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l'école des femmes de Moliere

Publié le 08/03/2024

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« INTRODUCTION La comédie.

Une pièce destinée à faire rire.

Et pour dire la fonction de sa comédie, Molière dit « Castigat ridendo mores », autrement « Il châtie les mœurs par le rire ». Et pour cause, Jean-Baptiste Poquelin de son vrai nom, exploite les caractères des hommes pour composer L’Ecole des femmes.

Pour résumer le monde de cette pièce dans La Critique de l’école des femmes, par la voix d’Uranie, il note « ce qui me paraît plaisant, c’est qu’un homme qui a de l’esprit, et qui est averti de tout par une innocente (…) et par un étourdi (…) ne puisse avec cela éviter ce qui arrive ». Afin d’analyser le texte, nous étudierons tour à tour la vie et l’œuvre de Molière, le résumé de l’action et la structure de la pièce, la psychologie des personnages, et enfin les thèmes les plus saillants. I.

VIE ET ŒUVRE DE MOLIERE 1.

La Biographie De son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, Molière naquit à Paris le 15 janvier 1622. Son père, un bourgeois parisien est le tapissier du roi, fournisseur officiel de la Cour. Son enfance fut marquée par des deuils successifs, surtout la mort de sa mère en 1632.

Il fut élève par les jésuites au collège de Clermont, que fréquentaient les aristocrates et la grande bourgeoisie, puis fit des études de droit pour devenir avocat en 1640.

Dès 1643, il décida, contre l’avis de son père, de devenir comédien.

Et, avec sa maîtresse Madeleine Béjart, la famille de celle-ci et quelques autres comédiens, il fonda une compagnie théâtrale, baptisée « l’Illustre-Théâtre ». L’année suivante, il prit la direction de la compagnie, sous le pseudonyme de Molière, qu’il choisit pour des raisons jamais élucidées. Il serait mort durant la représentation de sa comédie Le malade imaginaire, en jouant le rôle principal, de malaise cardiaque le 17 février 1673, et il est inhumé à côté du roi grâce à l’intercession d’Armande Béjart. 2.

Les œuvres Si les quelque trente pièces que Molière écrivit se caractérisent par leur diversité farces, comédies d’intrigues, comédies-ballets, grandes comédies, pièces à machines , elles trouvent leur unité dans le rire.

Le comique moliéresque a traversé les siècles : certains de ses personnages sont devenus des archétypes, ses pièces sont très souvent mises en scène et il tient une place majeure dans l’enseignement actuel. Sa production gigantesque est centrée sur la politique.

Retenons entre autres succès : Les précieuses ridicules (1659), L’école des femmes (1662), Tartuffe ou l’Imposteur (1664), Dom Juan ou le Festin de pierre (1665), Le Misanthrope (1666), L’Avare (1668), Les Fourberies de Scapin (1671), Les femmes savantes (1672), Le malade imaginaire (1673). Des pièces avec musique sont créées pour les divertissements de la cour : la Princesse d’Élide (1664), l’Amour médecin ou les Médecins (1665), Mélicerte (1666), la Pastorale comique (1667), le Sicilien ou l’Amour-peintre (1667), Amphitryon (1668), George Dandin ou le mari confondu (1668), Monsieur de Pourceaugnac, (1669).

De 1664 à 1671 le roi commanda en tout à Molière quinze pièces de théâtre, et la troupe ne cessa de faire des séjours à la cour, y donnant près de deux cents représentations (les Amants magnifiques (1670), le Bourgeois gentilhomme (1670), Psyché (1671), la Comtesse d’Escarbagnas (1671). Ce sont ces liens privilégiés avec la cour qui expliquent l’importance dans l’œuvre de Molière du genre de la comédie-ballet, spectacle mêlant musique, danse et théâtre. II.

RESUME ET STRUCTURE DE L’ŒUVRE 1.

Le résumé : L’action peut être résumée en une quête, dont l’ « objet » n’est rien d’autre que l’amour représenté par le personnage d’Agnès.

Selon qu’on considère Arnolphe ou Horace, les chemins pour parvenir à ses fins restent fondamentalement différents. Il semble qu’Arnolphe est seul dans sa quête, personne apparemment ne l’aide.

Et tout le monde s’oppose à sa quête, à commencer par son ami Chrysalde, son valet Alain et sa servante Georgette.

En réalité, ils ne sont pas contre sa personne, mais bien sûr contre ses principes et ses moyens : détournement de mineur dira-t-on aujourd’hui ou séquestration, et même abus de confiance, pour ne pas dire de naïveté. S’il passe pour un sérieux prétendant dès l’Acte d’exposition, il n’en demeure pas moins que dans l’Acte II, M.

de la Souche (un surnom prétention) apprend qu’Agnès (une pupille – une orpheline solitaire) est réellement amoureuse d’Horace (un coup de foudre d’ailleurs) qui était entré dans la maison avec la complicité de son valet et de sa servante.

Les enseignements d’Arnolphe semblent avoir un effet sur la jeune fille qui accepte lancer une pierre à Horace, mais celle-là l’avait enveloppée d’une lettre à l’Acte III.

Dans l’Acte IV, il projette de marier la jeune fille quand il apprend qu’Horace veut s’enfuir avec elle.

Dans le dernier Acte, Arnolphe fait rouer de coups de bâtons Horace par ses deux serviteurs.

Horace, ignorant toujours l’identité d’Arnolphe sous le pseudonyme de M.

de la Souche, lui confie Agnès.

Enrique se découvre comme père d’Agnès, qu’il a eu avec la sœur de Chrysalde, Angélique (vers 1736 et suiv.).

Il décide avec Oronte de la marier à Horace.

Et le seul et dernier mot, une interjection en fait, qu’Arnolphe réussit à prononcer est « Oh ! » (vers 1764) traduit à la fois son regret et son impuissance.

Et la vraie conclusion, et peut-être la moralité de l’histoire sortira de la bouche du meilleur ami d’Arnolphe au vers 17621763 : « Si n’être point cocu vous semble un si grand bien, / Ne vous point marier en est le vrai moyen.

» 2.

Structure de la pièce La division de la pièce en 5 actes est une constante dans le théâtre classique.

Elle obéit à une certaine progression de l’action.

Mais en considérant l’histoire, la structure ressemble à celle un conte. L’exposition ou situation initiale : elle présente les personnages principaux (Arnolphe, quarante-deux ans…), le lieu (une place de ville) et l’action (formulée dès la première réplique : le mariage). Les coups de théâtre ou péripéties : - Agnès chasse son soupirant à coup de pierre sous la demande d’Arnolphe ; - Rebondissement : la pierre était enveloppée d’une lettre d’amour ; - Arnolphe tombe vraiment amoureux de la jeune fille ; - Horace est assommé en voulant s’introduire, la nuit, chez Agnès ; - Horace enlève la jeune fille - Rebondissement : il la confie à Arnolphe (M.

de la Souche reprend son bien) ; Dénouement ou situation finale : Un certain Enrique arrive pour marier sa fille, Agnès, au jeune Horace, fils d’Oronte, son ami. III.

LES PERSONNAGES Arnolphe : (autrement M.

de la Souche) 42 ans, tuteur d’Agnès. Agnès : jeune fille innocente, pupille d’Arnolphe. Horace : amant d’Agnès. Alain : paysan, valet d’Arnolphe. Georgette : paysanne, servante d’Arnolphe. Chrysalde : ami d’Arnolphe, oncle d’Agnès. Enrique : beau-frère de Chrysalde, père d’Agnès. Oronte : père d’Horace et grand ami d’Arnolphe. Le Notaire : N'est pas cité dans l'édition originale de 1663. IV.

LES THEMES DOMINANTS 1.

L’éducation au 17ème siècle En effet on attendait d’une femme qu’elle soit une bonne épouse, une bonne mère. Ce qui importe ainsi chez la femme, c’est qu’elle doit être vertueuse et non intellectuelle.

Dans le même ordre d’idée, il fallait prémunir la femme des tentations et des jouissances matérielles.

Au 17ème siècle, il y avait une inégalité des sexes.

Ce thème est donc plus que d’actualité. Le problème se pose, sachant que la mère d’Agnès, Angélique (l’onomastique donne quelqu’un qui est non seulement charmante, ravissante mais surtout céleste et divin) n’a pas été une ange pour qu’on tienne rigueur à sa fille qui ne respecte pas les préceptes éducateurs de son tuteur. Il y a une sorte de critique à l’endroit des hommes qui veulent se protéger des manières des femmes et qui tentent de leur inculquer une quelconque leçon, car, en vérité, la seule leçon qui vaille en matière d’amour, et de mariage de surcroît, est qu’il n’y a pas a priori de leçon.

En cela, Chrysalde a peut-être raison de dire : « Chacun a sa méthode.

/ En femme, comme en tout, je veux suivre ma mode.

» Acte I, scène première. L’amour est ici le grand maître, ce qui fait dire à Horace : « …enfin, cette aimable personne / A suivi les conseils que son amour lui donne, » Acte V, scène 2. 2.

L’amour dans la pièce La grande vérité, c’est curieusement Arnolphe, le soi-disant maître dans l’art du mariage qui l’affirme : « Il le faut avouer, l’amour est un grand maître : / Ce qu’on ne fut jamais il nous enseigne.... »

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