l'art et l'artisanat

« tout d’abord situer l’artisanat entre l’art et l’industrie.

Kant est le premier philosophe à faire une distinction entre l’art et l’artisanat.

Il va commencer par la différence entre l’artisanat qui est mercantile et l’art qui est un libre jeu c’est à dire que dans l’artisanat c’est les caractéristiques du marché qui va guider l’artisan malgré que les productions soient faites à la main et avec un savoir faire, alors que au contraire l’artiste n’est pas totalement guider par cette influence mercantile, il y a peut être quelque chose d’inconscient chez l’artiste. Au contraire, l’industrie est un travail en série où toutes les productions sont faites à la chaîne et sont dictées par des règles de fabrication. De plus, l’artisan fait un métiers dont il cherche à vivre, c’est une fin en soi tandis que l’oeuvre de l’artiste n’a pas à être utile ou consommable, son activité n’est pas une fin en soi.

C’est l’idée que l’oeuvre artisanale doit être fonctionnelle tandis que l’oeuvre d’art ne traduit qu’une esthétique et ne sert à rien comme avec l’exemple de la cuisine qui est un plaisir mais pas de l’art. La thèse de William Morris (précepteur du mouvement art & craft, et auteur du livre art et artisanat à l’époque de la révolution industrielle) énonce elle qu’il n’existe aucune différence réelle entre l’art et l’ar tisanat car l’art est l’expression par l’homme de la joie qu’il tire de son travail, pour l’auteur seule l’industrie se différencie de l’art et de l’artisanat. La séparation entre l’artiste et l’artisan n’a pas toujours existé.

Initialement, on disait « artisan » pour tout individu qui pratiquait un art, que ce soit une technique ou un des beaux-arts. Au sens grec l’art est une activité qui produit quelque chose venant s’ajouter à la nature c’est une habileté acquise par apprentissage et qui repose sur des connaissances, c’est la définition qu’Aristote donne dans son livre II de physique.

Au première abord l’art de l’artiste et l’art de l’artisan se distinguent nette ment de l’industrie qui est vue comme une production collective et mécanisée.

Les productions d’art et d’artisanat se différencient de l’industrie par leurs singularités et elles supposent d’avoir des connaissances qui vont être liées à l’expérience dans ce domaine. De plus la distinction entre l’art et l’artisanat n’a pas toujours existé et cela se justifie par de nombreuse similarités.

Tout d’abord chacun des deux produit une oeuvre singulière et originale et comme le montre Alain, l’artiste dans la mesure où il travaille la matière (la Pierre pour le sculpteur, les idées pour l’écrivain) peut être considéré comme un artisan.

De plus ils ont tous les deux un rapport personnel avec leur produc tion et suivent le processus de production du début à la fin, contrairement à l’ouvrier qui n’a aucun rapport personnel avec ce qu’il produit et donc n’en tire aucune satisfaction.

Enfin les deux nécessitent nécessaire ment un apprentissage et leurs productions sont faites selon des règles d’art, l’artisan et l’artiste respectent des techniques et des méthodes plus ou moins codifiées.

Une poterie par exemple est certe un objet utili taire mais si on l’expose dans un musée, elle accédera aux statues d’oeuvre d’art. Nous pouvons également remarquer que de nos jours l’art contemporain vient appuyer la thèse de William Morris car l’art contemporain nous a appris à parler d’art même là où tout souci de beauté semble être absent.

Ce qui peut dire que l’artiste et l’artisan se confondent dans le monde moderne.

Il y a alors des artistes moderne comme Jeremy Deller qui ont une approche rejoignant les idées de Morris tant dans leur concept que leur exécution.

Une grande partie du travail de Deller est collaboratif.

Son travail a un aspect politique fort. Dans un second temps William Morris nous fait part de sa révolte vis à vis d’une industrialisation en plein essor.

En effet le productivisme et le consumérisme dû à l’industrialisation a fondé une société sur la concurrence généralisée pour le profit privé et sur la guerre commerciale qui vise à faire un maximum de profit.

Cet état d’esprit et l’industrialisation sont à l’origine de la perte de la joie qu’on tire d’un travail comme l’illustre parfaitement le film les temps de moderne de Charlie Chaplin.

De plus dans l’état actuelle de la société le système marchand exclu l’idée de la beauté.

L’art est devenue un luxe réservé au classe bourgeoise, tandis que pour le socialisme l’idéal artistique est que l’art devrait être accessible à tous et non pas considérée comme un luxe réservé seulement au classe privilégier, car l’art est au centre de tout, la société n’a le droit d’en priver aucun de ses citoyens.

En effet le fait de travailler pour gagner sa vie et non pour s’enrichir personnellement remet en cause tout l’idée de prolétariat.

Le travaille a pour vocation tout autre bien et peut apporter bien plus que de l’argent.

L’idée principale de l’extrait de Houellebecq et celui de William Morris est l’idée de remettre en question l’industrie et ses conséquences, mais pas seulement en tant qu’artiste mais également en tant que personne.. »