Le rire et les larmes dans Tristan et Yseut de Béroul

« Le rire et l es l ar m es L'e xtrême originalité du roman de Bé roul réside dans sa capacité à j ouer avec les é motions du lecteur.

P lus qu'une histoire originale qui l e séduit par ses pé ripéties, l 'œuvre est un é vénement esthétique qui �e ut faire de l'auditeur ou du lecteur u n pe rsonnage à part ent ière de l 'hist oire.

On ne pe ut t rop insister sur l a réception de ce texte par un pu blic représenté dans l e dé rou lement même du récit.

L e lecteur est u n ac teur, représenté symboliquement dans la trame même du t exte.

L e narrateur l'incite à réagir, à prendre part à l' histoire et à exprimer ses sentiments de l a manière la plu s spontanée possible.

C'est le sens de s inte rpellations de l'auteur au public.

Bé roul a bien c onscie nce qu'il l ui faut ménager une gamme d'émotions variées, et que l a monotonie n' est jamais un gage de su ccès.

Tout l'univers de Tristan e t Yseut oscille significativement entre le rire et les larmes.

SCÈNES C OMIQUES L'é pisode des oreilles de cheval fait évidemment de Ma rc un pe r­ sonnage ridicule.

C ette difformité pourrait s'apparenter assez bien aux c ornes dont l a tradit ion populaire affuble les cocus.

Le t hème du c ocuage, pe rmanent dans le roman, e st un motif c omique évident.

A la fois crédule e t borné, le roi ne me sure pas la réalité de l a sit uation et se laisse berner par les a mants.

Le thème du coc uage favorise le c omique de situation e t le comiqu e de c arac tère, et B éroul ne se priv e pas de l 'exploiter.

Ainsi le s amants prennent u n malin plaisir à trom­ pe r le roi Marc sans éprouver le moindr e remords, et l ors du rendez­ �:u s épié, Yseut joue intentionnellement l a je une femme qui dé fend son mari, n'aime que lui et refuse, pour sauvegarder c et amour c onju ­ gal, d'accepter l e moindre c adeau.

En réalité, Yseut fait e xactement. »