'attarder plus tard) Cette conscience de la vie absurde explique l'indifférence qu'a éprouvée Meursault tout au longdu roman.

« Je n'avais pas fait telle chose alors que j'avais fait cette autre.

Et après? C'était comme si j'avais attendu tout le temps cette minute et cette petite aube oùje serais justifié.

Rien, rien n'avait d'importance et je savais bien pourquoi…Du fond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j'avais menée, un souffleobscur remontait vers moi…et ce souffle égalisait sur son passage tout ce qu'on me proposait alors dans les années pas plus réelles que je vivais.

Que m'importaientla mort des autres, l'amour d'une mère, que m'importaient son Dieu, les vies qu'on choisit, les destins qu'on élit, puisqu'un seul destin devait m'élire moi-même et avecmoi des milliards de privilégiés.

» Pourquoi accorder de l'importance et pourquoi ceci importerait si nous allons tous mourir? Sa mort explique sa façon d'être.L'homme absurde, selon Le Mythe de Sisyphe, a trois conséquences : le défi/révolte, la liberté et la passion.

Ces trois aspects ont d'ailleurs un impact sur lecomportement de l'homme absurde.

L'homme absurde semble être pessimiste, mais il ne l'est pas.

L'absurde rend et exalte au contraire la liberté d'action de l'hommeabsurde, ce dernier sachant que cette privation d'espoir et d'avenir signifie un accroissement dans la disponibilité de l'homme.

Avec cette conscience de la vérité de lavie, l'homme veut vivre sa vie et accumuler de nombreuses expériences.

C'est pour cela qu'il refuse de se suicider, car le suicide le prive de sa liberté et de saconscience.

Le suicide n'est pas la seule réponse; nous pouvons vivre une vie insignifiante, sans but.

Le refus du suicide est la révolte, soit la révolte contre la mortqui nous attend, comme l'exprime Meursault.

Ce dernier n'a jamais adopté un comportement suicidaire tout au long du roman.

Il ne veut pas mourir, mais il est uncondamné à mort.

Dans Le Mythe de Sisyphe, un essai dans lequel Camus explique sa philosophie de l'absurde, est écrit : « Le contraire du suicidé, précisément, c'estle condamné à mort.

» Meursault est donc le contraire du suicidé et il veut se révolter contre la mort.

Cette révolte témoigne le défi que l'homme absurde entreprend.En faisant cette révolte, l'homme est véritablement libre puisqu'il est conscient de la vie irrationnelle, sans espoir, dans laquelle il vit.

Il est libre des habitudes et despréjugés, et il n'est plus contraint de suivre les normes de la société; il fait ce qu'il veut et puisqu'il ne croit en aucune religion, il ne doit pas suivre lescommandements de son Dieu, ou de ses dieux.

Meursault partage aussi cette liberté puisqu'il fait ce qu'il veut, même si ses actions ne conforment pas aux normes dela société.

Il voulait fumer devant le cadavre de sa mère, et il l'a fait, même si cela ne respecte pas vraiment les règles et les normes de la société.

Sa liberté le rendaussi très honnête, puisqu'il ne voit pas pourquoi il faut mentir, vu que nous allons tous mourir un jour.

Par exemple, quand Marie lui a demandé s'il l'aimait, il lui adit la vérité, au lieu de dire des mensonges pour lui faire plaisir.

« Elle m'a demandé si je l'aimais.

Je lui ai dit que non.

Elle a eu l'air triste.

» Même quand il étaitaccusé d'avoir tué l'Arabe, il a dit la vérité, ce qui paraissait très bizarre au monde.

Il aurait pu mentir et dire qu'il éprouvait de la tristesse face à la mort de sa mère,ce qui conformerait aux normes de la société, mais il a choisi de dire la vérité.

Avec cette honnêteté, Meursault semble ne pas avoir d'émotions, mais cela n'est pasvrai.

Il est simplement honnête et aussi, ses sensations l'emportent sur ses émotions.

Ces sensations qu'il éprouve proviennent de sa passion de vivre.

L'hommeabsurde vit avec de la passion, car il est impossible de s'échapper de l'absurde; nous ne pouvons pas trouver un sens à notre existence, ni faire taire l'appel humain, nise suicider.

Ainsi, l'homme absurde ne croit pas en des valeurs universelles, puisque ce que nous faisons n'a pas d'importance, donc il ne faut pas faire une chose aulieu d'une autre.

C'est pour cela que Meursault n'a pas de valeurs.

La famille et l'amitié ne sont pas importantes pour lui puisqu'il n'était pas triste devant la mort de samère et il est indifférent face à son amitié avec Raymond.

Lorsque ce dernier voulait être son copain, Meursault trouvait que : « Ça m'est égal ».

Au lieu d'avoir desvaleurs, l'homme absurde vit avec passion, et il vit le présent, sans l'angoisse du futur ou le regret du passé.

Meursault ne parle jamais de son passé, ni de son avenir,et il ne regrette surtout pas de son passé.

Par exemple, il ne regrette pas d'avoir tué l'Arabe.

« Je ne regrettais pas beaucoup mon acte.

» Il agit aussi à l'instant, defaçon spontanée, comme l'homme absurde.

La journée qu'il a passée avec Marie illustre très bien ceci.

Il n'a rien planifié d'avance et les idées d'aller se baigner,d'aller au cinéma, et de dormir avec Marie lui sont venues spontanément.

Même la manière dont il raconte son histoire est très instantanée.

Il n'y a pas de mots derelations qui relient ses phrases.

(extrait avec maman est morte) De plus, il utilise le passé composé, ce qui signifie que l'action vient juste de se terminer.

De plus,l'homme absurde veut être conscient de ses expériences et il veut se profiter de la vie au maximum, donc pour lui, l'aspect physique et les sensations sont trèsimportants, comme mentionné avant.

Pendant la mort de sa mère, au lieu de démontrer de la tristesse, Meursault faisait des remarques sur ses sensations.

« l'odeur denuit et de fleurs » (p.

18) Champ lexical du soleil : « L'éclat du soleil était insoutenable./Tout cela, le soleil, l'odeur de cuir et de crottin de la voiture, celle du vernis etcelle de l'encens, la fatigue d'une nuit d'insomnie, me troublait le regard et les idées.

» (p.

29) Aussi, lorsqu'il était en prison, ce qui lui manquait le plus était l'aspectphysique, comme la nature, le corps d'une femme et les cigarettes.

« À imaginer le bruit des premières vagues sous la plante de mes pieds, l'entrée du corps dans l'eauet la délivrance que j'y trouvais, je sentais tout d'un coup combien les murs de ma prison étaient rapprochés.

» (119) « J'étais tourmenté par le désir d'une femme… Jene pensais jamais à Marie particulièrement.

Mais je pensais tellement à une femme, aux femmes, à toutes celles que j'avais connues, à toutes les circonstances où jeles avais aimées, que ma cellule s'emplissait de tous les visages et se peuplait de mes désirs.

» (121) Pour lui, l'aspect physique est plus important que nos valeurs etsentiments, comme l'amour.

Meursault se comporte donc comme un homme absurde puisqu'il est indifférent, il se révolte, il est libre et il vit avec de la passion.Toutefois, cette attitude absurde l'isole de la société.Un troisième et dernier élément chez Meursault qui représente l'absurde est sa relation avec autrui.

Comme mentionné avant, Meursault sait qu'il va finir par mourirdonc la vie pour lui est insignifiante.

C'est pour cela qu'il n'a pas de valeurs et est indifférent face aux autres.

Les relations, tout comme la vie, ne sont pasimportantes.

Lorsque sa mère est morte, il est resté indifférent.

Il n'a pas pleuré du tout et il tenait compte de ses sensations plutôt que sa tristesse, comme mentionnéavant.

Il ne voulait pas voir sa mère non plus : « «Voulez-vous voir votre mère une dernière fois?» J'ai dit non.

» (23) Il pensait au lieu au plaisir qu'il aurait eu sans samère : « Il y avait longtemps que j'étais allé à la campagne et je sentais quel plaisir j'aurais pris à me promener s'il n'y avait pas eu maman.

» (22) De plus, juste aprèsl'enterrement, il a dormi avec Marie.

Meursault ne tient donc pas d'importance à sa relation avec sa mère.

Il est de même avec Marie.

Il était indifférent lorsque Marielui a proposé de se marier.

« Le soir, Marie est venue me chercher et m'a demandé si je voulais me marier avec elle.

J'ai dit que cela m'était égal et que nous pourrionsle faire si elle le voulait.

Elle a voulu savoir alors si je l'aimais.

J'ai répondu comme je l'avais fait une fois, que cela ne signifiait rien, mais que sans doute je nel'aimais pas.

» (69) Mariés ou pas, nous allons mourir, donc pour Meursault, le mariage et l'amour ne sont pas importants.

Lorsque Raymond lui a demandé s'ilvoulait être son copain, Meursault a dit : « Ça m'était égal » (49) Peu lui importe, et Meursault ne semble pas plus vouloir cette relation qu'une autre.

Il resteindifférent, jusqu'au point où il ne juge pas les actes malveillants de Raymond, tels que la manière dont il traite sa maitresse.

Il est aussi indifférent avec son patron.Lorsque ce dernier lui a proposé d'aller travailler à Paris, Meursault a dit : « Dans le fond, cela m'était égal… je ne voyais pas de raison pour changer ma vie…Quandj'étais étudiant, j'avais beaucoup d'ambitions de ce genre, mais…j'ai très vite compris que tout cela était sans importance réelle.

» (69) La relation de Meursault avecDieu est aussi insignifiante.

Il ne croit pas en Dieu puisqu'il ne lui donne pas de réponses à ses questions existentielles.

Le juge d'instruction l'appelle même «Monsieur Antéchrist ».

Lorsque l'aumônier lui a demandé s'il est sûr qu'il ne croit pas en Dieu, il a dit : « cela me paraissait une question sans importance.

» (176). »

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