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Le NABIS

Publié le 16/05/2020

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« Le NABIS C'est Auguste Cazalis qui retrouve pour ses amis Paul Sérusier, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, etc., le nom de Nabisqu'il emprunte à l'hébreu, nom qui désigne un prophète, un homme inspiré par Dieu.

Si en 1888, ces artistes le reprennent à leurcompte, c'est qu'ils ont l'ambition de régénérer la peinture comme les prophètes ont refondé la foi d'Israël.

Paul Sérusier écrit àMaurice Denis : “ Je rêve pour l'avenir d'une confrérie épurée, uniquement composée d'artistes persuadés, amoureux du beau et dubien mettant dans leurs œuvres et leurs conduites ce caractère indéfinissable que je traduis par Nabi.

”.

Dans le temps où Sérusierécrit ces mots, Paul Gauguin et les peintres qui l'entourent disent former un groupe “ impressionniste et synthétiste ” et ce groupe quipeint des surfaces décoratives aux couleurs puissantes souvent cernées d'un trait est distingué par d'autres par le mot de “cloisonnisme ” et parfois encore par celui de “ japonisme ”.

C'est dire que ce que l'on désigne par le mot de “ Nabi ” est irrigué demouvements divers.

C'est dire encore que ce mouvement est singulièrement malaisé à définir.

En décembre 1895, les œuvres conçuesdans le domaine des Arts décoratifs par ceux qui se disent nabis qui sont présentées dans la galerie que Siegfried Bing ouvre rueChauchat, à Paris, sont désignées par le nom… Art nouveau.

Quatre ans plus tôt, le critique d'art Félix Fénéon avait donné pour titre àl'un de ses articles consacrés aux mêmes artistes : Quelques peintres idéistes.

Au bout du compte, les nabis, même si Félix Valotton futsurnommé le “ Nabi étranger ”, si Bonnard fut qualifié de “ Nabi très japonard ”, si James Pitcairn-Knowels fut “ Nabi écossais ” et JosefRippl-Ronaï “ Nabi hongrois ”, n'auront été peut-être que des amis qui se seront retrouvés dans l'atelier de Paul Ranson “ autour deschopes de bière ou des tasses de thé que la jeune maîtresse de maison servait avec une grâce primesautière et une inaltérable gaieté.”.

Constat de Bonnard : “ La société était prête à accueillir le cubisme et le surréalisme avant que nous ayons atteint ce que nousavions envisagé comme but.

Nous nous sommes retrouvés en quelque sorte suspendus dans l'air.

”. Nabis signifie "prophète" en hébreu.

Ce terme est attribué par le poète Henri Cazalis.

Il désigne un groupe de très jeunes artistes quiveut s'affranchir du naturalisme et particulièrement de l'impressionnisme, jugé trop sensible et superficiel.

Formés à l'Académie Jullianet à l'Ecole des Beaux-Arts, les peintres Pierre Bonnard, Denis, Roussel, Ranson, Vuillard, Lacombe et Vallotton se regroupent autourde leur aîné, Paul Sérusier.

Le sculpteur français Aristide Maillol et des artistes européens, comme le Hollandais Jan Verkade, sejoindront à eux quelques années plus tard.

Ils s'opposent à l'enseignement traditionnel, "où le réalisme le plus grossier avait succédé àl'académisme falot des derniers élèves d'Ingres".

Ils se déclarent disciples de Gauguin, découvert en 1888, à Pont-Aven, par Sérusier.Les Nabis vouent une grande admiration à Cézanne, pour les fresques ornementales de Puvis de Chavannes et le monde imaginaired'Odilon Redon.

Les estampes japonaises exercent également sur eux une grande influence.

Mais, leur aventure commencevéritablement en 1888, avec un panneau mystérieux de Sérusier: "Paysage du bois d'Amour", ou encore appelé, "Le Talisman".

Ils'agit d'un paysage aux couleurs vives et aux formes synthétiques, peint sous la direction de Gauguin.

Excepté quelques motifs"réalistes", Sérusier refuse le modelé et s'aventure sur le chemin de l'abstraction.

Ce petit tableau devient le témoin, le "talisman" dela doctrine nouvelle.

Ces jeunes artistes se réunissent à l'atelier de Paul Ranson, appelé le "temple des prophètes".

Ils affirment unevolonté d'élaborer une nouvelle esthétique et de retrouver l'essence sacrée de la peinture.

Ils cherchent également à abolir les limitesqui séparent la peinture de chevalet et l'art décoratif.

Les Nabis ont pour ambition de traduire la pensée symbolique, de spiritualiser lapeinture.

En août 1890, dans la revue Art et Critique, Maurice Denis (il n'avait pas vingt ans), en théoricien du mouvement, donne lameilleure définition de la toile: "se rappeler qu'un tableau (...) avant d'être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconqueanecdote (...) est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées." Les peintres "nabis"insistent donc sur l'autonomie de la peinture bidimensionnelle.

Bonnard (appelé le "Nabi très japonard") et Valloton intègrent à leursystème formel la problématique de l'art japonais qui rejette la perspective.

Ils refusent également le modelé et le relief quiappartiennent à la sculpture.

En revanche, ils exaltent les arabesques, les motifs géométriques, les couleurs pures et complémentaires,traitées en aplats, qui traduisent mieux les émotions.

Le dessin est très affirmé et va jusqu'au cerne épais autour des motifs.

Refusantle réalisme, ils tentent de retrouver "la saveur de la sensation primitive".

Pour les Nabis, toute émotion, toute pensée possèdent des"équivalents" plastiques et colorés.

L'oeuvre d'art, considérée avant tout comme un objet composé et ordonné, est une transpositiond'une sensation reçue.

Dans cette perspective, les Nabis affirment la primauté de l'intelligence du peintre dans sa création.

Son rôlen'est plus seulement de reproduire avec fidélité la réalité, mais de l'interpréter, de la transformer.

Les Nabis, désirant étendre lesapplications décoratives de la peinture, manifestent un intérêt pour les arts décoratifs.

Leur art synthétique convient également auxaffiches, lithographies et illustrations de livres.

Abandonnant la notion traditionnelle du support pictural, ils s'expriment dans la créationdes timbres, des marionnettes et des papiers peints.

En outre, les Nabis veulent intégrer l'art à la vie: "Notre génération a toujourscherché les rapports de l'art avec la vie.

A cette époque, j'avais personnellement l'idée d'une production populaire et d'applicationusuelle: gravure, éventails, meubles, paravents", dit Bonnard, rendu célèbre pour sa première affiche pour France-Champagne.

Lespeintres participent ainsi à toutes les créations nouvelles, notamment aux scénographies du théâtre d'art de P.

Fort, dont la fondationest destinée à "contredire par une rivalité active et pleine de foi le Théâtre-Libre d'André Antoine, où s'efforçait l'école naturaliste"(Pierre Louys).

Bonnard et Sérusier s'occupent de la décoration de la pièce Ubu roi d'Alfred Jarry, dont la première représentation datede 1896.

Vuillard, Bonnard et Roussel collaborent à la "Revue Blanche", créée par Thadée Natanson et ses frères.

Les Nabis exposentensemble chez Le Barc de Boutteville, de 1891 à 1896.

Puis, leurs expositions se déroulent chez Ambroise Vollard, en 1897 et 1898.C'est la galerie Durand-Ruel qui accueille leur dernière exposition, en 1899.

Le groupe se sépare en 1903, mais chacun de son côtécontinue à participer au développement de l'art du XXème siècle.

Leurs recherches, qui ont contribué à définir de nouveaux espacespicturaux, annoncent l'Art nouveau.. »

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