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Le Roman anglais

Publié le 09/12/2021

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Le roman anglais a pris naissance et s'est développé dans un monde de valeurs sociales. Depuis Moll Flanders de Defoe jusqu'à Jude the Obscure de Thomas Hardy, le romancier anglais a structuré ses schémas sur l'aptitude du lecteur à saisir ce qui était significatif dans une expérience humaine dont il postulait qu'elle leur était commune. Les scènes critiques entraînaient des changements de statut sur le plan social, financier ou conjugal ­ changements qui déterminaient la forme de l'action. Les événements relatés par le roman étaient choisis sur la base de ce critère social. Les problèmes moraux se traduisaient par une action extérieure appropriée qui, à son tour, entraînait des modifications ­ ou des risques de modification ­ dans la destinée et le statut des personnages. La voie qui permettait à ceux-ci de progresser sur le plan social et financier n'était pas toujours celle de la vertu ; le mérite aux yeux des hommes n'allait pas obligatoirement de pair avec la valeur individuelle et cette disparité rendait possibles certaines formes d'ironie. Mais l'ironie ne visait jamais à détruire les symboles universellement admis ; elle jouait sur des paradoxes tels que le rapport très relatif existant entre une position sociale bien assise et la moralité, ou (cf. Vanity Fair, de Thackeray) les ambiguïtés morales qu'impliquaient les impératifs sociaux vis-à-vis des individus.

« Le Roman anglais Le roman anglais a pris naissance et s'est développé dans un monde de valeurs sociales.

Depuis Moll Flanders deDefoe jusqu'à Jude the Obscure de Thomas Hardy, le romancier anglais a structuré ses schémas sur l'aptitude dulecteur à saisir ce qui était significatif dans une expérience humaine dont il postulait qu'elle leur était commune.

Lesscènes critiques entraînaient des changements de statut sur le plan social, financier ou conjugal changements quidéterminaient la forme de l'action.

Les événements relatés par le roman étaient choisis sur la base de ce critèresocial.

Les problèmes moraux se traduisaient par une action extérieure appropriée qui, à son tour, entraînait desmodifications ou des risques de modification dans la destinée et le statut des personnages.

La voie qui permettait àceux-ci de progresser sur le plan social et financier n'était pas toujours celle de la vertu ; le mérite aux yeux deshommes n'allait pas obligatoirement de pair avec la valeur individuelle et cette disparité rendait possibles certainesformes d'ironie.

Mais l'ironie ne visait jamais à détruire les symboles universellement admis ; elle jouait sur desparadoxes tels que le rapport très relatif existant entre une position sociale bien assise et la moralité, ou (cf.

VanityFair, de Thackeray) les ambiguïtés morales qu'impliquaient les impératifs sociaux vis-à-vis des individus. Le romancier du XXe siècle a pris conscience de la disparition de ce sens collectif du symbole qui autorisait descritères si objectifs de sélection ; c'est à lui qu'il appartenait de laisser entrevoir que ce qui était significatif sur leplan de l'expérience humaine pouvait dépendre, non pas d'une convention sociale, mais d'une imperceptiblealtération d'humeur individuelle. Il ne s'agit pas ici de technique plus ou moins poussée.

Le romancier de l'époque victorienne, considérant ce senscollectif du symbole comme allant de soi, brodait là-dessus comme bon lui semblait et en tirait une gammeextrêmement variée d'implications morales.

La seule responsabilité qui lui incombait consistait à illustrer chaquesituation morale par une manifestation de caractère social susceptible d'être décrite. Dans la grande période héroïque d'expérimentation et de développement du roman anglais, de 1920 à 1940, ladisparition des symboles de signification sociale constitue un facteur capital.

Elle implique que les romanciers avaientà mettre au point de nouvelles techniques destinées à persuader le lecteur de la force et de la réalité du senspersonnel des valeurs de l'auteur.

Les moments cruciaux de l'intrigue n'étaient plus marqués par des phénomènespubliquement observables, et son dénouement pouvait parfaitement prendre la forme de représentations oud'expressions de sentiments purement individuels plutôt que celle de symboles sociaux tels que la mort ou lemariage. Ainsi donc, si le thème caractéristique du roman anglais, de Fielding à George Eliot par exemple, était le rapportentre le statut social et la moralité, celui du roman anglais de l'époque de James Joyce, D.H.

Lawrence, E.M.

Forsteret Virginia Woolf devenait le rapport entre la solitude et l'amour.

Si chaque individu est enfermé dans un monde devaleurs personnelles découlant de sa seule et unique expérience, comment une véritable communication peut-elles'établir ? Et, sans communication véritable, comment l'amour est-il possible ? Les progrès de la psychologie avaientattiré l'attention des romanciers sur les complexités de la conscience individuelle (avec ses prolongements dans lesubconscient et l'inconscient), et leur avaient permis de s'apercevoir que la nature de la réponse d'un homme à unesituation donnée et à un moment donné dépend de l'ensemble de son passé, qui demeure présent en lui etconditionne sa sensibilité, ses attitudes.

Si bien qu'énoncer une vérité au sujet de tel ou tel personnage à tel ou telstade de son existence équivaut à dévoiler l'ensemble de son passé.

Cette conception nouvelle bouleverse lesnotions traditionnelles de l'intrigue fondée sur une chronologie régulière, épisodiquement ponctuée de rétrospectivesnettement marquées.

Outre ces nouvelles conceptions de la conscience, avec tout ce qu'elles impliquent dans letraitement du temps, interviennent au cours des années 20 de nouvelles conceptions de la durée, inspirées,directement ou indirectement, du Français Henri Bergson et de l'Américain William James.

Ces données permirent dedévelopper les expériences techniques destinées à représenter le courant de la conscience humaine et à affaiblir letype traditionnel d'intrigue structurée à partir d'événements allant dans une séquence chronologique régulièrejusqu'à la grande scène finale qui amène le dénouement. Les expériences techniques eurent toutefois moins d'importance que le changement d'attitude proprement dit duromancier et du public.

On se prit en effet à considérer les symboles, les rites, les institutions, tous les slogans, lesformules et les conventions comme masquant la véritable réalité de la réaction de l'homme à l'expérience.

La grandemasse du public, avec ses attitudes primaires, n'aurait jamais pu fournir des moyens adéquats de communicationauthentique.

Seule une " société restreinte ", ainsi que le faisait remarquer E.M.

Forster dans The Longest Journey,pouvait rendre possible une telle communication.

Dans Ulysses, de James Joyce, les personnages apparaissentcomme prenant les uns vis-à-vis des autres des attitudes sociales conventionnelles, ils boivent ensemble ce quiconstitue un rite collectif essentiellement primaire ; mais, ce faisant, leur conscience reste toujours isolée, et leurvéritable personnalité demeure incapable de communiquer avec celle d'autrui.

L'héroïne de Mrs.

Dalloway, de VirginiaWoolf, s'efforce continuellement d'atteindre une communication authentique avec autrui et, en même temps, depréserver l'intégrité de son moi contre l'intrusion indiscrète de la personnalité des autres, d'assurer un équilibreprécaire entre la solitude et les conventions, de trouver une façon d'aimer qui ne trahisse ni elle-même, ni celuiqu'elle aime.

Et, toutes choses égales d'ailleurs, c'est là un des grands thèmes des romans de D.H.

Lawrence, quitraitent tous essentiellement des problèmes de relations humaines et de la façon dont les communications vraiespeuvent se trouver entachées de frustration ou de distorsion par les conventions sociales et toutes les formulesmécaniques et sclérosantes que les contraintes de la société industrielle moderne imposent à l'individu ; vice versa,Lawrence inaugure les techniques qui permettent d'échapper à ces forces de distorsion : il exploite les moments de. »

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