L'ÉLYSÉE

« 1 / 2 L'ÉLYSÉE Première maison de France, cœur politique du pays, le palais de l'Élysée connut des fortunes diverses, au gré de notre histoire.

Construit par Mollet, en 1718, pour le c.omte d'Évreux, il est acheté en 1753 par Mme de Pompadour qui le fait décorer par Boucher et Van Loo et qui termine le premier étage.

Par testament, la favorite le cède au roi.

dans le dessein d'en faire le séjour d'un prince du sang.

Mais Louis XV ne respecte pas ces dernières volontés : l'hôtel est mué en garde-meuble national.

Le Trésor royal étant bien malade, le roi vend la demeure à l'abbé Terray qui la cède, sans jamais l'avoir habitée, au financier Beaujon.

Ce dernier agrandit l'aile des petits appartements et la prolonge en équerre dans la direction du jardin.

Légataire de l'hôtel, Louis XVI le vend à sa cousine, Louise-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon.

Il se dénomme alors l'Élysée-Bourbon.

Sous la Révolution.

un négociant transforme partiellement l'Élysée en lieu de plaisir avec bal public, jeux forains, tripots.

Le ci-devant Élysée-Bourbon ne retrouve sa splendeur qu'avec le maréchal Murat qui l'a acheté en 1805.

Restauré par Percier et Fon­ taine, il est alors promu au rang de palais.

Nommé roi de Naples, Murat doit abandonner à l'État français tous ses biens, y compris l'Élysée, où Napoléon ne fait que de brefs séjours, même s'il lui donne son nom.

De 1810 à 1812, le palais devient la propriété de Joséphine.

Mais l'impératrice répudiée lui préfère l'intimité de Mal­ maison.

Pour Marie-Louise, l'Empereur réaménage palais et jardins.

et installe une chapelle.

Le roi de Rome a ses appartements au deuxième étage.

Dans le salon d'argent décoré par Beaujon, Napoléon signe son abdication en 1815.

Ironie du sort, c'est dans ce même salon que le prince-président Louis-Napoléon tramera son coup d'État du 2 dé­ cembre 1851.

Entre-temps, l'Élysée aura subi, avec la défaite de la France, la honte de l'occupation étrangère.

Quartier général du tsar Alexandre.

puis résidence de Wellington, il sera débaptisé deux fois : de nouveau Élysée-Bourbon sous la Restauration, puis Élysée National, pour redevenir Élysée-Napoléon sous le Second Empire.

Napoléon III fait effectuer des travaux importants d'aménagement et d'agrandissement, mais le couple impérial ne séjourne guère à l'Élysée, qui accueille les souverains étrangers de passage à Paris.

Thiers n'y passera que deux mois et c'est seulement en 1874, sous la présidence de Mac-Mahon, que l'Élysée deviendra définitivement la résidence officielle du président de la République.

Imprimé en France par B.-P.

Grimaud © Lib.

J.

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