LA NUMISMATIQUE

« LA NUMISMATIQUE C'est en Lydie, sur les bords égéens de l'Asie Mineure , que naquit la monnaie , vers la fin du VIII• siècle avant notre ère.

Les premières mon­ naies avaient, semble-t- il, une supériorité sur celles qui suivirent : elles étaient inimitables, pour la seule raison que les marques qu'on y mettait ne se ressemblaient guère.

Des clous et un marteau suffi­ saient pour y inscrire quelques signes destinés à les identifier : des animaux, ou leur mufle, en consti­ tuaient le thème habituel, thème qui s'inspirait aussi bien de la peinture que de la sculpture.

On le retrouve sur les vases ou sur les frontons peints des temples archaïques.

Ces premières pièces n'étaient pas en or, mais constituées d'un alliage naturel d'or et d'argent, l'électrum.

Il fallut attendre de longues années avant que les fondeurs aient trouvé le moyen de séparer les deux métaux pour obtenir un métal pur.

Le roi de Perse, Darius 1•• fit frapper les premières monnaies de type moderne : les dariques, pièces dont la valeur est difficile à apprécier, mais dont on sait, à la lecture de Xénophon, dans son récit de l'expédition des Dix-mille, que chacune constituait le traitement mensuel d'un légionnaire .

Dix oboles font une drachme Les Grecs comprirent vite l'intérêt de l'invention de la monnaie .

Avant celle-ci, ils faisaient usage, pour payer, de petites broches, les oboles, dont la poignée, qui en comptait dix, faisait la drachme.

L'obole a disparu ; la drachme a survécu.

C'est la plus ancienne valeur monétaire mondiale.

Ce serait un tyran d'Argos qui aurait décidé, en 650 avant notre ère, de remplacer les broches par des pièces, selon le modèle asiatique.

Les premières pièces furent frappées en 625 à Egine .

Corinthe, autre ville marchande qui avait le monopole du commer­ ce entre les pays orientaux et ceux de l'Occident, imita cet exemple et eut sa monnaie en 575.

Le change n'était pas favorable aux Corinthiens puisque leur statère, qui valait trois drachmes, ne pesait que les deux tiers de celui d'Egine lequel équivalait à deux drachmes.

Il représentait le che­ val volant de Bellérophon, Pégase.

Chaque cité avait, au VI• siècle, un animal qui la symbolisait : un poulain pour Corinthe, une tortue pour Egine, une chouette pour Athènes.

Les figuri­ nes finiront par exprimer la valeur même des piè­ ces, comme l'aigle désignera un jour la pièce de vingt dollars aux Etats-Unis.

La victoire des Athé­ niens sur les Perses, à Salamine, en 480, leur donne une puissance économique que traduit leur mon­ nayage.

La drachme, et surtout la tétradrachme, avec la chouette et le profil de la déesse Athéna, ont cours dans tout le monde antique.

Les colons grecs de l'Italie du Sud et de la Sicile frappe1.1t leur propre monnaie, s'inspirant de ce qui est réalisé dans les cités dont ils viennent, des animaux d 'abord, comme le crabe d' Acragas ou la nymphe Aréthuse de Syracuse.

L'intaille deviènt, à partir du v• siècle, d'une qualité qui rejoint ceUe de la grande sculpture du temps.

La finesse, la précision en font toute la valeur.

Le profil de médaille va devenir une des constantes de li pièce de monnaie pour la suite des temps.

Les réussites se succèdent avec les tétra­ drachmes émises en Thrace puis en Macédoine, avec Philippe et Alexandre, en Egypte avec Ptolé-. »