Les Calendriers

« LES PREMIERS CALENDRIERS Les premier.; calendrier.; inventés par l'Homme reposent tout naturellement sur le cycle de la Lune .

Un cycle facilement observable grace aux différentes phases présentées au fil des jour.; par l'astre de la nuit De plus , la durée de 12 lunaisons s'accorde approximativement avec celle d'une année solaire dite année tropique .

Une année définie comme la durée entre deux équinoxes de printemps, par exemple .

En Mésopotamie, en Égypte, en Grèce , ~ Rome et en Chine , les calendriers comptent donc 12 mois alternant 29 et 30 jour.; afin de rendre compte au mieux du cycle lunaire .

Lorsque l'écart avec l'année tropique, et donc le décalage par rapport aux saisons, se fait trop important on a coutume d'ajouter arbitrairement un mois~ l'année en cour.;.

Mais ce décalage rend peu pratique l'utilisation de tels calendrier.; par une société agricole .

Les sociétés vivant de la mer par contre s'en accommodent très bien .

Le calendrier lunaire définit en effet notamment avec précision les marées.

Si, de nos jour.; , l'Idée de mesurer le temps sur de longues périodes grace au cycle lunaire est tombée en désuétude , le calendrier musulman reste toutefois fondé sur la Lune .

Au V' siècle avant J.-C., Méton , un astronome grec.

met au point un système susceptible de faire enfin coïncider les calendrier.; lunaires avec l'année tropique .

Il observe en effet que 19 années tropiques correspondent presque exactement ~ 235 mois lunaires .

Or, 19 années lunaires comptent 228 mois.

Il suggère donc d'ajouter 7 mois intercalaires en 19 ans pour remettre en phase les deux calendrier.; .

Une découverte qui va lentement mener ~ l'adoption de calendrier.; dits lunisolaires.

chaque mois compte 29 ou 31 jour.; sauf février , mois consacré aux morts qui en compte 28.

Tous les deux ans, les pontifes ajoutent un mois intercalaire pour accorder l'année lunaire avec l'année solaire .

C'est ainsi que naît l'un des premier.; calendrier.; lunisolaires .

Ceux-ci se calent toujours sur le cycle de la Lune tout en tentant de rester cohérents avec celui des saisons .

Dans le calendrier lunisolaire romain, les premier.; mois portent les noms de d ieux.

On dénomme ainsi Janus , dieu des commencements, le tout premier d'entre eux.

Les six derniers mois portent des numéros rappelant leur place dans l'ancien calendrier qui débutait en -ts.

Les douze mois romains se divisent en trois parties inégales correspondant en principe aux phases de la Lune : les calendes, les nones et les ides .

Le nom de calendes , du latin signifiant appeler, est d 'ailleurs ~ l'origine du mot calendrier .

Autre fait qui parait aujourd'hui original mais qui perdure jusqu 'au XVI" siècle , le fait que l'on compte ~ rebours .

Pour les Romains , le 28 juin serait ainsi désigné comme le 3 ' jour avant juillet ! LES CALENDRIERS SOLAIRES Mais les calendrier.; lunisolaires ne sont pas réellement satisfaisants .

Surtout pour les sociétés agricoles qui doivent pouvoir synchroniser leurs activMs avec les saisons .

D 'où l'Idée qui germe en elles d'établir des calendrier.; reposant uniquement sur les mouvements du Soleil.

Les plus anciens des calendrier.; solaires sont ceux inventés par les Mayas et les Égyptiens .

Le défi est pourtant de taille car, contrairement ~ l'observation du cycle de la Lune , celle du cycle du Soleil ne va pas de soi.

Il n'y a pas de manifestation naturelle des équinoxes ou des solstices .

Le calendrier civil maya compte 365 jour.;.

l'année est découpée en 18 -------------1 périodes de 20 jour.; portant chacun LES CALENDRIERS LUNISOLAIRES Dans toute la République romaine, depuis 153 avantJ.-C. , I'année débute le 1 " janvier, au moment où les jour.; commencent~ rallonger .

l'année compte alors 355 jours divisés en 12 mois .

Comme les nombres impair.; portent chance , un nom .

Les 5 jour.; restants sont appelés vides ou fantômes , des jour.; de malheur.

Régulièrement les Mayas ajoutent des jours afin de conserver une parfaite conformité avec le Soleil faisant de leur calendrier rudimentaire un calendrier d'une extrême précision .

Les Égyptiens, de leur cOté, arrivent ~ un résultat des plus satisfaisants grace ~ une observation lève ~ l'aplomb du Soleil levant Un phénomène qui précède de peu la crue du Nil et qui se reproduit tous les 365 jour.; pendant trois années et un jour plus tard l'année suivante.

Aprés avoir longtemps utilisé un calendrier de 360 jours, les Égyptiens optent donc pour un calendrier de 365 jours qu'ils qualifient de vague.

Tous les 4 ans, il prend un jour de retard et est donc tout doucement condamné ~ la dérive .

Si les Égyptiens en sont parfaitement conscients , ils n 'ont ni l'Idée ni l'envie d 'ajouter tout simplement un jour ~ l'année tous les 4 ans.

UN PAS DE PLUS VERS LA MODERNITÉ À la fin de la République , en 46 avant J.-C. ,Ie calendrier romain présente un décalage de trois mois par rapport au cycle des saisons .

Chllr décide alor.; de reprendre les choses en main.

Sur les recommandations des astronomes d'Alexandrie , il instaure un calendrier solaire.

La durée de l'année tropique étant estimée ~ 365 jour.; un quart il opte pour un cycle de 4 ans.

Les trois premières années compteront 365 jour.; et la quatrième, 366.

Le jour supplémentaire sera ajouté en février et doublera le sixième jour avant les calendes de mars .

Il s 'appellera bis sextus , d 'où l'expression qui a traversé les siécles , d'année bissextile .

Les années bissextiles seront celles divisibles par quatre .

Les mois compteront alternativement 30 et 31 jour.; sauf février qui en comptera 28 ou 29.

Ils seront tou jour.; découpés en calendes , nones et ides .

Plus tard , s'inspirant du modèle juif, les mois de ce nouveau calendrier seront découpés en semaines de sept jour.; .

Ce calendrier dit julien, clair et efficace, restera en vigueur jusqu'au XVI" siècle ! LE CALENDRIER GRÉGORIEN Le seul défaut du calendrier julien est qu'il propose une année trop longue de 11 minutes et 4 secondes.

Une broutille qui, au fil du temps , prend pourtant de l'Importance .

Ainsi au XVI" siècle, l'équinoxe de printemps, repère de marque pour la date de Paques, ne tombe plus le 21 mar.; mais le 11.

En 1575 ,1e pape Grégoire Xlii entreprend de remettre de l'ordre.

Son object~ : harmoniser le temps de l'Église avec celui de la nature en stabilisant la date de l'équinoxe .

Luigi Lillio , un médecin cala brai, propose a lor.; une solution simple .

Il faudra désormais annuler trois jour.; du calendrier tous les 400 ans en supprimant les journées bissextiles de trois années séculaires sur quatre .

Ainsi les années divisibles par 400 resteront bissextiles .

Les autres années séculaires ne compteront que 365 jour.; .

Et pour éliminer le décalage déj~ accumulé , il propose tout simplement de supprimer 10 jour.; a l'année en cours .

Le nouveau calendrier dit grégorien est envoyé aux États catholiques pour application immédiate .

La France passe ainsi directement du dimanche 9 décembre au lundi 20 décembre 1582 .

Les protestants ont quant a eux mis très longtemps a accepter cette réforme .

Voyant surtout 1~ une nouvelle façon pour le pape de marquer son contrOle sur le temps .

Préférant être en désaccord avec le Soleil qu'en accord avec le pape, les Protestants ne changeront de calendrier qu'au XVIII' siècle .

Ainsi, ce n'est qu'en 1752 que l'Angleterre s 'aligne sur ses voisins européens .

Les Églises orthodoxes , de leur côté , attendent le XX' siécle pour adopter le calendr ier grégorien .

1918 pour la Russie, 1919 pour la Roumanie et 1924 pour la Gréce .

Aujourd'hui , le monde entier a fait le choix du calendrier grégorien .

Mais , certains États utilisent encore une double référence .

En Israël par exemple, les journaux portent a la fois la date du calendrier grégorien et celle du c•lelldrler jlllf.

Mais, alors que la question de la mesure du temps semble définitivement résolue , quelques voix s'élèvent dès le milieu du XIX• siècle afin de pointer du doigt les défauts du calendrier grégorien .

En effet étant données les mesures astronomiques, seul un calendrier proposant des jour.; fractionnaires peut prétendre a être rigoureusement en accord avec le Soleil.

Les critiques formulées contre le calendrier grégorien sont donc.

péle-mêle, le lait que les jour.; de la semaine dérivent le même jour ne se retrouvant~ la même date que tous les 28 ans, le fait que l'existence de fêtes mobiles complique la planification du travail et des loisir.; ou encore le fait que l'ère chrétienne n'a pas d'année zéro .

Des projets de réforme sont proposés , par Auguste Comte en 1849 , par Camille Aammarion ensuite .

En 1922, la Société des nations nomme même une commission chargée de la question .

Mais, devant l'Impossibilité de trouver un accord , la commission renonce dès 1931.

l'ECHEC DU CALENDRIER REVOLUTIONNAIRE De l'envie de rompre avec l'ancien régime , les IUIIOIIIfloluHI/ns hwllf•ls mettent au point un nouveau calendrier qui aura cour.; entre 1793 et 1805 .

La nouvelle ère commence le 22 septembre 1792 avec la proclamation de la République et l 'équinoxe d 'automne .

Promulgué le 5 octobre 1793, le calendrier révolutionnaire ambitionne aussi de rompre avec la christianisation du temps .

Les jour.; comptent 10 heures .

Finies les semaines .

les mois de trente jour.; sont maintenant divisés en décades auxquelles s'ajoutent en fin d'année les 5 jours des «sans -culottides».

A chaque jour est associé une plante, un animal ou un instrument agricole , le 25 décembre devenant par exemple le jour du chien.

Les mois portent quant ~ eux des noms poétiques comme pluviôse ou thermidor .

Ne parvenant pas ~ s'Imposer dans la société, le calendrier révolutionnaire est aboli le 15 fructidor de l'an Xlii, c'est-~­ dire le 9 septembre 1805 et la France revient au calendrier grégorien le 1 " janvier suivant ENTRE SCIENCE , POUVOIR ET RELIGION Depuis leur invention , les calendrier.; résultent de la synthèse de connaissances scientifiques, de croyances religieuses et de volontés politiques .

En Égypte, le roi Ptolémée. »