Le rôle du poète (cours)

« 21 Le rôle du poète L'essentiel du cours Étymologiquement, le poète est un créateur.

Le mot « poème » vient ainsi d'un terme grec qui désigne un élé­ ment achevé, créé.

Mais toutes ces œuvres créées n'ont pas nécessairement les mêmes fonctions.

Les poètes peuvent ainsi jouer des rôles bien différents.

Toucher le lecteur • Le mythe d'Orphée a inspiré de nombreux auteurs, de ['Antiquité jusqu'au XXI e siècle.

Dans ce mythe, Orphée, privé de sa femme Eurydice, descend aux Enfers pour la ramener du monde des mortse, Grâce aux pouvoirs de sa lyre et de son chant, il vient à bout de nombreux dangers.

Il obtient finalement le droit de ramener Eu­ rydice avec lui mais il la perd une dernière fois en brisant la promesse qu'il avait faite : il se retourne vers Eurydice avant d'avoir rejoint le monde des vivants.

Privé à jamais de celle qu'il aime, Orphée n'a plus qu'à attendre la mort en chantant sa douleur.

Cette histoire illustre tout d'abord l'importance du lyrisme, qui consiste précisé­ ment à produire une expression musicale et touchante des sentiments.

C'est ce que réussit à faire Orphée dans ce mythe.

Mais ce dernier rappelle aussi que la poésie est bien souvent l'espace d'une souffrance que l'art peut sublimer.

• Le poète peut donc avoir pour fonction de toucher le lecteur en utilisant les pouvoirs du langage et en exprimant ses sentiments de manière musicale.

Ce rôle est important dans la poésie romantique, comme en témoigne l'un des premiers recueils romantiques, Les Méditations poétiques de Lamartine. Guider les hommes • Dans un texte intitulé « Fonction du poète », extrait du recueil Les Rayons et les Ombres, Victor Hugo fait du poète un être capable de voir ce que les autres ne voient pas.

« Les pieds ici, les yeux ailleurs », le poète est « pareil aux pro­ phètes »: il peut ainsi« faire flamboyer l'avenir». • Plus tard, Arthur Rimbaud verra aussi dans la poésie l'occasion d'une quête spirituelle : la poésie est un voyage et le poète « un voyant ».

Dans une lettre écrite en 1871, Rimbaud compare le poète à la figure mythologique de Promé­ thée : comme ce dernier, le poète doit se faire « voleur de feu » pour appoiir une forme de connaissance aux hommes.

Pour autant, cette connaissance n'est pas rationnelle dans le cas de Rimbaude, Mystérieuse, elle est davantage d'ordre métaphysique.

Elle devient l'occasion d'inventer une nouvelle langue.. »