L’art totalitaire est-il un véritable art ou une simple mise en scène du pouvoir ?
Publié le 08/03/2025
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L’art totalitaire est-il un véritable art ou une simple mise en scène
du pouvoir ?
Souvenons-nous que le régime nazi était dirigé par un artiste raté qui, en
1907, échoue à l’académie des beaux-arts de vienne.
Dès son entrée en
politique, il se mêla donc d’esthétique annonçant dans son programme
quel art était validé et quel art ne l’était pas en se fondant sur ses gouts
personnels.
Pour Hitler un artiste qui peignait l’herbe en bleue était
forcément un menteur.
En 1933, il créa une chambre de la culture
(Reichskulturkammer)nqui a pour mission de réprimer la création
artistique libre, et de la rendre conformes aux idéaux nazis d'art « aryen »
ou « héroïque ».
Elle est dirigée par joseph Goebbels qui soutient l’idée
qu’une minorité intelligente doit prendre le pouvoir et la masse doit être
modelée
Certains artistes comme Adolf Wissel servirent la propagande nazie.
Les
peintures de ce genre étaient destinées à montrer que les paysans et la
classe ouvrière avaient une vie agréable.
Son tableau le plus connu est
la Famille de paysans de Kahlenberg (1939), une huile sur toile
représentant une famille aryenne à une table.
Comme nous pouvons
l’observer, personne ne nous ou ne se regarde, le seul regard vient de la
poupée en bas à gauche.
Tout ce qui est vivant est transparent, on nous
livre la représentation d’êtres humains réduits à un statut symbolique : le
symbole de la famille concept déshumanisé.
On retrouve aussi Arno
Breker, le Michel-Ange allemand.
Son travail, inspiré des statues de la
Grèce antique rempli les critères esthétiques du IIème Reich célébrant la
force de la race aryenne.
Le régime nazi lui passe des commandes
spectaculaires de statues devant la nouvelle chancellerie ou pour le stade
olympique de berlin.
Mais le problème du régime nazi, ce n’était pas ce type d’œuvres mais
bien les artistes qui nous traduisaient leurs sentiments face au conflit : par
exemple "La Guerre" d’Otto Dix montre des soldats partant au combat
dans une atmosphère sombre et pesante.
Leur visage est figé, presque
cadavérique, annonçant leur destin tragique.
La guerre les a brisés, à la
fois physiquement et psychologiquement.
Un soldat masqué (peut-être
Dix lui-même) traverse le carnage, comme un spectre hanté par la guerre.
Elle ne glorifie pas la guerre, mais en montre les ravages, ce qui va à
l’encontre de l’imagerie héroïque et nationaliste du Troisième Reich.
Ou
encore Paul klee qui à l'image du Masque peur, produit en 1932,
contrecarrait la terreur par une iconographie enfantine et n'a cessé de
parodier l'ordre nazi qui menace la République de Weimar.
Inspirée d'une
sculpture du dieu de la guerre Zuni que Klee avait vue, elle a été peinte à
la veille de la prise de pouvoir d'Hitler en Allemagne.
Les deux paires de
jambes suggèrent que deux personnages pourraient soutenir et se cacher
derrière ce masque monumental de style carnaval, une disposition liée à
la déclaration métaphorique de Klee : « Le masque représente l'art, et
derrière lui se cache l'homme.
».
Le 1er décembre 1936, Hitler nomme Adolf Ziegler, président de la
Chambre des Beaux-arts.
Il reçut un décret du ministre de la Propagande,
qui l’autorise « à sélectionner et confisquer » des œuvres d’art jugées
décadentes dans les collections nationales pour monter une exposition.
Ziegler s’est basé sur le livre de Carl Einstein[27], L’art au vingtième
siècle, pour déterminer ce qui était moderne donc anti-allemand.
Les nazis
organisèrent donc à Munich en 1937 (Entartete Kunst) une grande
exposition d’art « dégénéré », (terme reprit à max Nordau, auteur juif)
présentée aux allemands comme la production artistique des bolcheviques
et des juifs.
Les œuvres d’une centaine d’artistes presque tous les grands
peintres du XXème siècle étaient représentés autant des étrangers comme
Picasso, Kokoschka ou Chagall que des allemands comme Emil Nolde qui
défendait l'art racialement « pur ».
Les visiteurs sont invités à confronter
leurs productions avec celles de malades mentaux, l’accrochage à
l’anglaise des œuvres,....
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