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Le XXe siècle ibérique

Publié le 21/06/2020

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« • La critique de José Ortega y Gasset (18831955) a lancé un courant anti-unamuniste. Professeur de philosophie, fondateur en 1923 de la Revue de l'Occident, il s'intéresse aux idées et abstractions plus qu'aux êtres humains (c'est un « essentialiste » plus qu'un « existentialiste »). De son enseignement très intellectualisé peuvent se réclamer bien des romanciers contemporains comme Antonio Espina (né en 1894); Miguel Villalonga (1899-1947), Mauricio Bacarisse (1895-1931). • Parmi les critiques essayistes, on peut citer : Salvador de Madariaga, Gregorio Maranôn, Américo Castro, et des disciples d'Unamuno comme Federico de Oni's. (Pour la poésie, voir ci-dessous, C). C - Les années 30. Après la tentative de dictature de Primo de Rivera, l'Espagne connaît une période républicaine interrompue par la Guerre civile de 1936. C'est dans cette période que se situe l'oeuvre du plus grand écrivain espagnol du XXe siècle, Federico Garcia Lorca (1899-1936; Garcia Lorca a été, on le sait, fusillé au début de la Guerre civile par la milice franquiste de Grenade, ce qui a arraché au poète Machado un texte célèbre : Le crime eut lieu à Grenade). a) Les mouvements poétiques. Le grand poète traditionnel du demi-siècle est Juan Ramôn Jiménez (1881-1958), qui a assimilé, par l'intermédiaire du modernisme de Rubén Dario, la plupart des influences étrangères. A partir de lui peuvent se distinguer trois mouvements essentiels — Un mouvement fortement imprégné de modernisme et de cubisme que représentent José Moreno Villa (1887-1947), Leôn Felipe (1884-1968), Juan José Domenchina (1898-1959). — Le mouvement dit de l'ultraïsme, parallèle au futurisme, au dadaïsme, au surréalisme, et dont un théoricien fut l'Argentin J.-L. Borges (voir 867.2, B, b); son principal représentant espagnol est Guillermo de Torre (1900-1971). L'ultraîsme tire son nom de la revue Ultra qui fut sa tribune. — Le créationisme, école animée par le Chilien Vicente Huidobro (1893-1948), est illustré par Gerardo Diego (né en 1896), qui a concilié le lyrisme et l'hermétisme dans des vers d'une forme souvent classique. b) Les principaux noms. • Jorge Guillén (né en 1893). Poète et essayiste, traducteur de Paul Valéry dont il adopte les théories esthétiques (recherche de la poésie pure, ordonnée et finement rythmée). C'est un lyrique savant, auteur de Cantique, de Clameur, de A la hauteur des circonstances. • Pedro Salinas (1892-1951). Procède, comme Guillén, selon une poétique intellectualisée. Il a écrit des oeuvres lyriques (amoureuses) : Présages (1923), Hasard certain (1929), Vêpres de la joie (1926), La Voix qui t'est due (1933), Amour en l'air (1933), Raison d'aimer (1936). Le théâtre de marionnettes de Federico Garcia Lorca pour lequel il écrivit : Le Petit Retable de don Cristôbal • Luis Cernuda (1902-1963). Influencé par le surréalisme, se réclamant de Keats et de Hôlderlin, exilé au Mexique où il est mort. On lui doit : Invocations aux grâces de ce monde, La Réalité et le désir (1924), Les Plaisirs interdits (1931 ), Les Nuages (1937-1940), Là où vivra l'oubli (1932-1933), et plus récemment Vivre sans être vivant (1949), La Désolation de la chimère (1956-1962). • A ces trois poètes importants il faut ajouter les noms de Démaso Alonso (né en 1898), Vicente Aleixandre (né en 1898, Prix Nobel 197 7). Rafael Alberti (né en 1902) écrivain engagé, Manuel Altola-guirre (1 906-1 961 ). Emilio Prados (1 899-1 962). c) Federico Garcia Lorca (1898-1936). On doit admirer en Garcia Lorca autant le poète, tout à la fois lyrique, précieux, presque gongoriste, et l'homme de théâtre (il avait créé un théâtre itinérant, La Barraca, qui portait le message théâtral aux paysans illettrés de l'Espagne). ...»

« 865 LE XXe SIÈCLE IBÉRIQUE fondamentale d'Unamuno est celle de Kierkegaard (voir 195.2, C, b) : comment rendre compte de la nature totale de l'homme, en adoptant une position intermédiaire entre le rationalisme limité de l'Occident et le mysticisme excessif de l'Orient? Cette inquiétude intérieure, Unamuno la transforme en une inquiétude « patriotique » (sociale); si l'existentialisme kierke­ gaardien peut répondre à la question : « Quelle est la nature et le destin de l'homme? », il ne peut répondre à la question : « Quelle est la nature et le destin de l'Espagne? » C'est à ce problème, qu'après Ganivet, Unamuno s'attela durant toute sa vie.

La liste de ses œuvres les plus marquantes, ci-dessous, est signifi­ cative.

- 1895 -L 'E�ence de l'E�T+=O8 (En torno al ca�b3Amo) ; essai.

-1902 -Amour et pédagogie: roman.

-1905 -La VIe de Don Quichotte et de Sancho Pança;.commentaire capital sur l 'œuvre de Cervantès.

-1914 • Brouillard (Niebla); roman, Unamuno disait nivola, mot fabriqué par lui à partir de nove/a, « roman •• et niebla, « brouillard •· La technique d 'Unamuno n 'est pas traditi onnelle (une ambiance, des per­ sonnages, une intrigue); elle exige du lecteur un effort, une participation (il règne dans sa « nouvelle • une certaine «nébulosité»).

-1914 • Le Sentiment tragique de la vie.

- 1920 • Le Christ de Vélasquez; le sommet de sa poésie.

- 1921 • Trois Nouvelle� exemplaires et un prologue; roman.

- 1921 • La Tante Tula; roman.

-1924 -L 'Agonie du chris­ tiani�L9 essai.

-1925 -De Fuerteventura à Pari� poésies.

- 1928 - Lt, Romancero de l'exil; poésies.

Les œuvres d'Unamuno.

• Azorin (José Martlnez Ruiz, 1874-1967). Sa longévité en a fait un auteur contemporain.

C'est '."! � un essayiste.

fortement influencé par ses sé� r en "g ::;: France.

Il a été anarchiste dans sa Jeunesse pour .:; devenir un parfait conservateur en son âge m0r. � Principales œuvres : L'Ame castillane (1900), Les .§ Confessions d'un petit philosophe (1904); Lectures � espagnoles (1912), Castille (1912), Les Valeurs litté­ -� raires (1913), En marge des classiques (1915).

i Azorln, remarquable styliste, est aussi un précurseur :::_ du « roman sans personnage » à la manière du nouveau .2 roman (La Volonté, Un Caprice, Do�: Inés). "l .:: •Ramon del Valle-Inc/an (1869-1936).

Il ! a écrit une œuvre considérable, aussi bien en qualité ij qu'en quantité, à laquelle on pourrait attribuer le Miguel de Unamuno, par Juan de Etchevarria.

qualificatif de « baroque ».

Il aime l'excès, le bizarre, le décadent, la truculence mais aussi l'archaïsme, la violence et le primitivisme (du moins dans sa première manière).

A partir de 1920, il évolue vers la déformation systématique, �rridicule, des choses et des per­ sonnages (ce qu'on appelle en espagnol l'esperpento). Il aurait peut-être été dada s'il avait vécu à Paris.

Ses pièces de théâtre sont de grands drames, difficiles à mettre en scène, qui peuvent être rapprochés des drames brechtiens (bien qu'il n'ait pas les mêmes préoc­ cupations).

Principales œuvres : Les Quatre Sonates (1902-1905) qui raconte les aventures d'un personnage 865.1 -LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE.

Dans l'histoire troublée de l'Espagne au XX• siècle, retenons trois événements importants : sa défaite dans la guerre de Cuba en 1898, qui provoque la colère de la jeune génération (la généra t ion de 1898), la dictature de Primo de Rivera (1923-1930), l'échec républicain et la Guerre civile de 1936-1939 qui permet au général Franco de prendre le pouvoir et d'instaurer un gouver­ nement autoritaire.

L'Espagne n'a participé à aucune des deux Guerres mondiales et a tenté, durant ces soixante-dix dernières années, de s'intégrer progressi­ vement au monde moderne, du point de vue politique.

économique et intellectuel, en renonçant à la contem� plation stérile du passé.

Nous n'avons pas à �Br ici, du succès ou de l'échec de cette tentative; retenons que cette phase de transformation, très importante, a provoqué l'éclosion et le développement d'une litté­ rature de réflexion et de critique, extrêmement abon­ dante, à laquelle nous ne pourrons faire allusion que sous la forme d'une énumération fatalement limitée.

A -La génération de 1898. a) Les principales tendances.

• La voie a été préparée par les essais d'Angel Ganivet (1865-1898), dont les deux principaux ou­ vrages sont : ldearium espanol (1897) et Les Travaux de l'infatigable créateur Plo Cid (1898).

Ganivet a donné une analyse critique des grandeurs et des peti­ tesses de l'Espagne, fondée sur une connaissance de sa culture, de son histoire, et aussi sur un amour très sincère de son pays.

Ses analyses ont inspiré les deux générations qui l'ont suivi.

Le programme culturel de Ganivet consiste à renoncer à la rhétorique des XVIII• et XIX• siècles, à retrouver les véritables forces nationales et à les adapter au monde moderne : c'est une redé­ couverte de l'Espagne.

• Dans Je domaine poétique, la révolution a été accomplie par le poète nicaraguayen Rubén Darlo (1867 -1916) qui a introduit en Espagne le modernisme (nouveaux thèmes, rupture avec la versification aca­ démique, « audaces » poétiques, etc.).

Voir 867.2.

A.

a.

Les principaux mait res de la génération de 1898 sont : Unamuno, Azorln, Valle lnclân, Baro�ret le poète Antonio Machado.

b) Les principaux représentants de la génération de 1898.

• Miguel de Unamuno (1864-1936).

Cet humaniste basque qui a été professeur de grec à l'université de Salamanque et a fait connaitre Kierke­ gaard et l'existentialis·me à ses compatriotes.

a mené une lutte philosophique incessante contre l'obscuran­ tisme, l'hypocrisie sociale et politique, les fanatismes de tout genre; il a publié une œuvre extrêmement abondante (poésie, roman, théâtre, essai, etc.).

Dans un essai philosophique Le Sentiment tragique de la vie (1914) se trouve résumé l'essentiel de la pensée d'Unamuno.

La conception nationaliste et posi­ tiviste de l'homme ne rend pas compte de ses contra­ dictions (on dira bientôt, avec Kafka, du sentiment de l'absurde), de ses passions, de ses échecs.

L'inquiétude Antonio Machado, par Alvaro Delgado.. »

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