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Le Préromantisme

Publié le 09/12/2021

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Le passage du classicisme au romantisme occupe tout un siècle, le XVIIIe. C'est dans cette période qu'est l'explication de la mentalité moderne, et il faut donc étudier de près cette phase de transition ; l'importance n'en est pas seulement historique, c'est la constitution même de l'esprit humain qui est en cause. Et aussi la question de l'efficacité de l'esprit humain. C'est l'évolution des sentiments religieux qui domine cette période ; mais cette évolution religieuse est elle-même dominée par un changement profond dans les sentiments humains. Les changements les plus apparents se font dès le début du XVIIIe siècle, dans le domaine de l'intelligence. D'abord, il y a de grandes acquisitions : on a appris définitivement que c'est la terre qui tourne autour du soleil ; les mathématiques ont fait un immense bond. Newton a enfin donné à l'Europe un système d'ensemble de la constitution physique du cosmos.

« Le Préromantisme Le passage du classicisme au romantisme occupe tout un siècle, le XVIIIe.

C'est dans cette période qu'estl'explication de la mentalité moderne, et il faut donc étudier de près cette phase de transition ; l'importance n'en estpas seulement historique, c'est la constitution même de l'esprit humain qui est en cause.

Et aussi la question del'efficacité de l'esprit humain. C'est l'évolution des sentiments religieux qui domine cette période ; mais cette évolution religieuse est elle-mêmedominée par un changement profond dans les sentiments humains. Les changements les plus apparents se font dès le début du XVIIIe siècle, dans le domaine de l'intelligence.

D'abord,il y a de grandes acquisitions : on a appris définitivement que c'est la terre qui tourne autour du soleil ; lesmathématiques ont fait un immense bond.

Newton a enfin donné à l'Europe un système d'ensemble de la constitutionphysique du cosmos. Mais au-dessous de cet enrichissement magnifique, il y a un appauvrissement dans un autre ordre d'idées, pourtantessentiel aussi : l'explication religieuse de l'univers est en baisses Les meilleures intelligences de l'Europe, occupéesà la fondation des sciences, délaissent la théologie.

Les grands penseurs religieux du moyen âge avaient réussi àincorporer Aristote, qui représentait alors la science.

Il n'y a pas eu au XVIIIe siècle de grands penseurs catholiquesqui aient réussi à incorporer la science de leur époque à leur système religieux.

Le dernier, peut-être le plus grand,des théologiens est le protestant Leibniz, et il n'est pas suivi.

Nous souffrons toujours aujourd'hui de cette scissionprofonde, que nous sentons artificielle et fausse, entre nos tendances religieuses et nos tendances scientifiques. C'est exactement dans cet abaissement de la pensée religieuse et dans cette émergence des sciences de la natureque se situe le préromantisme. Si nous comparons Rousseau à Bossuet, la position devient évidente.

Rousseau est, au point de vue purementintellectuel, bien au-dessous de Bossuet.

Il suffit de comparer la Confession de foi du vicaire savoyard de Rousseauau Traité sur le libre arbitre de Bossuet, ou au Traité de l'existence de Dieu de Fénelon.

Il y a plus : ce n'est passeulement la puissance intellectuelle qui a diminué : c'est le confiance mise en la raison.

Bossuet, par un paradoxequi aujourd'hui nous semble étrange, Bossuet, le croyant, se fie entièrement à la raison ; Rousseau ne donne pascette valeur à la raison, et se fie beaucoup plus au coeur.

Chose étonnante pour nous, le culte de la raison auXVIIe siècle était conditionné par l'existence d'une certitude religieuse.

Plus on a abandonné cette certitudereligieuse, plus on s'est défié de la raison en matière religieuse.

La raison a pris le pouvoir dans le domainemathématique et naturel.

Elle a abandonné le domaine théologique, où on a appliqué le vers de Molière : Et le raisonnement en bannit la raison. En réalité, le coeur humain qui s'est révolté contre la raison.

Voyons la présentation de l'amour dans la littérature et,après tout, la présentation de l'amour est le thème principal de la littérature.

Le XVIIe siècle, et Descartes etCorneille, avaient adopté cette théorie proprement mons-trueuse que c'est la raison qui produit l'amour.

Puisquetout devait être raisonnable, l'amour ne pouvait être produit que par le mérite.

Les classiques ont-ils vraiment crucela ? Molière avait bien protesté, ou plutôt Alceste. " Mais la raison n'est pas ce qui règle l'amour " tout le monde dit à Alceste qu'il a tort d'aimer Célimène et à la findes péripéties, Alceste décide de ne plus aimer Célimène.

Pauline, qui n'aime pas d'amour son mari Polyeucte, se metà changer de sentiment lorsqu'il est avéré que Polyeucte est supérieure à Sévère.

Le mérite appelle l'amour.

Or cen'est pas vrai.

C'est Alceste qui avait raison.

Le préromantisme commence lorsqu'on reconnaît la primauté du coeur-la domination des sentiments.

Phèdre a tort d'aimer Hippolyte.

C'est le classicisme.

Au XIXe siècle, c'est à Phèdrequ'on s'intéressera : ce sera le romantisme.

Le coeur aura triomphé.

C'est la Julie de Rousseau, dans la NouvelleHéloïse, qui fera la transition.

Pour Rousseau, Julie n'a pas tort d'aimer, alors qu'elle n'a pas le droit d'aimer : c'est lasociété qui est mal constituée et qui a tort de se mettre en travers de l'amour.

Mais Julie est dominée encore etn'ose pas se livrer à son amour.

Ce n'est que le préromantisme.

Les Julie qui viendront ensuite se feront enlever : cesera le romantisme. Sous la révolte contre la raison théologique, il y a donc la révolte contre la loi morale.

Une fois le dogmatismereligieux abandonné, en effet, une autre sorte de raison, plus élémentaire mais bien plus générale, qu'on appelle lesens commun, intervient : au nom de quoi va-t-on condamner la passion ? Si on ne croit plus qu'un Dieu trèsrigoureux punit éventuellement l'adultère, la licence des moeurs n'est plus tellement répréhensible.

C'est bienl'attitude de Voltaire, sensuel léger plutôt que sentimental, et qui n'est encore qu'un classique dégénéré.

Mais sitôtqu'on va se mettre à cultiver le sentiment pour lui-même, on a déjà en puissance tout le romantisme.

On est dans lepréromantisme.

Les Français, trop adonnés à la raison après leur triomphe du XVIIe siècle, ne pourront guère êtreles premiers ni dans le préromantisme, ni dans le romantisme.

Les pays protestants à tendances libérales ouvrirontles voies.

Rousseau, à vrai dire, n'est pas Français.

Il est protestant, Suisse, individualiste, mélancolique, peuple.Tout le contraire de Voltaire. La Nouvelle Héloïse est de 1761.

Mais, dès avant cela, les Scandinaves avaient fait irruption dans l'Europe cultivée,et dès 1755 l'Edda avait été traduit en français, à ces légendes du Nord, s'ajoutent les poèmes d'Ossian dès 1760.. »

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