Le sujet est-il objectivable ?
Publié le 16/05/2021
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Faire une introspection = faire un retour en soi = regarder en soi = conscience réfléchie (comme un miroir) = j'essaie de me donner une image de moi-même Il semblerait qu'il n'y ait pas d'approche du sujet sans introspection. Or, à quoi avons-nous accès lorsque nous nous tournons vers nous-mêmes? Idées éparses, claires et confuses, vide, contradictions, doutes, etc. Un vertige existentiel envahit l'esprit de celui qui fait cette expérience de pensée: qui suis-je? Et, au fond, suis-je bien quelque chose? Ou bien mon existence n'est-elle que fantasme? Ce doute métaphysique quant à l'existence du sujet et sa nature, c'est René Descartes (1596-1650) le premier qui cherche à y répondre. Descartes s’intéresse à la question de la subjectivité, mais avant de tenter de la définir, il va insister sur les raisons que nous avons de douter de son existence même. Il est fondateur de la conscience, pensée, de la subjectivité, de la rationalité. Il est aussi le fondateur de la mécanique classique (étude du mouvement, de la cinématique/statique, la dynamique et des forces s'exerçant sur un corps). Descartes a pour but de refonder la science dans l'optique de objectivité totale (elle serait donc fondée sur des principes peu fiables: après Copernic, Galilée et la Révolution scientifique, la science fait des avancées considérables notamment en astronomie [découverte de l'héliocentrisme et abandon du géocentrisme instauré par Ptolémée]), face au progrès scientifique et soumis au doute, Descartes veut mettre en place une méthode pour s'assurer de la valeur de la science et de la certitude de la connaissance: il fait un geste fort, il fait tabula rase (table rase) de toutes les connaissances passées, considérées comme vraies jusqu'à présent; sa méthode repose sur le doute comme prérogative (condition nécessaire) à la connaissance. Avec l'épreuve du doute, on commence par remettre en cause tout ce qu'on savait, puis on remet en doute l'existence du monde et du sujet et enfin l'existence des vérités éternelles / idées rationnelles (exemple : 2+2=4). En effet, pour Descartes (d'abord mathématicien et physicien puis philosophe), il faut respecter l’ordre des raisons : parvenir à la vérité suppose de procéder par démonstration selon un ordre précis et logique et partir des principes de toutes choses pour pouvoir en parler. Mais qu’est-ce qui prouve que l’on existe ? Éléments bibliographiques pour Descartes: - Collège jésuite de la Flèche dans la Sarthe: santé fragile, étudie la scolastique et les mathématiques Après son bac, vit isolé et caché pendant deux ans: "heureux qui a vécu caché", loin des artefacts et de la reconnaissance sociale et des frivolités de la société, il s'intéresse alors au grand livre du monde - 1619: révélation, il fait trois songes exaltants qui éclairent sa vocation, il trouve dans ses rêves "les fondements de la science admirable", il s'enferme plein d'enthousiasme dans son poêle et conçoit se méthode - - Cherchant la solitude, il part vivre en Hollande où il commence à élaborer ses Médiations Métaphysiques - 1633: condamnation de Galilée - 1637: Discours de la méthode > pour avancer avec rigueur dans la science 1641: Méditations métaphysiques > 6 méditations pour sortir du doute (existence de Dieu, de l'existence, de l'évidence, de la science) - Métaphysique = littéralement en grec : au-delà de la nature. La physique pose la question de savoir comment les choses et les êtres répondent au système de causalité Scepticisme = remettre en cause la possibilité de la connaissance Vidéo sur le scepticisme : - 3 types de connaissances (aquitaine, , propositionnelle) - Sceptiques : doutent - Fondateurs du scepticisme : Pyrrhon et Sextus Empiricus Diogène Laërce : Vies des philosophes illustres : historien qui fait un travail de compilation de tous les fragments de ce qu'on dit sur chaque philosophes - -Deux formes de scepticisme : Modéré : Certitude impossible : toute connaissance est seulement plus ou moins probable donc il faut douter plus ou moins de tout / on doute de tout mais pas également (de la même manière) de tout / pas incompatible avec la science car on ne nie pas la connaissance, on nie la certitude 1) Radicale (Pyrrhon) : Connaissance impossible : Épochè (=suspension du jugement en grec) / on refuse de considérer une proposition plus probable que l'autre / "Pas plus ceci que cela" / Tout se vaut / égale indifférence envers toute chose donc incapacité de choisir, c'est un état acataleptique / négation de la science 2) - "Le sceptique n'établit rien, pas même son doute" - Sextus Empiricus - Connaissance (≠ préjugé vrai) = je tiens pour vrai qqchose + qqchose est vrai + qqchose est justifié (sinon c'est un préjugé) - Trilemme d'Agrippa ➢Je sais que A / Peux-tu justifier A? / Oui : A parce que B / Est-ce que tu sais que B? / Je sais que B / Peux-tu justifier B? / Etc. … ➢Toute démonstration forme une chaîne de raison ➢Structure 1 : la chaîne se prolonge indéfiniment = régression à l'infini (est-ce que ma connaissance est bien fondée?) ➢Structure 2 : la chaîne forme une boucle = cercle I
Faire une introspection = faire un retour en soi = regarder en soi = conscience réfléchie (comme un miroir) = j'essaie de me donner une image de moi-même Il semblerait qu'il n'y ait pas d'approche du sujet sans introspection. Or, à quoi avons-nous accès lorsque nous nous tournons vers nous-mêmes? Idées éparses, claires et confuses, vide, contradictions, doutes, etc. Un vertige existentiel envahit l'esprit de celui qui fait cette expérience de pensée: qui suis-je? Et, au fond, suis-je bien quelque chose? Ou bien mon existence n'est-elle que fantasme? Ce doute métaphysique quant à l'existence du sujet et sa nature, c'est René Descartes (1596-1650) le premier qui cherche à y répondre. Descartes s’intéresse à la question de la subjectivité, mais avant de tenter de la définir, il va insister sur les raisons que nous avons de douter de son existence même. Il est fondateur de la conscience, pensée, de la subjectivité, de la rationalité. Il est aussi le fondateur de la mécanique classique (étude du mouvement, de la cinématique/statique, la dynamique et des forces s'exerçant sur un corps). Descartes a pour but de refonder la science dans l'optique de objectivité totale (elle serait donc fondée sur des principes peu fiables: après Copernic, Galilée et la Révolution scientifique, la science fait des avancées considérables notamment en astronomie [découverte de l'héliocentrisme et abandon du géocentrisme instauré par Ptolémée]), face au progrès scientifique et soumis au doute, Descartes veut mettre en place une méthode pour s'assurer de la valeur de la science et de la certitude de la connaissance: il fait un geste fort, il fait tabula rase (table rase) de toutes les connaissances passées, considérées comme vraies jusqu'à présent; sa méthode repose sur le doute comme prérogative (condition nécessaire) à la connaissance. Avec l'épreuve du doute, on commence par remettre en cause tout ce qu'on savait, puis on remet en doute l'existence du monde et du sujet et enfin l'existence des vérités éternelles / idées rationnelles (exemple : 2+2=4). En effet, pour Descartes (d'abord mathématicien et physicien puis philosophe), il faut respecter l’ordre des raisons : parvenir à la vérité suppose de procéder par démonstration selon un ordre précis et logique et partir des principes de toutes choses pour pouvoir en parler. Mais qu’est-ce qui prouve que l’on existe ? Éléments bibliographiques pour Descartes: - Collège jésuite de la Flèche dans la Sarthe: santé fragile, étudie la scolastique et les mathématiques Après son bac, vit isolé et caché pendant deux ans: "heureux qui a vécu caché", loin des artefacts et de la reconnaissance sociale et des frivolités de la société, il s'intéresse alors au grand livre du monde - 1619: révélation, il fait trois songes exaltants qui éclairent sa vocation, il trouve dans ses rêves "les fondements de la science admirable", il s'enferme plein d'enthousiasme dans son poêle et conçoit se méthode - - Cherchant la solitude, il part vivre en Hollande où il commence à élaborer ses Médiations Métaphysiques - 1633: condamnation de Galilée - 1637: Discours de la méthode > pour avancer avec rigueur dans la science 1641: Méditations métaphysiques > 6 méditations pour sortir du doute (existence de Dieu, de l'existence, de l'évidence, de la science) - Métaphysique = littéralement en grec : au-delà de la nature. La physique pose la question de savoir comment les choses et les êtres répondent au système de causalité Scepticisme = remettre en cause la possibilité de la connaissance Vidéo sur le scepticisme : - 3 types de connaissances (aquitaine, , propositionnelle) - Sceptiques : doutent - Fondateurs du scepticisme : Pyrrhon et Sextus Empiricus Diogène Laërce : Vies des philosophes illustres : historien qui fait un travail de compilation de tous les fragments de ce qu'on dit sur chaque philosophes - -Deux formes de scepticisme : Modéré : Certitude impossible : toute connaissance est seulement plus ou moins probable donc il faut douter plus ou moins de tout / on doute de tout mais pas également (de la même manière) de tout / pas incompatible avec la science car on ne nie pas la connaissance, on nie la certitude 1) Radicale (Pyrrhon) : Connaissance impossible : Épochè (=suspension du jugement en grec) / on refuse de considérer une proposition plus probable que l'autre / "Pas plus ceci que cela" / Tout se vaut / égale indifférence envers toute chose donc incapacité de choisir, c'est un état acataleptique / négation de la science 2) - "Le sceptique n'établit rien, pas même son doute" - Sextus Empiricus - Connaissance (≠ préjugé vrai) = je tiens pour vrai qqchose + qqchose est vrai + qqchose est justifié (sinon c'est un préjugé) - Trilemme d'Agrippa ➢Je sais que A / Peux-tu justifier A? / Oui : A parce que B / Est-ce que tu sais que B? / Je sais que B / Peux-tu justifier B? / Etc. … ➢Toute démonstration forme une chaîne de raison ➢Structure 1 : la chaîne se prolonge indéfiniment = régression à l'infini (est-ce que ma connaissance est bien fondée?) ➢Structure 2 : la chaîne forme une boucle = cercle I
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