Le théâtre de RACINE
Publié le 09/12/2021
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Né à la Ferté-Milon, où son père exerçait les fonctions modestes de contrôleur du grenier à sel, JEAN RACINE se trouve orphelin à l'âge de trois ans. Il est recueilli par ses grands-parents paternels, famille pieuse, étroitement liée avec le monastère de Port-Royal. Sagrand-mère, devenue veuve en 1649, se retire à Port-Royal, l'y emmenant. Sa jeune tante, Agnès, y était déjà religieuse depuis plusieurs années. Jusqu'en 1653, il est élève des « petites écoles ». De 1653 à 1655, il étudie au collège de Beauvais. A la fin de 1655, les Solitaires le rappellent à leur école des Granges, où il achève de se former à l'humanisme. Dès 1660, il cherche sa voie dans les lettres. Son poème, La Nymphe de la Seine, écrit à l'occasion du mariage du roi, laisse percer un caractère ambitieux. Ne voulant pas vivre dans la médiocrité, il songe à s'assurer la possession d'un bénéfice ecclésiastique, et se rend pour cette raison à Uzès, près de son oncle, le vicaire général Sconin. Mais lassé de se contraindre et de ne rien obtenir, il retourne à Paris. Il se fait remarquer par ses deux odes Sur la convalescence du roi et La Renommée aux Muses, et commence sa carrière d'auteur tragique. La troupe de Molière lui joue sa Thébaïde, puis son Alexandre. Mais il trouve l'interprétation d'Alexandre mauvaise et confie sa pièce aux Grands Comédiens, ce qui fait qu'elle est jouée concurremment sur les deux théâtres. Il s'ensuit entre Molière et lui une brouille irrémédiable. Vis-à-vis de ses amis de Port-Royal, il ne se conduit pas mieux. Irrité de leurs remontrances, il les prend à partie dans un pamphlet intitulé Lettre d l'auteur des Hérésies imaginaires (1666). Il faut l'intervention de Boileau pour qu'il renonce à publier une seconde lettre encore plus violente. Il vit dans un entourage suspect. Il se lie avec des comédiennes : Thérèse Du Parc, dont la mort, en 1668, le plonge dans le désespoir, la Champmeslé. Plus tard (1681), son nom sera prononcé dans l'enquête sur l'affaire des poisons. Mais ses succès d'écrivain à la mode lui gagnent la faveur des puissants : Henriette d'Angleterre, Mme de Montespan, le roi lui-même. En 1673, il entre à l'Académie. Il obtient des charges qui lui permettent de vivre dans l'opulence. Il est fort jalousé. Des cabales se montent contre lui. Après Phèdre, sa vie se transforme. Il se réconcilie avec Port-Royal. Il épouse Catherine de Romanet, « personne très vertueuse ». Il est nommé, conjointement avec Boileau, historiographe du roi. Il abandonne le théâtre pour mieux se consacrer à cette tâche nouvelle et à sa carrière de courtisan. Cependant, à la prière de Mme de Maintenon, il écrit deux tragédies sacrées, Esther et Athalie. Il a pris goût à la vie de famille. Il donne à ses sept enfants une éducation pieuse. Il garde des liens solides avec Port-Royal où sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, est devenue abbesse. Le roi finit par prendre ombrage de ce zèle janséniste et le poète est mis dans une demi-disgrâce, dont il souffre cruellement. Au cours de l'année 1698, sa santé s'altère. Il meurt, le 21 avril 1699, d'un abcès du foie. Il avait demandé à être inhumé à Port-Royal, au pied de la tombe de M. Hamon, son ancien maître. Pour bien comprendre Racine, il faut se souvenir qu'il y avait en lui « trois personnages dont une étonnante carrière avait fait bizarrement l'unité : le poète, le courtisan et le chrétien » (R. Picard). Trop souvent on oublie le courtisan au profit du poète ou du chrétien. Or, bien des événements de sa vie et en particulier son éloignement du théâtre après Phèdre pourraient trouver leur explication dans sa volonté de faire carrière.
Né à la Ferté-Milon, où son père exerçait les fonctions modestes de contrôleur du grenier à sel, JEAN RACINE se trouve orphelin à l'âge de trois ans. Il est recueilli par ses grands-parents paternels, famille pieuse, étroitement liée avec le monastère de Port-Royal. Sagrand-mère, devenue veuve en 1649, se retire à Port-Royal, l'y emmenant. Sa jeune tante, Agnès, y était déjà religieuse depuis plusieurs années. Jusqu'en 1653, il est élève des « petites écoles ». De 1653 à 1655, il étudie au collège de Beauvais. A la fin de 1655, les Solitaires le rappellent à leur école des Granges, où il achève de se former à l'humanisme. Dès 1660, il cherche sa voie dans les lettres. Son poème, La Nymphe de la Seine, écrit à l'occasion du mariage du roi, laisse percer un caractère ambitieux. Ne voulant pas vivre dans la médiocrité, il songe à s'assurer la possession d'un bénéfice ecclésiastique, et se rend pour cette raison à Uzès, près de son oncle, le vicaire général Sconin. Mais lassé de se contraindre et de ne rien obtenir, il retourne à Paris. Il se fait remarquer par ses deux odes Sur la convalescence du roi et La Renommée aux Muses, et commence sa carrière d'auteur tragique. La troupe de Molière lui joue sa Thébaïde, puis son Alexandre. Mais il trouve l'interprétation d'Alexandre mauvaise et confie sa pièce aux Grands Comédiens, ce qui fait qu'elle est jouée concurremment sur les deux théâtres. Il s'ensuit entre Molière et lui une brouille irrémédiable. Vis-à-vis de ses amis de Port-Royal, il ne se conduit pas mieux. Irrité de leurs remontrances, il les prend à partie dans un pamphlet intitulé Lettre d l'auteur des Hérésies imaginaires (1666). Il faut l'intervention de Boileau pour qu'il renonce à publier une seconde lettre encore plus violente. Il vit dans un entourage suspect. Il se lie avec des comédiennes : Thérèse Du Parc, dont la mort, en 1668, le plonge dans le désespoir, la Champmeslé. Plus tard (1681), son nom sera prononcé dans l'enquête sur l'affaire des poisons. Mais ses succès d'écrivain à la mode lui gagnent la faveur des puissants : Henriette d'Angleterre, Mme de Montespan, le roi lui-même. En 1673, il entre à l'Académie. Il obtient des charges qui lui permettent de vivre dans l'opulence. Il est fort jalousé. Des cabales se montent contre lui. Après Phèdre, sa vie se transforme. Il se réconcilie avec Port-Royal. Il épouse Catherine de Romanet, « personne très vertueuse ». Il est nommé, conjointement avec Boileau, historiographe du roi. Il abandonne le théâtre pour mieux se consacrer à cette tâche nouvelle et à sa carrière de courtisan. Cependant, à la prière de Mme de Maintenon, il écrit deux tragédies sacrées, Esther et Athalie. Il a pris goût à la vie de famille. Il donne à ses sept enfants une éducation pieuse. Il garde des liens solides avec Port-Royal où sa tante, Agnès de Sainte-Thècle, est devenue abbesse. Le roi finit par prendre ombrage de ce zèle janséniste et le poète est mis dans une demi-disgrâce, dont il souffre cruellement. Au cours de l'année 1698, sa santé s'altère. Il meurt, le 21 avril 1699, d'un abcès du foie. Il avait demandé à être inhumé à Port-Royal, au pied de la tombe de M. Hamon, son ancien maître. Pour bien comprendre Racine, il faut se souvenir qu'il y avait en lui « trois personnages dont une étonnante carrière avait fait bizarrement l'unité : le poète, le courtisan et le chrétien » (R. Picard). Trop souvent on oublie le courtisan au profit du poète ou du chrétien. Or, bien des événements de sa vie et en particulier son éloignement du théâtre après Phèdre pourraient trouver leur explication dans sa volonté de faire carrière.
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