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Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo est-il un roman romantique ou réaliste contre la peine de mort ?

Publié le 07/10/2022

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« 5 DISSERTATION 10 D’après vous, Le Dernier jour d’un condamné de Victor Hugo est-il un roman romantique ou réaliste contre la peine de mort ? 15 20 25 30 « Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.

» Après avoir assisté plusieurs fois au spectacle de la guillotine, Victor Hugo, indigné et révulsé par la peine de mort, 35 entreprend l’écriture du roman Le Dernier Jour d’un Condamné qui sera publié sous son nom en 1832.

Le romantisme est un mouvement culturel apparu en Europe au XVIIIème siècle qui a pour but d’explorer toutes les possibilités de l’art afin de caractériser des états d’âmes ainsi que de défendre des causes sociales.

Grand auteur romantique du 19ème siècle, Victor Hugo consacre sa vie à lutter et à défendre des causes sociales à travers ses romans.

Le Dernier Jour 40 d’un Condamné participe au mouvement romantique, cependant, c’est également un roman avec de nombreux aspects réalistes car en réalité, Victor Hugo se sert de ce roman pour dénoncer la peine de mort.

Dans cette dissertation, nous allons expliquer pourquoi Le Dernier Jour d’un Condamné est un roman romantique qui a des aspects réalistes, mais également pourquoi c’est avant tout un roman politique et avant-gardiste. 45 50 55 60 65 70 75 Le Dernier Jour d’un Condamné participe au mouvement du romantisme.

Ce roman comporte de nombreux aspects romantiques.

Le narrateur est un personnage fictif inventé de toutes pièces par Victor Hugo.

Celui-ci est une personne éduquée, il porte une redingote et a de l’argent.

Il montre même un certain dédain envers l’argot qu’utilisent certains des prisonniers, qu’il décrit comme « une langue entée sur la langue générale comme une espèce d’excroissance hideuse, comme une verrue ».

Le fait qu’il vienne sans doute d’une classe supérieure nous explique sa proximité avec les arts et la littérature.

Il a une notion de sensibilité lyrique qu’il exprime à travers de magnifiques descriptions tout au long du roman, « C’était une chose repoussante que toutes ces monstrueuses paroles sortent de cette bouche vermeille et fraiche.

» Il utilise ici une antithèse, figure de style particulièrement affectionnée par l’esthétique romantique.

Le narrateur nous donne un témoignage de son expérience en prison, il défend la cause de l’abolition de la peine de mort.

Ceci a une dimension romantique, en effet, le romantique défend des causes sociales, politiques et historiques Ce roman donne une grande importance au « je », c’est-à-dire qu’il met en avant l’individuel.

Il est écrit à la première personne du singulier, et le narrateur se concentre sur son point de vue, sa perspective.

« Ce bruit de sourd de cris que j’entends au dehors, […] ce prêtre en robe noire, cet autre homme aux mains rouges, c’est pour moi! » Dans cet extrait, par exemple, le narrateur imagine le moment de sa mort, il imagine un spectacle qui est renforcé par l’hypotypose, tout est centré autour de lui.

On voit le monde à travers le journal intime de cet homme condamné à mort et qui va mourir dans cinq semaines.

Le narrateur déclare écrire ce journal ce journal car il n’a rien d’autre à faire, il tente d’extérioriser la tempête intérieure et psychologique qu’il vit.

Le tempo change tout au long du roman, parfois quelques journées sont très vites résumées, parfois il y a des ralentis où le narrateur se concentre sur quelque chose de spécifique.

Ces moments permettent de démontrer la grande sensibilité du narrateur pour qui ces cinq semaines semblent irréelles, il est dans un état de panique et de grande réflexion.

Ce roman est un livre qui émut, qui est sensible et sentimental.

Le narrateur est nostalgique du passé, son long monologue intérieur est entrecoupé de souvenirs de son passé qu’il décrit comme sa « vie d’avant ».

Il pense à sa femme, à sa fille et à toute la vie, l’amour et la tendresse qu’il va rater.

Il a des sentiments, et exprime ouvertement ses émotions et ses pensées.

Son histoire tragique, ainsi que les sentiments forts qu’il vit tels que la détresse, la panique et la nostalgie font que le lecteur prend pitié de lui. Cependant, Le Dernier Jour d’un Condamné a également des aspects réalistes.

Victor Hugo a pour but d’écrire un roman qui représente avec précision et minutie ce qu’est la vie d’un condamné en mort.

Le roman possède de nombreux aspects qui donnent une notion de 80 réalisme.

Le narrateur met en avant de nombreux détails, il décrit certaines choses telles que les procédures de sa sentence ainsi que les endroits où il est emmené avec une très grande précision.

Il consacre par exemple un chapitre entier à décrire sa minuscule cellule.

Il lit sur le mur le nom des anciens locataires de la cellule avant lui: : « Papavoine » « — DAUTUN, 1815. — POULAIN, 1818.

— JEAN MARTIN, 1821.

— CASTAING, 1823.

», ces personnes ont réellement 85 existé.

En effet, le narrateur fait des références à des figures, endroits et lieux historiques.

Il parle de Bicêtre, l’endroit où il est détenu, ainsi que la Conciergerie et la Grève qui sont des lieux réels.

Il fait allusion à Napoléon Bonaparte et à Bories.

Il s’inspire également de découvertes scientifiques.

Lorsqu’il décrit sa condition physique, il nous fait une description de ses sensations de manière quasiment médicale: « J’ai des tressaillements convulsifs, et de temps en temps la 90 plume tombe de mes mains comme par une secousse galvanique.

» Certaines libertés créatives ont été prises afin de donner l’impression que le roman est un véritable journal intime.

Les notes de l’éditeur qui sont fictives donnent l’impression que ce journal est réel, a une dimension physique, et que les propos du narrateur sont un véritable témoignage.

Les derniers mots du roman sont « Ah ! les misérables! Il me semble qu’on monte l’escalier ».

Le roman se finit car le 95 personnage va mourir et comme c’est une autobiographie fictive, il ne peut plus écrire après sa mort.

Le monde est décrit de manière réelle.

Il y a une absence d’idéalisme, le narrateur décrit les choses telles qu’elles sont, sans les romantiser.

Il montre le côté horrible et hideux de la société, sans rien chercher à cacher.

Il décrit le travail inhumain que subissent les.... »

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