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L'énergie nucléaire en France

Publié le 18/05/2025

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« L'énergie nucléaire en France - Un bilan contrasté mais nécessaire face aux enjeux climatiques : L’énergie nucléaire suscite un débat complexe, où ses avantages et ses inconvénients se confrontent face à des enjeux mondiaux majeurs comme la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique et la sécurité énergétique.

En France, qui se distingue comme l’un des leaders mondiaux dans la production d’électricité nucléaire, avec 72% de la production d'électricité d'origine nucléaire, cette source d'énergie joue un rôle central dans la stratégie énergétique du pays.

Elle contribue à garantir l'indépendance énergétique tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, un objectif essentiel dans le contexte actuel de lutte contre le changement climatique.

Toutefois, les préoccupations liées aux risques d'accidents, à la gestion des déchets radioactifs et à l'impact environnemental demeurent des sujets de débat importants.

Dans ce contexte, nous allons, dans ce travail, aborder les différents et complexes aspects de l’énergie nucléaire. En premier lieu, l'énergie nucléaire présente des avantages qu'il convient d'analyser avec attention.

Tout d’abord, l'atout majeur de l'énergie nucléaire réside dans sa neutralité carbone.

En effet, contrairement aux énergies fossiles qui représentent encore la majorité de la production électrique mondiale (64% en 2018), les centrales nucléaires n'émettent pratiquement pas de gaz à effet de serre lors de la production d'électricité. Les seules émissions proviennent des activités annexes comme la construction des centrales, l'extraction et le transport du termes combustible. En chiffrés, une centrale nucléaire émet environ 12g de CO2 par kWh sur l'ensemble de son cycle de vie, contre près de 1kg pour une centrale à charbon soit de façon encore plus parlante, le nucléaire émet environ 70 fois moins de CO2 que le charbon, 40 fois moins que le gaz, 4 fois moins que le solaire, 2 fois moins que l’hydraulique et autant que l’éolien.

Le nucléaire est d’ailleurs, depuis peu (juillet 2022), considéré comme une énergie verte.

Le terme d’énergie verte désignant communément l’électricité produite à partir de sources d’énergies renouvelables tels que l’hydroélectricité, les énergies éoliennes, solaire, géothermique ou encore celle issue de la biomasse, elle a donc deux avantages majeurs, un impact faible sur l’environnement et une alternative à la raréfaction de certaines ressources énergétiques.

Cette caractéristique fait du nucléaire un outil précieux et nécessaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, la position stratégique de la France en matière nucléaire lui confère des avantages considérables.

En outre, le choix historique du nucléaire assure au pays une indépendance énergétique substantielle et une stabilité des coûts de production.

L'exemple allemand de sortie du nucléaire illustre les difficultés d'une telle transition : augmentation des émissions de CO2 due au recours accru aux énergies fossiles, dépendance aux importations de gaz, coûts exorbitants de la transition et instabilité du réseau électrique liée à l'intermittence des énergies renouvelables.

La France, grâce à son parc nucléaire, évite ces obstacles tout en maintenant une production électrique décarbonée. De plus, le développement de l'énergie nucléaire stimule également Les la recherche scientifique et l'innovation technologique. investissements dans ce secteur permettent des avancées significatives dans des domaines variés, notamment la fusion nucléaire avec le projet ITER, les réacteurs de quatrième génération et le traitement des déchets. Ces recherches ont des retombées positives dans d'autres secteurs comme la médecine (radiothérapie) ou le développement de nouveaux matériaux. Cependant, l'énergie nucléaire présente des inconvénients qu'il convient d'analyser avec attention.

D’abord, le risque d'accident, bien que très faible, reste la préoccupation majeure.

Les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima ont démontré l'ampleur potentielle des conséquences d'un accident nucléaire car en effet, le simple dysfonctionnement d’un réacteur est susceptible d’entraîner des dommages importants sur la population et l’environnement.

On peut parler ici de l'échelle INES (de l'anglais International Nuclear Event Scale), l'échelle internationale des événements nucléaires mise en place en 1990 à la suite de l'accident nucléaire de Tchernobyl (1986).

Elle classe les événements ayant une importance sur la sûreté selon sept niveaux : un incident nucléaire est classé de 1 à 3, et un accident nucléaire de niveau 4 à 7, en fonction de la gravité et des conséquences sur les personnes et sur l'environnement.

On peut compter, en 75 ans, une douzaine d'accidents nucléaires, le dernier datant de 2011 avec Fukushima Daiichi.

Parmi cette échelle, nous ne trouvons que deux accidents de niveau 7, Fukushima et Tchernobyl, le dernier étant causé par un fléau naturel (séisme et tsunami), Fukushima étant placé dans une zone à risque.

Donc en 75 ans de centrales nucléaires, le dernier causé, en soi, par l'homme, date d'il y a 29 ans.

En général, bien que les menaces d’un tel dysfonctionnement soient nombreuses (ex : risque terroriste), un réacteur nucléaire bien entretenu et placé dans une zone stratégique et sécurisée a peu de chances de causer une telle catastrophes.

De plus, les progrès technologiques et le renforcement constant des mesures de sécurité réduisent considérablement ces risques.

Les réacteurs modernes intègrent des systèmes de sécurité passive, et la culture de sûreté nucléaire française est particulièrement développée.

Et lié à ces accidents, on peut aussi ajouter que la radioactivité causée par un réacteur nucléaire peut avoir des effets dévastateurs sur le corps humain et l’environnement.

D’un autre côté, le risque de fuites de radiations, en dehors d’un accident majeur, est extrêmement faible, et même dans ce cas, les dégâts seront plus ou moins grands en fonction de ce que l’accident a détruit. Ici par exemple, nous avons une comparaison entre Tchernobyl et Fukushima : à Tchernobyl, le combustible étant à l’air libre, les rejets ont été continus durant une dizaine de jours.

Il y a eu des émissions massives et des retombées massives.

D’autre part, dans le cas de Fukushima Daiichi, il s’agit d’une suite d’événements, une quinzaine d’épisodes de rejets discontinus qui ont eu lieu durant 12, 13 jours, il y a ainsi eu beaucoup moins de dégâts sur l’environnement et l’homme.

De plus, du point de vue environnemental, certains pourraient dire que la grande quantité d’eau froide nécessaire au fonctionnement des réacteurs peut avoir un effet néfaste apportant au réchauffement climatique. Graphique : Parts des prélèvements et des consommations d’eau douce par secteurs en France, Source : Banque Nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE), écologie.gouv.fr, Chambre de commerce et d’industrie (CCI) En effet, d’après les graphiques ci-dessus, le refroidissement des centrales demande une grande quantité d’eau, ce qui a un risque de dérégler en lui-même le cycle de l’eau.

Or, le fait que le nucléaire soit inclus à la taxonomie verte montre que l’impact sur le cycle de l’eau ou la vie marine n’est pas considérable.

Mais, qu’est-ce que la taxonomie verte ? C’est est un système de classification des activités économiques qui permet d’identifier celles qui sont durables sur le plan environnemental (qui n’aggrave pas le changement climatique).

Il a été lancé par la Commission européenne en 2018 pour guider et mobiliser les investissements privés afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.

Pour qu’une activité soit considérée comme durable, elle doit contribuer à au moins un des six objectifs et ce sans porter un préjudice significatif aux cinq autres.

Ces six objectifs sont les suivants : -L’atténuation du changement climatique, -L’adaptation au changement climatique, -L’utilisation durable et la protection des ressources aquatiques et marines, -La transition vers une économie circulaire, -La prévention et le contrôle de la pollution, -La protection et la restauration.... »

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