Les saints

« MIROIRS.DE LA SAINTETE DE DIEU Si la notion de sainteté est présente dans la plupart des grandes religions, les saints sont , au sens strict , une spécificité chrétienne et notamment catholique, l'Église ayant formalisé de façon juridique ce phénomène à travers la procédure de la canonisation.

Selon la doctrine chrétienne , seul Dieu -et donc son fils Jésus - est obsolument soint .

Mais certains de ceux qui ont répondu à son appel peuvent être eux-mêmes appelés saints dans le sens où ils se trouvent associés à la sainteté divine .

les saints sont ainsi des miroirs de la sainteté de Dieu .

C'est pourquoi l'Église catholique propose à ses fidèles l'exemple de personnes dont la vie répond à cette défin ition et dont elle reconnaît les mérites en les proclamant saints par la canonisation.

i!U,!:i[dii!ii À l'origine , le livre de l 'Apocalypse réserve l'appellation de saint ou sainte aux martyrs, c'est-à-dire à ceux dont le parcours ressemble le plus à celui du Chri st.

Toutefoi s, parmi les chrétiens , l'idée va rapidement se répandre que l'on peut donner sa vie pour Dieu sans obligatoirement se faire crucifier, décapiter ou déchiqueter par les lions dans le cirque .

la voie est alors ouverte à la reconnaissance d 'autres formes de sainteté.

On recense aujourd'hui quelque 40 000 saintes et saints nés à des époques et dans des circonstances fort diverses .

Parmi eux, il y a d ' abord les très grands saints , dont le rôle dans la transmission et l'approfondissement de la foi est reconnu comme essentiel.

Vient ensuite la cohorte des saints universellement vénérés, dont les mérites et la vie sont connus avec précision.

Il y a enfin la foule des obscurs , soit parce que l'on en sait peu de chose , soit parce que leur rayonnement est resté local.

Il est d 'ailleurs probable que nombre d'entre eux sont nés de l'imagination populaire ou du désir de certaines communautés de se réclamer d 'origines flatteuses.

la plupart sont reconnaissables , dans l'iconographie , grâce à leurs attributs (les seins sur un plateau pour Agothe) ou à leurs symboles (l'homme pour Matthieu) .

Si l'on compare le nombre d 'hommes et de femmes proclamés saints ou bienheureux par l'Église, on constate que la proportion des femmes , quelque peu inférieure jusqu'au X li' siècle, est ensuite presque constamment supérieure.

la place qu'occupe la femme dans la communauté chrétienne apparaît donc considérable .

Elle est d 'ailleurs beaucoup plus importante que celle accordée par la société tout au long de l'histoire .

En effet , le nombre de saintes surpasse le nombre de femmes répertoriées dans l'histoire générale, où les hommes représentent 94% des noms célèbres ...

DU CULTE DES MARTYRS AU CULTE DES SAINTS LES MARTYRS Dès les derniers siècles de l'Empire romain , les chrétiens prennent l'habitude de se réunir près des tombes des mortyrs ou sur les lieux de leur supplice , en particulier le jour anniversa ire de leur mort .

Cet anniversaire va très rapidement être célébré comme celui de leur véritable naissance, leur naissance spirituelle .

Ainsi , ceux qui ont versé leur sang pour la gloire de Dieu deviennent des modèles pour la communauté chrétienne : on sollicite notamment leur intercession.

Cette forme de culte , généralement locale , est favorisée par les évêques .

Progressivement le culte des martyrs s 'étend au-delà des lieux où sont conservés leurs restes : d 'autres lieux de prière sont placés sous leur patronage, mais aussi des villages ou des villes .

Des jours commémoratifs sont désignés pour que ces martyrs soient célébrés dans toute l'Église.

opôtns : non seulement ils sont presque tous morts en martyrs , mais ils bénéficient aussi de leur double qualité de compagnons du Christ et de piliers de l'Église naissante.

ÉVlQUES, MOINES ET AUTliES PERSONNAGES REMARQUABLES Au-delà de ces martyrs et apôtres , la vénération des fidèles s'étend bientôt aux évêques fondateurs d'églises locales et aux moines évangélisateurs, ainsi qu'aux vierges consacrées, aux grands mystiques, aux ascètes ...

Toutefois, longtemps encore, le culte des saints restera très fortement marqué par l'image du martyr dont il apparaît comme une simple extension : on distingue ainsi le martyr rouge par effusion de sang (tels Côme et Domien ), le martyr vert par pénitence , le martyr blanc par la virginité et les bonnes œuvres .

BÉATIFICATION ET CANONISATION longtemps, ce sont les évêques qui ont proclamé saint un personnage.

la première canonisation proclamée par un pape est celle de l'évêque d'Augsbourg.

Ulric, en 993.

Mais ce n 'est qu'à partir du X li' siècle que le souverain pontife s'est réservé le droit d 'instruire le procès en canonisation , selon des règles devenues , avec le temps , de plus en plus rigoureuses.

le processus qui propose en exemple à la communauté des chrétiens l'un LES SAINTS PATRONS Par la consultation du calendrier pour prénommer un nouveau-né (à qui l'on souhaitera toute sa vie la «fête» de son saint patron individuel), les personnages élus par l'Église sont étroitement mêlés à la vie quotidienne.

En outre, innombrables sont les patrons de villes et de pays, qui ont souvent d'abord protégé une famille, une dynastie avant d'être célébrés par une communauté d'habitants (André en Bourgogne, Étienne en Hongrie, Geneviève à Paris, Gall et Nicolas en Suisse, Georges en Angleterre , Jean-Baptiste au Québec, Martin à Tours, Marc à Venise, Odile en Alsace, Vincent au Portugal , Antoine à lisbonne, Yves et Anne en Bretagne, etc.).

S'y ajoutent une multitude de patrons de métiers et d'états de vie, dont voici des exemples.

Barbe : artificiers et artilleurs, pompiers Catherine d'Alexandrie :jeunes filles à marier (les «catherinettes») et ouvrières de la haute couture Cécile : musiciens, poètes Christophe : automobilistes et autres voyageurs Côme et Damien : chirurgiens Estelle : poètes Fiacre : maraîchers, potiers d'étain, bonnetiers, tuiliers, chauffeurs de taxi Fra Angelico : artistes Genès : comédiens Guénolé : femmes de marins Honoré : boulangers Hubert : chasseurs de ses membres défunts et prescrit un culte public en son honneur se fait au travers de la béatification (acte par lequel le pape place une personne au rang des «bienheureux») et de la canonisation (le bienheureux est inscrit par le pape sur la liste officielle- martyrologe- des saints) .

C'est le degré d'extension du culte public qui différencie pratiquement béatification et canonisation.

Pour le bienheureux, ce culte public est limité : il n 'est autorisé que là où le Saint-Siège le prévoit.

Au contraire, celui du saint (considéré comme plus important) est autorisé, voire prescrit dans toute l'Église.

Jean Bosco : éditeurs Morie Mode/eine : prostituées repenties, parfumeurs, gantiers Marthe : maîtresses de maison Médard : agriculteurs Nicolas : marchands de jouets (il a inspiré la figure du Père Noël) Sébastien : archers Valentin : amoureux, fiancés Véronique : lingères, brodeuses, photographes ...

DEUX CRI11RES Deux types de faits doivent être démontrés pour aboutir à une béatification ou à une canonisation : le rayonnement spirituel de la personne après sa mort; son martyre (c'est-à-dire la mort subie par fidélité à la foi) ou ses vertus chrétiennes .

LA PROCÉDURE • Elle consiste d'abord en une enquête confiée à l'évêque diocésain .

Ce dernier peut être saisi d'une demande de béatification ou de canonisation par un fidèle ou un groupe de fidèles, ou prendre de lui-même l'initiative d'engager En l'an 993 Première canonisation proclamée par un pope.

Béatification Ade par lequel le pape place une personne au rang des «bienheureux ».

Ade par lequel le pape inscrit un bienheureux sur la liste officielle (martyrologe romain) des saints .

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