Le paganisme

« Le paganisme Le paganisme est une notion qui naît avec la religion chrétienne.

La religion chrétienne, en effet, est exclusive,universelle, et considère être la seule vraie.

Elle rejette donc tous les autres cultes sous cette dénominationpéjorative de païen.

On y retrouve tout aussi bien les anciens cultes de Rome que les cultes des peuples barbaresou des autres peuples de l'Antiquité comme les Égyptiens.

Pour les chrétiens, le but est de convertir tous cespeuples à la vraie foi.

Son prosélytisme se fait ainsi conquérant, dès les débuts, et avant même de devenir religionofficielle.

Le christianisme a cependant plus de mal à évangéliser les campagnes, d'où ce nom de païen, du latinpaganus, paysan.

Cette conception chrétienne de la religion est tout à fait étrangère à l'Antiquité et aux Romains.Ceux-ci ne pensent pas que leurs dieux sont les seuls existants.

Ils peuvent tout à fait adjoindre dans leur panthéonun dieu étranger.

Quand ils sont dans un pays étranger, ils trouvent plus sûr de sacrifier aux dieux locaux, qui, àdomicile, doivent certainement avoir plus de pouvoir que les dieux romains.

Ils trouvent d'autre part normal que lespeuples conquis ajoutent à leur panthéon le culte de Rome et de l'empereur.

Cela ne dérange du reste nullement cesderniers.

Une seule exception notable, les juifs, qui ne reconnaissent qu'un seul dieu, et ne peuvent donc rendre unculte à l'empereur.

Puis bien sûr les chrétiens, qui, à la différence des juifs, s'adressent à tout le monde et passeulement à un peuple élu.

C'est au IIIe siècle que la religion chrétienne arrive peu à peu jusqu'au plus haut sommetdu pouvoir spirituel.

Jusqu'ici elle avait été plus ou moins clandestine et avait dû faire face à plusieurs périodes depersécution, la dernière sous Dioclétien.

En 313, avec l'édit de Milan, Constantin proclame la liberté des cultes.

En380, Théodose institue le christianisme comme religion officielle.

Cette progression du christianisme entraînelogiquement une chute de l'antique religion gréco-romaine, appelée à présent paganisme.

Seul l'empereur Julien, depar son goût pour l'hellénisme, a essayé de retourner à la religion de ses ancêtres.

Il a même voulu régénérer lesanciennes croyances gréco-romaines, afin qu'elles répondent plus aux nouvelles aspirations spirituelles du temps,comme a su le faire le christianisme.

Mais son règne trop court (361-363) n'a pu permettre de mener très avant cesréformes.

Et à sa mort, toutes ses mesures se trouvent être annulées.

Lui-même reçoit le nom de Julien l'Apostat,c'est-à-dire le renégat.

Finalement, de 390 à 392, l'empereur Théodose, par plusieurs édits, proscrit complètementles cultes païens et toutes les manifestations qui lui sont associées, tel le sacrifice aux dieux ou la divination.

Lestemples païens sont détruits (par exemple le Serapeum d'Alexandrie) ou reconvertis en églises.

D'autres aspects dela civilisation romaine sont aussi condamnés par le"© 2000 Les Editions Atlas.

Tous droits réservés."page 1christianisme, comme les thermes ou les jeux du cirque.

Les peuples barbares ont également peu à peu abandonnéleurs anciennes croyances païennes pour le christianisme.

Mais ils ont choisi souvent des formes hérétiques de cedernier, tel l'arianisme qu'adoptent les Ostrogoths, les Wisigoths, les Vandales et les Burgondes.

A la lutte duchristianisme contre paganisme se substitue alors une deuxième lutte entre christianisme orthodoxe et hérétique.

Cesont les Francs qui adopteront les premiers le catholicisme romain.. »