Le héros tragique à travers Phèdre de Racine

« Dissertation littéraire Dans son ouvrage Poétique, Aristote donne à la tragédie le rôle de Catharsis : Elle crée chez le spectateur de forts sentiments de telle façon à le purifier, donc à le rendre vertueux.

Pour arriver à réaliser cet objectif, la tragédie repose sur des personnages aux traits particuliers.

Un critique affirme : « Les héros tragiques sont des êtres hors du commun, sur lesquels pèse une mystérieuse culpabilité, des individus qui entrent en conflit avec les dieux, avec les autres hommes et avec euxmêmes.

Ils expriment de façon exemplaire l’énigme et le scandale de la condition humaine telle qu’elle est : grandeur et misère.

» Quelles sont donc les forces opposées et variées qui animent le héros tragique , qui le poussent vers son destin fatal ? S’agit-il des dieux, des autres ou d’un conflit interne qui le précipite vers la fin inévitable ? En premier lieu, Les tragédies mettent en scène des personnages en lutte contre un destin qui s’abat sur eux.

Les Dieux, pour de multiples raisons, jettent leur sort sur des êtres incapables , les contraignant ainsi à une lutte désespérée et une fin malheureuse.

Le héros tragique se sait condamné et pourtant il continue à se débattre.

A peine entrée en scène, Phèdre veut déjà mourir pour ne plus souffrir de ce mal d'amour qui l'affaiblit : « Soleil, je te viens voir pour la dernière fois.

».

(V.172) Elle exprime à plusieurs reprises dans le drame son impuissance devant ces forces. On peut constater dans le premier acte qu’elle pense que tout l’univers se retourne contre elle.

Dans la dernière scène de la pièce, elle tient toujours à cette idée.

Après avoir admis à Thésée son amour incestueux, elle explique sa raison : « Le Ciel mit dans mon sein une flamme funeste ».

(V.

1625) La mort semble la seule issue pour le personnage de Phèdre qui ne peut révéler son terrible secret : « Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste ». Phèdre se présente tout au long de la pièce comme une victime, qui subit malgré elle une loi qui la dépasse et la détruit.

Sa passivité est exprimée à plusieurs reprises, lorsqu'elle s'en remet entièrement à Oenone.

Tout est, en fait, joué d’avance, et ce qui se passe entre la première apparition de Phèdre et la dernière n’est qu’une attente, un bref instant d’espoir d’une réconciliation avec le monde, une illusion bientôt rompue. Ni la volonté des hommes, ni les hasards imaginaires ne peuvent changer le déroulement qui semble décidé par les lois de la nature.

Phèdre est consciente qu’elle subit le châtiment infligé par Venus à sa famille : « Ô toi ! Qui vois la honte où je suis descendue, Implacable Vénus, suis-je assez confondue ? Tu ne saurais plus loin pousser ta cruauté.

Ton triomphe est parfait, tous tes traits ont porté.

» (V.

813816) La déesse, ainsi, se venge du grand père de l’héroïne et à travers lui de toute sa descendance car il l’avait dénoncée à son mari après l’avoir vu commettre l’adultère.

La fatalité suit inévitablement le héros tragique quoi qu’il fasse, où qu’il aille. En second lieu, tout se fait dans les tragédies comme si le héros tragique ne doit avoir aucun moment de répit.

De lutte en lutte, les obstacles se multiplient, et avec eux les ennemis de tout bord.

Les Dieux, pour accomplir leur sort, dressent d’autres personnages dans le chemin de nos condamnés.

Selon le désir de ces divinités, ils peuvent soit les aider momentanément ou à l’opposé participer à leur affaiblissement et leur anéantissement. Le conflit du héros tragique avec d’autres personnages s’inscrit dans une logique de préservation de lui-même, de son identité, de sa pensée et donc de son intégrité. Les personnages peuvent parfois avoir le visage d’un proche tel un père ou même celui d’un amour.

Hippolyte, bien qu’il aime éperdument Aricie, chercha un moment à se défaire de cet amour donc à s’éloigner de sa bien-aimée.

Dans un autre moment ,il doit faire face à son propre père et se dresser contre lui à fin de défendre sa passion et son choix.

Ensuite, Phèdre céda devant la proposition de.... »