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Le carbonisme

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

carbonarisme, mouvement politique formé de sociétés secrètes dont les premières sont apparues au début du xixe siècle dans le royaume de Naples.

Le carbonarisme — de l’italien carbonaro, « charbonnier « — a joué un rôle pionnier dans l’affirmation du sentiment national unitaire italien.

2   UNE INFLUENCE RÉVOLUTIONNAIRE FRANÇAISE

Terme d’origine française, le carbonarisme ou charbonnerie fait, pour certains, référence à l’organisation des charbonniers du Jura français ; pour d’autres, elle rappelle seulement que les réunions des carbonari se tiennent par précaution dans les bois. Mais, quelle que soit la thèse retenue, l’origine française indique de façon certaine que les premiers membres de ces sociétés sont des républicains qui, engagés dans les armées françaises de l’Empire, s’insurgent contre la prise de pouvoir de Napoléon Ier. Ils gagnent ensuite à leur cause des élites locales, essentiellement des magistrats et des commerçants.

Les carbonari sont également influencés par la franc-maçonnerie française, avec laquelle ils entretiennent d’étroites relations. Leur organisation s’inspire d’ailleurs de celle de la société maçonnique : constitution de loges (les ventes ou vendite de 20 membres), rituels d’initiation, secret des travaux. Le programme des charbonniers porte la marque révolutionnaire française : lutte contre le despotisme et quête des libertés fondamentales.

3   L’HOSTILITÉ AU DESPOTISME

Antibonapartistes, les premiers carbonari s’organisent à partir de 1808 dans le royaume de Naples, contre le gouvernement français de Joachim Murat. Le mouvement essaime ensuite vers l’Italie centrale, notamment dans les États pontificaux annexés par Napoléon en 1809. À la fin de l’aventure napoléonienne, lorsque la restauration monarchique est virulente dans toute la péninsule, le carbonarisme s’en prend aux autorités autrichiennes qui soutiennent les régimes absolutistes. Parallèlement, il précise sa revendication indépendantiste.

Les carbonari passent à l’action à Naples (juillet 1820) et dans le Piémont (mars 1821), encouragés par l’héritier au trône, Charles-Albert de Savoie-Carignan. Ces soulèvements révolutionnaires sont sévèrement réprimés par les troupes autrichiennes et de nombreux agitateurs sont condamnés : l’expérience des cachots de Spielberg inspire à l’écrivain patriote Silvio Pellico son ouvrage majeur Mes prisons (1832), ouvrage qui participe à la diffusion des idéaux du mouvement. Malgré l’échec de la vague révolutionnaire de 1820-1821, lié à une vision élitiste de la politique, le carbonarisme marque les esprits et favorise l’implantation d’un sentiment unitaire chez de nombreux Italiens.

4   UNE ACTION POLITIQUE EN ÉCHEC

Le carbonarisme, qui a gagné l’Europe plus discrètement et en particulier la France, est également présent lors de la révolution de Juillet 1830 à Paris. La victoire entraîne une nouvelle fièvre révolutionnaire dans la péninsule italienne en 1831 ; des insurrections à Modène, Parme, en Romagne et dans les États pontificaux sont une fois encore durement réprimées et sont suivies d’une puissante réaction.

Cet échec impose une transformation profonde de la charbonnerie, à l’initiative de Giuseppe Mazzini. Alors réfugié à Marseille, ce dernier fonde une nouvelle société secrète, la Jeune-Italie, à partir de laquelle il tente d’unir les différentes composantes du carbonarisme en scellant un « pacte de fraternité « avec Filippo Buonarroti, responsable de la société secrète des Veri Italiani. Ensemble, ils revendiquent une République unitaire, démocratique et déiste. Absorbé par la Jeune-Italie, le carbonarisme disparaît alors progressivement, ayant largement apporté son écot à la progression du sentiment national.