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Les contacts entre individus et entre peuples sont-ils un facteur positif d'évolution culturelle ?

Publié le 09/12/2021

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M. Leiris est bien placé pour parler de la complexité des civilisations et des rapports historiques qu'elles entretiennent entre elles puisque ses travaux d'ethnologue l'ont conduit à étudier de près un certain nombre de sociétés humaines, africaines notamment. Ses réflexions revêtent un intérêt particulier à notre époque où l'urbanisation, le progrès des communications dans le domaine des transports comme de l'information, les mouvements d'immigration vers le monde développé, l'internationalisation des échanges économiques, favorisent les contacts entre hommes, peuples et cultures. Pour l'écrivain, ces brassages sont éminemment positifs et constituent un facteur de progrès culturel, aussi bien pour les individus que pour les peuples, et ceci même à l'occasion de guerres, cette affirmation paradoxale étant toutefois nuancée. Cette opinion n'est pourtant pas unanimement partagée et on peut assister, aujourd'hui comme dans les siècles passés, à un refus des contacts dans le repli sur soi et sur sa propre civilisation. N'est-ce pas là se condamner à l'appauvrissement, et l'ouverture aux autres célébrée par M. Leiris n'est-elle pas plus féconde ?

« Introduction M.

Leiris est bien placé pour parler de la complexité des civilisations et des rapports historiques qu'ellesentretiennent entre elles puisque ses travaux d'ethnologue l'ont conduit à étudier de près un certain nombre desociétés humaines, africaines notamment.

Ses réflexions revêtent un intérêt particulier à notre époque oùl'urbanisation, le progrès des communications dans le domaine des transports comme de l'information, lesmouvements d'immigration vers le monde développé, l'internationalisation des échanges économiques, favorisent lescontacts entre hommes, peuples et cultures.

Pour l'écrivain, ces brassages sont éminemment positifs et constituentun facteur de progrès culturel, aussi bien pour les individus que pour les peuples, et ceci même à l'occasion deguerres, cette affirmation paradoxale étant toutefois nuancée.

Cette opinion n'est pourtant pas unanimementpartagée et on peut assister, aujourd'hui comme dans les siècles passés, à un refus des contacts dans le repli sursoi et sur sa propre civilisation.

N'est-ce pas là se condamner à l'appauvrissement, et l'ouverture aux autrescélébrée par M.

Leiris n'est-elle pas plus féconde ? I.

La défiance à l'égard des contacts 1.

Entre individus Pour Leiris, la multiplicité des rencontres entre individus amène une vie intellectuelle plus intense et ceci d'autantplus facilement que la densité de population est plus forte, c'est-à-dire, sans doute, avant tout dans les villes.D'autres y voient au contraire des risques de dissolution de l'individu et par voie de conséquence d'appauvrissementcollectif.• Uniformisation et perte d'identité.

Rôle des modes, des influences, de la pression d'une foule anonyme quidétournent d'une recherche authentique de soi-même et empêchent l'accès à l'autonomie intellectuelle.Revendication de la solitude et de la singularité.

C'est l'argument d'individualistes comme Barrès qui écrit :« Notre premier devoir est de défendre notre moi de tout ce qui risque de le contrarier ou de l'affaiblir dansl'épanouissement de sa propre sensibilité.

La solitude n'est pas avilissante ».

C'est en s'affirmant, ajoute-t-il, quel'individu permettra à sa famille spirituelle, et à la région où il est enraciné, de demeurer intactes.• Corruption morale.

Rousseau et Giono rejettent la vie dans les villes, lieux de perdition pour l'homme, lieux d'erreurset de vices ; Giono, parce que la liberté de l'individu est incompatible avec la civilisation moderne et l'embrigadementqu'elle suppose et qu'elle ne se vit qu'au sein de la nature, Rousseau parce que l'être naturel s'y corrompt.

Ces deuxpenseurs revendiquent, non la solitude, mais la vie dans une communauté homogène d'hommes partageant lesmêmes préoccupations et dans une campagne à l'abri des influences extérieures.• Rupture avec le groupe d'origine considérée comme une trahison.

Crainte de la famille de voir s'émanciperintellectuellement un de ses membres à la faveur de rencontres, d'amitiés ou de mariages par exemple.

Dans un filmrécent, Louise l'insoumise, une petite fille se voit interdire tout contact avec l'extérieur en dehors de l'école, jugédangereux par des parents, Français d'origine juive tunisienne récemment rapatriés en France.Dans tous ces exemples, on retrouve la préoccupation de préserver l'intégrité d'un groupe restreint, d'une famillemorale ou spirituelle ancrés dans une tradition qui, selon ses défenseurs, s'enrichit au cours des temps non parl'adjonction d'éléments nouveaux mais par l'addition et la perpétuation d'éléments identiques.

Ce qui est revendiqué,c'est l'immobilisation culturelle du groupe. 2.

Entre civilisationsLes risques invoqués sont ceux de l'appauvrissement et de l'abâtardissement.• Appauvrissement par l'uniformisation, la perte de l'identité culturelle et des richesses spécifiques.

Chateaubrianddisait déjà au 19e siècle :« Est-il bon que les communications entre hommes soient devenues aussi faciles ? Les nations ne conserveraient-elles pas mieux leur caractère en s'ignorant les unes les autres, en gardant une fidélité religieuse aux habitudes etaux traditions de leurs pères ? » C'est l'idée qui inspire les revendications régionalistes et nationales :— revendications régionalistes particulièrement vives dans les années 60, pour la défense d'une langue, d'unartisanat, d'une architecture, d'un folklore, de traditions diverses, compromis par le triomphe d'une culturehexagonale.

Cf.

le succès du livre de P.-J.

Hélias, Le Cheval d'orgueil, la vogue des chanteurs occitans, certainsaspects du mouvement indépendantiste corse.— revendications nationales et nationalistes : réaction par exemple contre la domination de la culture anglo-saxonneen Europe ou contre l'introduction des valeurs de la société de consommation par le tourisme dans des pays peudéveloppés.Les exemples sont innombrables et ce qui est affirmé ici, c'est la nécessité de préserver la diversité des civilisationset la richesse de chacune d'elles.

Si elles s'interpénètrent, les spécificités s'estompent et la menace est grande devoir la planète soumise au même modèle culturel.

Mais le refus est parfois beaucoup plus radical et à notre avisnettement moins justifié.• Refus de « l'abâtardissement « au nom de la pureté.

Le rejet des contacts repose alors sur le sentiment d'unehiérarchie des cultures, celle de l'autre étant considérée comme inférieure, tout emprunt devenant alors unecontamination dangereuse.

L'histoire et l'actualité nous en donnent hélas de nombreux témoignages : — mépris desGrecs pour les « Barbares » (c'est-à-dire ceux qui ne parlaient pas grec), des Occidentaux pour les « sauvages »des terres colonisées, des Russes Slavophiles du 19e siècle pour toute importation occidentale dans quelquedomaine que ce soit ; de nos jours combat des Chinois contre la « pollution morale » venue de l'Ouest, campagnesd'opinion musclées des intégristes musulmans contre les valeurs des régimes démocratiques, dénonciation desdangers que ferait courir à notre pays une immigration galopante, d'où le slogan : « La France aux Français ».. »

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