LE THÉÂTRE RUSSE
Publié le 21/06/2020
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« A - Pouchkine (1799-1837) et Alexeï Tolstoï (1817-1875). On doit à Pouchkine Boris Godounov (1831) et les « petites tragédies » de 1830 : Le Chevalier avare, Mozart et Salieri, Le Festin pendant la peste, Le Convive de pierre. Boris Godounov est une tragédie historique. Pouchkine s'est inspiré de l'Histoire de l'Empire de Russie de Karamzine (pour l'information historique) et de quelques anciennes Chroniques (pour la « couleur locale »); il a suivi Shakespeare dans la peinture des caractères et la construction générale de l'oeuvre. Boris Godounov est donc écrit comme un drame « romantique ». Dans l'histoire du théâtre russe, il représente un point de rupture avec le théâtre classique (à la manière française) du XVIIIe siècle; c'est une oeuvre nationale, idéologique et qui présente par rapport aux autres pièces romantiques une originalité : le réalisme psychologique. Les « petites tragédies » sont plutôt des poèmes dramatiques que des pièces de théâtre. Le Chevalier avare, qui met en scène un conflit de générations comme dans l'Avare de Molière, et Le Convive de pierre sont très proches de l'inspiration byronienne. Cependant Pouchkine ne s'en tient pas à la poésie et à la mélancolie; par-delà ses thèmes, il aborde, en poète plus qu'en homme de théâtre, le problème de la liberté (sociale et métaphysique) et celui de la destinée de l'homme. Le drame historique et national ne perdra pas de son prestige après Pouchkine. La trilogie du comte Alexeï Tolstoï (1817-1875; ne pas confondre avec le romancier de Guerre et Paix) : La mort d'lvan, Le Tsar Fiodor, Le Tsar Boris (1867-1870), s'inspire de la dramaturgie de Schiller. L'analyse des caractères est remarquable, le sens du théâtre plus net que chez Pouchkine. Servi par une mise en scène grandiose, Tolstoï fera les beaux soirs du Théâtre d'Art de Moscou. B - Gogol (1809-1852). Voir aussi le n° 884.3, B au sujet de sa personnalité psycho-pathologique et de ses oeuvres en prose. Les comédies de moeurs de Gogol, comme L'Ordre de Saint-Vladimir (1832), Hyménée (1833, remanié en 1842), appartiennent à une veine exploitée avant lui par Fonvizine (1745-1792) et Griboïedov (1795-1829). Ce sont d'amusantes études de moeurs où l'on ne sent point encore percer l'esprit grinçant et maladif qui sera celui du Manteau ou des Ames mortes. Le Revizor, écrit en 1833, représenté en 1836 à Pétersbourg, remanié en 1841, est une des plus célèbres pièces du théâtre russe; elle fut traduite en français par Mérimée sous le titre : L'Inspecteur général. L'édition imprimée porte en épigraphe : « Si ton visage est de travers, ne t'en prends pas au miroir ». Gogol a voulu se défendre, semble-t-il, de ses audaces. Car Le Revizor a la virulence de Tartuffe, le cynisme de Don Juan et la truculence de Pantagruel. L'intrigue est bâtie sur un quiproquo. On attend, dans le chef-lieu d'une province, le « revizor », représentant de l'Empereur, chargé de contrôler l'administration provinciale et disposant de pouvoirs très étendus; un jeune débauché, du nom de Khlestakov, est supposé être cet inspecteur du tsar, venu incognito enquêter sur les notables de la ville; il est choyé, fêté, le maire lui offre sa fille en mariage. Escroc malgré lui, Khlestakov s'enfuit discrètement sous le prétexte d'aller consulter sa famille sur ce mariage; après son départ les notables ...»
«
Boris Godounov, de Pouchkine, représenté par le thé/Jtre du Bo/chai.
883 LE
THÉATRE RUSSE
883.1 -ÉVOLUTION GÉNÉRALE
DU THÉATRE RUSSE.
A -Les grandes lignes de l'évolution.
• Avant Pierre le Grand, le théâtre russe est
presque inexistant.
Il est représenté par les farces et
les représentations de marionnettes, dont le héros
principal est l'astucieux Pétrouchka, et par quelques
« jeux » religieux.
Le talent des acteurs est, le plus
souvent, supérieur à celui des dramaturges dont les
noms, en général, ne nous sont pas parvenus.
L'influence occidentale existe depuis le règne d'lvan
le Terrible qui avait réservé tout un quartier de Moscou,
la Sloboda, aux commerçants allemands et étrangers.
En 1672, le père de Pierre le Grand, le tsar Alexis
Mikhaïlovitch crée le premier théâtre russe : la Chambre
de comédie, et ordonne au pasteur Grégori d'y faire
représenter des drames tirés de la Bible (Adam et Eve,
Judith), à l'imitation du théâtre occidental.
Peu
auparavant, Siméon de Polotsk (1629-1680; voir
882.1, D), avait donné des pièces religieuses en
s'inspirant des jésuites polonais.
• Au
XV/11 9
siècle, c'est l'imitation de l'Occi
dent au demeurant assez médiocre, qui l'emporte;
en 1756, un marchand de laroslavl, Volkov, est appelé
avec sa troupe à Pétersbourg où Élisabeth crée un
théâtre permanent (dirigé par Soumarokov).
On y
joue des pièces russes avec des personnages raciniens
ou moliéresques.
Sous Catherine 11, triomphe le théâtre satirique
(toujours à la manière française), le théâtre de mœurs
· et l'opéra-comique (Ablessimov) où les traditions
populaires occupent .une bonne place.
.
• le
X/X e
siècle a vu se développer la comédie
larmoyante et sentimentale, puis le vaudeville.
L'essor
du théâtre russe original a lieu avec les comédies de
Griboïedov (1795-1829), auteur de le Malheur
d'avoir trop d'esprit (1822-24).
C'est ensuite que la scène
russe est illustré!! par les grands noms de Pouchkine
(Boris Godounov), Gogol (le Revizor), Ostrovski
Tchekhov , Gorki, Andreïev.
•
le théâtre du XIX• siècle a été lié au dévelop
pement de l'opéra russe (Moussorgski, 1839-1891
Boris Godounov et la Khovanchtchina) et; au début
du XX• siècle, au travail important des grands metteurs
en scène qui ont renouvelé, par leurs adaptations, leurs
théories du décor et du jeu des acteurs, etc., la drama
turgie mondiale : Vsevolod Émilievitch Meyerhold
(1874-1942), théoricien du formalisme théâtral;
Konstantine Sergheievitch Alexeiev dit Stanislavski
(1863-1938), créateur du Théâtre d'art à Moscou
Le■ auteur■
et
le• œuvre■
I - Jusqu'au XVII• siilcle.
Koliady
Kolotchelny
L · enterrement
de le Roussalkll
Adieux à la
Roussalka
Rite nuptial
Les Skomorokhi
Le Jeu de la Fournaise Reneeignement■
met6riel■
Jeux de Noël et du Nouvel An
ou fête du solstice d
'hiveC/-
Rite que l'on célébrait à PAques,
ou fête de l'appel du printemps.
Rite printanier.
Parodie sacrilège
du culte orthodoxe.
Rite célébré à la fin du printemps.
C'est un jeu mi-mystique, mi
humoristique.
Le drame du Jeu de la noce se
décompose en 3 actes : la
demande en mariage, les fian
çailles et la noce.
Ce sont des baladins qui assis
taient aux rites et en particulier
au rite nuptial où ils étaient très
appréciés, sachant jouer de tous
les instruments et faire des plai
santeries.
"Ils existent encore de
nos jours.
Représentation théAtrale d
'origine
byzantine·.
Célébrée le dernier
dimanche avant Noël.
C'est la
(en 1898, avec Dantchenko) et d'un Studio expéri
mental (en 1905, avec Meyerhold), Nemirovitch
Dantchenko (1853-1942) et Nicolai Nikolaievitch
Evreinov (1879-1953), qui quitta l'U.R.S.S.
en 1925.
Le théâtre
du XX• siècle, très brillant, fut utilisé pen
dant la révolution comme moyen de propagande.
B - Les hommes et les œuvres.
Voir tableau ci-dessous et page ci-contre.
Lee auteur■
et
les œuvre■
L"Entrée à Jérusalem, le
dimanche des Rameaux
Le Lavement des pieds
Dimitri de Rostov
(XVII• s.)
Comédie de la Nativit6
Siméon de Polotsk
(1629-1680)
Voir aussi 882, 1, D
Le roi Nabuchodonosor.
Comédie de la parabole
de l'enfant prodigue Ren■elgnemente
mat6riele
mise en scène du chapitre Ill du
livre de Daniel
A cette cérémonie participaient
le patriarche, le tsar, le tsaré
vitche- les boyards.
On l'appelait
encore Jeu des P5ques fleuries
ou Procession de l'ânon.
Mise
en scène du chapitre XI de
n!vangile selon saint Marc.
Œuvre dramatique jouée à -l'inté
rieur des cathédralese- le jeudi
saint.
Drame scolaire de r Académie
ecclésiastique de Kiev.
Le « théAtre
scolaire » est le premier à avoir
subi l
' influence
occidentalee- par
l ' exemple
des collèges polonais
de jésuites.
La première pièce est une tra
gédie, adaptation du Jeu de la
Fournaise.
Dans sa comédiee-
Siméon de Polotsk démontre qu'il
ne faut pas tenir trop reclus
les
enfants, mais que ceux-ci doivent
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