LE PÈRE HUC
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
LE PÈRE HUC
J8T3-r86o
J L est des célébrités d'unjour, des noms subitement et universellement connus, qui retombent
peu après dans l'oubli.
Il n'en fut pas de même du Père Huc.
Sa prodigieuse renommée lui a
survécu.
L'épreuve d'un siècle n'a fait que la confirmer et elle le met parmi nos classiques.
En 1850,
le retentissement de son voyage en Tartarie et au Tibet vient d'abord de ce que la Chine inté
rieure
et son empire occidental étaient en grande partie interdits et inconnus.
Dix éditions succes
sives en vingt ans des
Souvenirs d'un VO)'age dans la Tartarie, le Tibet et la Chine pendant les années 1844,
1845
et 1846; leurs traductions en anglais, en allemand, en espagnol, en italien, en russe, en
hollandais; leur succès permanent qui nécessite de nos jours encore de nouvelles impressions
bien
que la nouveauté n'ait plus à intervenir comme au siècle dernier, sont le fruit d'un mérite
littéraire incontestable.
L'attrait de la lecture subsiste alors qu'elle n'apprend plus rien, depuis
que d'autres y sont allés voir et ont aussi rapporté ce qu'ils avaient vu.
Le fait est à peu près unique
dans la littérature de l'exploration.
Evariste-Régis
Huc était né à Caylus (Tarn-et-Garonne) le 1er juin 1813 et non à Toulouse,
comme le
répètent les encyclopédies.
A vingt-trois ans il entrait au séminaire de la Congrégation
de Saint-Lazare, y prononçait
ses vœux en 1838 et, aussitôt ordonné prêtre, au début de l'année
suivante, il était envoyé en Chine.
Il débarqua à Macao après une traversée de cinq mois et demi.
A Macao, où était la Procure
de la Mission, il resta dix-huit mois, d'août 1839 à février 18,p.
Ses supérieurs le destinaient à la
Mongolie.
Le 2 avril 1836, le P.
Gabet, son futur compagnon de voyage, avait écrit: «Je me
trouve sur mon départ de Macao; je vais à Pékin; la mission dans laquelle je travaillerai s'étend à
proprement parler depuis la ville de Pékin jusqu'au pôle arctique.»
Le voyage du P.
Huc, de Macao à Si-Wan-Tseu, au nord-ouest de Pékin, dura quatre mois.
Là, il fit un séjour de deux ans pour apprendre le chinois et du mongol.
Une lettre de Gabet nous
apprend la conversion d'un lama, prohablement Samdachiemba, le fidèle compagnon du grand
voyage au Tibet : « Dans l'un de ces voyages, j'allais chez les Mongouls, peuple qui ne bâtit point
de maison,
qui ne cultive rien et qui vit de laitage et de la viande de ses troupeaux : il n'y a pas
un seul chrétien parmi eux, ils adorent quelques esprits bizarres ...
je voulais amener quelques
enfants
pour les élever ici, mais aucun ne voulut venir; je fus dans trois camps sans rien gagner,
ct
je m'en revins à vide, le jour de l'assomption un des ministres de leur religion qu'ils appellent
Lama, âgé de vingt-quatre ans et dans la famille duquel j'avais été, vint ici pour m'apprendre à
lire leurs livres, il est resté ici
un mois, après quoi le bon Dieu l'a converti : il est très instruit et a
de bien bonnes qualités, il
va me suivre en mission où il continuera de s'instruire de la bonne
doctrine après quoi on le Baptisera.» (1er octobre 1837.) (Nous avons respecté l'orthographe et
la ponctuation.)
C'est de cette région de Si-Wan-Tseu que Huc fut envoyé avec l'abbé Gabct, son aîné de
cinq ans, ordonné prêtre cinq .• ns avant lui et son chef, dans la Tartarie mongole pour évangé
liser
«les Mongo-nomades du nord>> (Mgr Mouly).
Les deux missionnaires partirent de la
200 HUC Aquarelle du XIX• 1iècle.
Photo Flammarion.
Paril.
»
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