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La sincérité

Publié le 02/12/2021

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Commentez cette définition de la sincérité par André Gide : «La chose la plus difficile, quand on a commencé d'écrire, c'est d'être sincère. Il faudra remuer cette idée et définir ce qu'est la sincérité artistique. Je trouve ceci, provisoirement : que jamais le mot ne précède l'idée. Ou bien : que le mot soit toujours nécessité par elle ; il faut qu'il soit irrésistible, insupprimable ; et de même pour la phrase, pour l'oeuvre tout entière. Et pour la vie entière de l'artiste ; il faut que sa vocation soit irrésistible ; qu'il ne puisse pas ne pas écrire (je voudrais qu'il se résiste à lui-même d'abord, qu'il en souffre).« (Journal, 31 décembre 1891, Gallimard.)


Que pensez-vous de cette idée d'André Gide : «(L'artiste) doit, non pas raconter sa vie telle qu'il l'a vécue, mais la vivre telle qu'il la racontera. Autrement dit : que le portrait de lui, que sera sa vie, s'identifie au portrait idéal qu'il souhaite ; et, plus simplement, qu'il soit tel qu'il se veut.« (Journal, 3 janvier 1892, Gallimard.)


«L'oeuvre de l'artiste ne m'intéresse pleinement que si, tout à la fois, je la sens en relation directe et sincère avec le monde extérieur, en relation intime et secrète avec son auteur«, écrit A. Gide dans Incidences (Gallimard). En limitant votre étude à quelques oeuvres précises, choisies pour l'intérêt personnel qu'elles vous inspirent, vous chercherez s'il est vrai que s'y manifeste cette double relation et qu'elle soit la condition nécessaire de cet intérêt. (CAPES, Lettres classiques, Femmes, 1956.)

Expliquez et discutez cette opinion de Chateaubriand en utilisant autant que possible des exemples précis empruntés à la littérature française : «Les sentiment généraux qui composent le fond de l'humanité sont inépuisables ; mais les manières particulières de sentir les individualités d'esprit et de caractère, ne peuvent s'étendre et se multiplier dans de grands et de nombreux tableaux. Les petits coins non découverts du coeur de l'homme sont un champ étroit. Une maladie de l'âme n'est pas un état permanent et naturel : on ne peut le reproduire, en faire une littérature.«


Dans une lettre à un ami, Alexis Saint-Léger Léger — le futur Saint-John Perse — écrit en 1909 : «Ce que je crois, (c'est) que la sincérité, en art, n'a jamais droit à l'immédiat ; qu'elle ne peut affluer qu'involontairement, par transparence, ou même négativement ; que l'essentiel«, là, ne peut jamais, sans ruser, devenir à lui-même l'objet. L'essentiel ne se dit pas, et bien plus, n'a jamais désiré se dire.« Vous exposerez, en vous attachant particulièrement au domaine de la littérature, les réflexions que vous inspire ce propos. (CAPES, Lettres classiques, 1987.)


Roland Barthes, au cours d'une réflexion sur l'inanité et la valeur de l'écriture, exprime son hésitation à tenir un journal : «Inessentiel, peu sûr, le Journal est de plus inauthentique. Je ne veux pas dire par là que celui qui s'y exprime n'est pas sincère. Je veux dire que sa forme même ne peut être empruntée qu'à une Forme antécédente et immobile (celle précisément du Journal intime), qu'on ne peut subvertir. Ecrivant mon Journal, je suis, par statut, condamné à la simulation. Double simulation, même : car toute émotion étant copie de la même émotion qu'on a lue quelque part, rapporter une humeur dans le langage codé du Relevé d'Humeurs, c'est copier une copie ; même si le texte était «original«, il serait déjà copie ; à plus forte raison s'il est usé : «L'écrivain, de ses maux, dragons qu'il a choyés, ou d'une allégresse, doit s'instituer, au texte, spirituel histrion« (Mallarmé). Quel paradoxe! En choisissant la forme d'écriture la plus «directe«, la plus «spontanée«, je me retrouve le plus grossier des histrions.« (Le Bruissement de la langue, 1964.)
En réfléchissant précisément sur la forme du journal que vous situerez par rapport à d'autres formes d'écriture, vous direz quels commentaires vous semblent appeler ces réflexions de Roland Barthes. (CAPES, Lettres modernes, 1986.)

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