Le Taj Mahal

« Le Taj Mahal L'oeuvre Construit par Shah Jahan, empereur Moghol, à Agra, au coeur du XVIIe siècle, le Taj Mahal est une des plus belles sépultures qui aientjamais été conçues : elle fut édifiée à la mémoire de son épouse Mumtaz Mahal trop tôt disparue.En pénétrant par un portail gigantesque dans un grand jardin, on découvre au fond de la perspective un monument de marbre blancconstruit sur un plan octogonal et coiffé d'un dôme en forme de bulbe de 26 m de haut.

Quatre minarets de 41 m encadrent la terrasselongue de 95 m sur laquelle est dressé le mausolée.

Toute la décoration du marbre, étonnante par sa sobriété, est constituée de motifsfloraux et de caractères délicats reproduisant les versets du Coran.C'est dans la chambre funéraire que l'on découvre les cénotaphes de Mumtaz Mahal et de son époux Shah Jahan, tous deux incrustésd'agathe et de jaspe...

A l'origine, la balustrade qui entoure les cénotaphes était un fastueux ouvrage d'or et de pierres précieuses,mais il fut vendu par Aurangzeb, le fils de Shah Jahan, qui le remplaça par une grille finement ouvragée, mais incrustée de pierres...semi-précieuses.

Les sarcophages proprement dits qui enferment les ossements des souverains sont situés dans une crypte sous lachambre funéraire.De part et d'autre du mausolée se dressent deux mosquées en grès rouge.

Et, à l'arrière du Taj Mahal, de l'autre côté de la rivièreYamouna, on remarque un mur de soutènement : il correspond aux débuts des travaux du malheureux Shah Jahan qui avait l'intentiond'y édifier sa propre sépulture, semblable au Taj Mahal, mais tout en marbre noir.

Hélas, son fils indigne, après avoir fait emprisonnerson père pour lui voler le trône, se contenta de déposer les restes du défunt roi auprès de sa bien-aimée, dans le Taj Mahal. Un chef-d'oeuvre L'Elue du HaremDivinement belle, appelée l'«Elue du Harem», puis «Lumière du Monde», Mumtaz Mahal épousa en 1612 le prince Khurram qui allaitbientôt devenir un roi, Shah Jahan.

La belle Mumtaz, qui était en fait la nièce de Nur Jahan, épouse du Jahangir, soutint son marilorsqu'il entra en conflit pour la succession du trône, et ce en dépit des liens du sang qu'elle avait avec le Jahangir.

Elle l'accompagnaaussi dans ses longues pérégrinations à travers le pays.

A la mort du Jahangir en 1627, grâce au soutien de son beau-père, le princeKhurram put devenir, l'année suivante, Shah Jahan, «Roi du Monde».A sa belle qu'il choyait sans relâche, il déléguait une grande partie des affaires de l'Etat.

Mais l'« Elne du Harem», à 37 ans, devaitsuccomber en donnant naissance à son 14e enfant (certains prétendent que c'était le 8e) ! Sa mort prématurée plongea Shah Jahandans le plus profond désespoir: pendant une semaine, il refusa de manger et de gouverner; il ordonna un deuil de deux ans et lesfêtes furent interdites, ainsi que le port de bijoux et l'usage de parfums ! Il pensa même à abdiquer !La décision de lui élever la plus belle sépulture de tous les temps le consola peut-être, car on doit à la vérité de dire qu'il n'en cessapas pour autant de s'adonner aux plaisirs de son harem, excès qui le conduisirent, dit-on, à la maladie.

Affaibli, il fut fait prisonnier parun de ses fils, Aurangzeb, qui désirait ardemment le pouvoir.

Shah Jahan, déchu, vécut ses dernières années, captif, dans la forteressed'Agra d'où il pouvait contempler le mausolée de marbre blanc dédié à sa bien-aimée et où lui-même au jour de sa mort irait reposer. La Cour des morts Si, dans la doctrine hindouiste, le mort n'a plus besoin d'espace et qu'il paraît vain de lui réserver un temple pour ses cendres, enrevanche, le musulman réclame une sépulture pour attendre le jour du jugement dernier.

Aussi le règne des grands Moghols,descendants de Tamerlan et de Gengis Khan, venus d'Asie centrale vers les Indes à la fin du XVe siècle, marqua-t-il l'apogée del'architecture funéraire en Inde.Le tombeau, pour les Moghols, représentait réellement une demeure où l'on se devait de garder le faste vécu avant la mort.

Du reste,de leur vivant, les rois n'hésitaient pas à utiliser le parc qui accueillerait leur mausolée pour en faire le décor de fêtes et de réceptions !Une fois mort, le souverain continuait donc à recevoir les égards qu'il avait eus auparavant : certains tombeaux étaient le centre d'uneanimation incroyable, on y voyait circuler des lecteurs du Coran et des hérauts, des serviteurs, des cuisiniers...

On a compté jusque460 personnes autour du mausolée de Qoutoubel-din.

De même le Taj Mahal recevait-il dans ses vastes jardins toute une coursomptueuse, des musiciens, des poètes, venus chanter sans relâche la gloire de l'épouse bien-aimée de Shah Jahan ! L'auteurOn ignore qui fut l'architecte du Taj Mahal.

Il fallut les efforts conjugués de 20.000 ouvriers et 16 années de labeur intense pour édifierle monument.

Sans doute plusieurs maîtres d'oeuvre participèrent-ils à la construction.

Selon un missionnaire augustin, ce seraitGeronimo Verronea, un joaillier et orfèvre vénitien qui aurait dressé les plans.

On a longtemps prétendu que le responsable destravaux était Ustad Isa, un Persan, dit «le meilleur architecte de son temps ».

Mais d'autres noms ont été suggérés : d'Augustin deBordeaux jusqu'à Murchid Chirazi en passant par Mir Abdul Karim.Une autre hypothèse mérite l'attention : le souverain lui-même, Shah Jahan, aurait conçu le plan général du Taj Mahal.

Il ne manquaitpas de compétence en effet; c'est lui qui avait établi en 1619 les plans des jardins de Chalimar à Srinagar, et devenu Jahangir, ildiscutait volontiers avec les experts qui lui soumettaient les projets des bâtiments du pays.

Ainsi, l'époux, le roi des Moghols, auraitconçu jusqu'aux moindres détails la demeure de sa défunte épouse?.... »