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L'Angleterre par Jacques BoussardProfesseur à la Faculté des Lettres et Sciences

Publié le 23/05/2020

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Partie méridionale de la Grande-Bretagne, limitée au N. par l'Écosse et à l'O. par le pays de Galles. L'homme y serait présent depuis plus de 400 000 ans. Au IIIe millénaire la culture néolithique de Windmill caractérisée par de très grandes sépultures sous tumulus allongés s'étendit jusqu'au cours moyen de la Tamise. On trouve en Angleterre de nombreux monuments mégalithiques dont le plus spectaculaire est celui de Stonehenge (Wiltshire). À l'époque du bronze ancien sont apparus d'autres centres de cultures : dans le S., ce fut la civilisation dite du Wessex, proche de la civilisation armoricaine de la même époque et reliée par des échanges commerciaux à l'Europe centrale et à la Méditerranée. Durant le Ier millénaire av. J.-C., l'Angleterre a connu l'arrivée de nouveaux éléments celtes qui ont introduit la civilisation du fer. • L'invasion anglo-saxonne • L'Angleterre normande • Les Plantagenêts et le duel anglo-français • La crise de la fin du xve s. et l'époque des Tudors L'invasion anglo-saxonne Conquise par les Romains sous Claude et constituée en province de Bretagne, la grande île du N.-O. de l'Europe fut abandonnée en 411 par les légions, rappelées sur le continent pour faire face aux envahisseurs germaniques. Dès la première moitié du Ve s. commença la conquête de l'île par des tribus, également germaniques, venues à travers la mer du Nord depuis le Jutland, le Schleswig et le Holstein. Jutes, Saxons, et Angles se heurtèrent à une résistance acharnée des Bretons autochtones, dont la légende du roi Arthur a conservé le souvenir. Malgré leur victoire du mont Badon (vers 500), les Bretons furent inexorablement refoulés vers l'ouest de l'île, les uns trouvant refuge dans les régions montagneuses et sauvages du pays de Galles et de la Cornouailles, tandis que d'autres préféraient s'expatrier en Armorique, qui prit d'eux par la suite le nom de Bretagne. La conséquence de ces luttes acharnées fut l'anéantissement total de la civilisation romaine et du christianisme dans le pays qui devait garder le nom de ses conquérants (Angleterre, England = terre des Angles). Sept royaumes germaniques se constituèrent, formant l'Heptarchie anglo-saxonne, qui dura, avec des variantes, et au milieu de guerres fréquentes, jusqu'à la conquête normande : le Kent (Jutes) ; l'Essex, le Sussex et le Wessex (Saxons) ; la Northumbrie, l'Est-Anglie et la Mercie (Angles). Vers la fin du VIe s., une relative tranquillité s'installa dans l'île et le pape st Grégoire le Grand décida d'envoyer en Angleterre une mission de moines bénédictins (printemps 596) conduits par Augustin ; ayant converti le roi du Kent, Ethelbert (Pentecôte 597), il fonda les évêchés de Canterbury, Londres et Rochester. L'évangélisation des Anglo-Saxons se poursuivit en Northumbrie (627), en Est-Anglie (vers 625/30), au Wessex (634/50), en Mercie (655) et au Sussex. L'Angleterre des VIIe et VIIIe s., une fois résolu au profit des moines romains le conflit qui les opposait aux moines irlandais, eux-mêmes fidèles à des usages celtiques (synode de Whitby, 664), devint une chrétienté ardente, illustrée par de grands moines savants tels que Bède le Vénérable. Cependant, la lutte reprit entre les royaumes de l'Heptarchie anglo-saxonne : au début du IXe s., le Wessex prit la prépondérance avec le roi Egbert, qui, vers 825, réussit un moment à regrouper sous son autorité tous les royaumes.  L'Angleterre normande Dès 787 s'était produite la première attaque des Normands. Après une série d'expéditions (pillage de Londres, 836), les Danois réussirent à prendre pied solidement en Est-Anglie, dont ils firent la conquête après la bataille de Thetford (870). Ils se heurtèrent à une vive résistance des États anglo-saxons, et Alfred le Grand (871/899) réussit quelque temps à maintenir l'indépendance. À la fin du Xe s., la conquête danoise avait fait de grands progrès (défaite d'Ethelred II à Maldon, 991) et elle fut achevée sous Canut le Grand (1016/35), qui intégra l'Angleterre à un empire maritime comprenant le Danemark et la Norvège. Après sa mort, l'hégémonie danoise ne tarda pas à s'effondrer et Édouard le Confesseur réussit à rétablir une dynastie saxonne (1042). Dès cette époque, d'étroites relations commencèrent à s'établir entre l'Angleterre et les ducs de Normandie, qui comptaient dans l'île d'ardents partisans. En 1066, Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, invoquant ses liens de parenté avec Édouard le Confesseur, débarqua en Angleterre et battit le successeur d'Édouard, Harold, qui fut tué à Hastings (14 oct. 1066). Établie très rapidement, la domination normande apportait un pouvoir politique comme l'Angleterre n'en avait pas encore connu : le roi, représenté dans chaque comté par des sheriffs, s'appuyait sur une féodalité normande rigoureusement hiérarchisée, dont il s'était attaché la fidélité par la concession de fiefs arrachés aux anciens possesseurs saxons ; ses finances étaient strictement gérées (Domesday Book, 1086) et sa tutelle s'exerçait également sur l'Église d'Angleterre. Les Plantagenêts et le duel anglo-français À la dynastie normande (1066/1154) succéda celle des Plantagenêts (1154/1399). À la suite de son mariage avec Aliénor d'Aquitaine (1152), le fondateur de cette seconde dynastie, Henri II Plantagenêt (1154/89), se trouvait à la tête de territoires considérables comprenant, sur le continent, l'Anjou, le Maine, le Poitou, l'Aquitaine, la Gascogne. Un conflit ne pouvait qu'éclater avec les rois Capétiens à qui le roi d'Angleterre devait hommage, pour ces provinces qui étaient des fiefs de la Couronne. En Angleterre, Henri II entreprit la conquête du pays de Galles et de l'Irlande, qui resta longtemps insoumise, hormis le petit territoire anglais du Pale ; affirmant aussi son autorité à l'intérieur, il unifia l'administration et la justice (Common Law) et prétendit réduire l'Église en tutelle ; mais il se heurta à la résistance de son ancien chancelier et ami, l'archevêque de Canterbury Thomas Becket, qu'il fit assassiner (1170). Profitant de ces difficultés, la France soutint les fils d'Henri II révoltés contre leur père, déclenchant un conflit qui, incertain sous le règne de Richard Cœur de Lion (1189/99), tourna au désastre pour les Plantagenêts sous le faible et déséquilibré Jean sans Terre (1199/1216). Ayant déclaré la saisie de ses fiefs français, Philippe Auguste s'empara de l'Anjou, du Maine, de la Touraine, de la Normandie (prise du Château-Gaillard, 1204) et d'une partie du Poitou. Malgré son alliance avec le comte de Flandre et l'empereur Othon IV, Jean sans Terre ne put recouvrer ses possessions continentales (victoires françaises de Bouvines et de la Roche-aux-Moines, 1214).  Ces défaites provoquèrent en Angleterre un soulèvement des barons ; ils arrachèrent au roi la Grande Charte (1215), qui marquait un retour aux anciennes prérogatives féodales et fondait le futur régime représentatif britannique, car les barons s'appuyaient sur les communes. L'affaiblissement du pouvoir royal se poursuivit sous le règne d'Henri III (1216/72), qui dut lutter sans cesse contre les barons, conduits par Simon de Montfort : par les « provisions » d'Oxford (1258) et de Winchester (1259) fut institué auprès du roi un parlement féodal permanent, qui s'élargit à la petite noblesse et aux bourgeois dès 1265. La capture du roi par les barons à Lewes (1264) mit le comble à l'abaissement du pouvoir. Il commença cependant à se relever après la mort de Simon de Montfort à la bataille d'Evesham (1265). Édouard Ier (1272/1307) se consacra à l'œuvre d'unification territoriale et acheva la soumission du pays de Galles (traité d'Aberconway, 1277) ; mais ses besoins financiers l'obligèrent à accorder de nouvelles prérogatives au Parlement (1297), au moment même où la monarchie autoritaire s'installait en France avec Philippe le Bel. Son fils, Édouard II (1307/27), tenta en vain la conquête de l'Écosse, et sa défaite à Bannockburn (1314) ouvrit une période de nouveaux troubles au terme de laquelle le roi fut déposé puis assassiné (1327). Le règne d'Édouard III (1327/77) allait marquer un puissant redressement de l'État anglais et l'affirmation du sentiment national, dans le long conflit avec la France (v. CENT ANS, guerre de). Héritier le plus proche du trône de France en ligne féminine, Édouard III se vit exclu, à cause de sa qualité d'étranger, au profit de la branche collatérale des Valois. Les interminables conflits suscités par la possession de l'Aquitaine, pour laquelle le roi d'Angleterre restait vassal des Capétiens sur le continent, furent à l'origine de la guerre de Cent Ans. Ce n'est qu'en 1337 qu'Édouard III fit connaître ses prétentions au trône de France afin de renforcer sa position dans le conflit devenu inévitable. La supériorité de l'armée anglaise (armée nationale de fantassins opposée à l'armée féodale de chevaliers de Philippe VI de Valois) s'affirma nettement au début de ce conflit. La durée de la guerre entraînait une crise économique et des troubles sociaux. Le successeur d'Édouard III, le faible Richard II (1377/99), dut faire face à une terrible révolte des paysans conduits par Wat Tyler (1381). La peste noire avait répandu dans le pays un climat d'inquiétude religieuse, générateur d'hérésies comme celle de Wyclif dont les disciples (les lollards) créèrent une grave agitation. La déposition de Richard II, en 1399, porta au pouvoir la maison de Lancastre, qui reprit la lutte contre la France. Sous Henri V (1413/22), l'alliance anglo-bourguignonne sembla sur le point de triompher : après la victoire d'Azincourt (1415), Henri V fut reconnu au traité de Troyes (1420) comme héritier au trône de France dont il avait la régence. Sa mort prématurée en 1422 et celle de Charles VI firent que les deux royaumes anglais et français furent réunis sous une même couronne, celle de son fils Henri VI, mais la campagne de Jeanne d'Arc et la résistance du « royaume de Bourges » changèrent l'évolution de la guerre.  La crise de la fin du xve s. et l'époque des Tudors De toutes les nombreuses conquêtes faites sur le continent, les Anglais ne réussirent à garder que Calais (jusqu'en 1558). Après les défaites à l'extérieur, la guerre civile se déchaîna en Angleterre, suscitée par la rivalité des maisons d'York (qui avait pour emblème une rose blanche) et de Lancastre (rose rouge). Richard, duc d'York, descendant du troisième fils d'Édouard III, contestait les droits des Lancastre au trône d'Angleterre et il se révolta contre Henri VI. Au cours de la guerre des Deux-Roses, Henri VI, détrôné à deux reprises (1455 et 1478), fut définitivement vaincu à la bataille de Tewkesbury (4 mai 1471) et remplacé par Édouard IV, fils de Richard d'York. Mais, après la mort d'Édouard IV (1483), l'assassinat de ses deux neveux par Richard de Gloucester (Richard III) provoqua une nouvelle guerre : Henri Tudor, héritier des Lancastre, battit et tua Richard III à la bataille de Bosworth (22 août 1485). Monté sur le trône sous le nom d'Henri VII, il mit fin à la guerre des Deux-Roses en épousant la fille d'Édouard IV d'York. Son règne, troublé par diverses conspirations, vit cependant le rétablissement progressif de l'autorité monarchique et s'accompagna d'un grand essor économique et maritime. Son fils, Henri VIII (1509/47), devait restaurer pleinement la puissance de la monarchie anglaise, sans sacrifier pour autant les institutions parlementaires consolidées par les troubles précédents. Le pays de Galles fut définitivement intégré à l'Angleterre par les actes de 1536 et 1543. C'est contre la noblesse et surtout contre l'Église que s'exerça l'absolutisme d'Henri VIII : après avoir défendu la foi catholique contre Luther, il rompit avec Rome pour des raisons politiques profondes (v. ANGLICANISME. Origines) même si son divorce était motivé par le souci d'assurer l'avenir de la dynastie. Il se déclara le chef de l'Église anglicane (Acte de suprématie, 1534), mais sans dépasser l'étape du schisme défini par les Six Articles de 1539 qui, en conservant l'essentiel du dogme, des rites et de l'organisation catholiques, manifestaient une nette hostilité au luthéranisme. La Réforme proprement dite fut accomplie par son fils Édouard VI (1547/53) et, après une brève période de réaction catholique sous Marie Tudor (1553/58), s'imposa définitivement avec Élisabeth Ire (1558/1603) : au rétablissement de l'Acte de suprématie succéda l'Acte d'uniformité (1559), qui obligeait tous les Anglais à suivre le Book of Common Prayer d'Édouard VI, et la religion anglicane trouva son expression dans la confession de foi des Trente-Neuf Articles (1563), à laquelle s'opposa cependant la dissidence calviniste du puritanisme. Henri VIII avait adopté une habile politique de bascule entre la France et l'Europe. Sa fille Élisabeth sut faire de l'Angleterre la principale rivale de l'Espagne de Philippe II. Les voyages de Drake et de Frobisher dans l'Atlantique et la mer des Caraïbes, de Cavendish dans le Pacifique, les premiers efforts de colonisation en Virginie (1583/87) menaçaient les lignes de communication maritimes vitales pour l'Empire espagnol. La guerre anglo-espagnole fut précipitée par l'appui donné par Élisabeth aux provinces révoltées des Pays-Bas (à partir de 1585) et par l'exécution de Marie Stuart (1587). Philippe II arma contre l'Angleterre une redoutable flotte, l'Invincible Armada, mais cette expédition (mai/oct. 1588) tourna à la confusion de l'Espagne et préluda à l'avènement de l'Empire anglais sur les mers.  À l'intérieur, le despotisme élisabéthain parachevait l'œuvre absolutiste d'Henri VIII. Très populaire, Élisabeth s'efforça de gouverner sans le contrôle du Parlement et mena la lutte contre les nobles. La diffusion du protestantisme en Écosse (à partir de 1560) rapprochait celle-ci de l'Angleterre. En outre, depuis un siècle, Stuarts d'Écosse et Tudors d'Angleterre avaient contracté des liens familiaux par le mariage de Marguerite Tudor, fille aînée d'Henri VII, avec Jacques IV Stuart d'Écosse. Élisabeth ne s'étant pas mariée et n'ayant pas eu d'enfants, c'est le fils de Marie Stuart, sa victime, qui devint à sa mort l'héritier au trône d'Angleterre : Jacques VI d'Écosse hérita donc en 1603 de la couronne anglaise sous le nom de Jacques Ier, réalisant l'union de l'Écosse et de l'Angleterre, rendue définitive par l'Acte d'union de 1707. Voir l'histoire de l'Angleterre après 1603 à l'article GRANDE-BRETAGNE.

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