LA MAGIE

« Société LAI MAGIE I Art de l'illusion reposant sur des techniques extrêmement précises, la magie blanche possède une longue histoire, et s'appuie sur le goût du merveilleux d'un public avide de rêve et de nouveauté.

Il ne faut pas la confondre avec la magie noire, dont le but est de provoquer des phénomènes surnaturels ou maléfiques.

12, histoire de la magie est davantage celle de l'évolution de tours consacrés que l'inven­ tion de tours nouveaux.

Les illusionnistes doivent savoir renouveler les tours par la qualité et l'originalité de leurs mises en scène, de manière à frapper l'imaginaire des spectateurs du moment.

C'est en ce sens que la magie blanche s'élève au rang d'art.

Elle ne repose pas seule­ ment sur l'habileté et l'aisance acquises au prix d'un travail acharné, mais introduit la dimension du rêve, sans laquelle elle n'exercerait pas depuis tant d'années un tel pouvoir de fascination.

Aux sources de la magie La magie blanche, la prestidigitation, les tours de passe-passe semblent avoir été de toutes les époques et de tous les lieux.

Dans l'ancienne Égy pte, près de trois mille ans avant notre ère, on décrit déjà les miracles provoqués par des sor- ciers capables d'animer des effigies de cire.

Dans l'ensemble du monde antique, la magie a été un moyen pour le clergé de convaincre les fidèles de la puissance des dieux par la réalisation de pro­ diges.

Certains prêtres pratiquaient la ventrilo­ quie.

Les constructeurs des temples veillaient à ce qu'une acoustique appropriée donne l'impres­ sion que la voix d'un prêtre parlant d'un endroit ! Les tours a de magie reposent sur une technique sûre.

Tour classique, le lapin sorti d'un chapeau demande plus de savoir-faire que ne le laisse supposer les apparences.

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Scène de famille sous l'empire, L'Escamoteur, d'après Bosio, 1807 (La Bibliothèque nationale, Paris).

Véritable récréation, la prestidigitation reste un des numéros phares des divertissements familiaux.

précis soit semblable à celle des idoles.

Les res­ sources de la technique furent de tout temps mises à contribution dans le domaine de l'illu­ sion.

Héron l'Ancien avait ainsi mis au point de nombreux appareils, dont l'un permettait l'ouver­ ture des portes du temple au moment des sacri­ fices.

Comme dans la plupart des mécanismes de l'époque destinés à donner aux fidèles l'illusion Rites et croyances p.

997 Les lieux mystiques p.

2735 Mythes et mythologie p.

2739 d'une intervention divine, c'est la force de la vapeur d'eau qui était utilisée pour actionner divers mécanismes.

Le mot «prestidig itateur» est proche du latin praestigiatores, par lequel le poète comique latin Plaute (254-184 av.

J.-C.) désignait les «faiseurs de prestiges>>, c'est-à-dire les escamoteurs.

Mais il vient en fait de la combinaison de «preste>> et du latin digitus («doigt>>).

L'un des plus anciens jeux d'escamo tage connus est celui des gobelets, qui existe encore de nos jours, et consiste à faire circuler des billes sous trois coupes retournées, sans qu'il soit pos­ sible au spectateur de deviner sous quelle coupe les billes sont effectivement présentes.

L'Occident chrétien verra d'un mauvais œil les tours des bateleurs, suspectés de faire intervenir des forces diaboliques.

La différence entre sor­ ciers et escamoteurs n'est pas clairement établie, comme l'indiquent les poursuites dont les esca­ moteurs sont l'objet.

En 1066, les tours de magie sont interdits en France.

Certains auteurs, pourtant, évoquent les esca­ moteurs dans leurs ouvrages, preuve que leur pratique était ressentie par leurs contemporains comme digne d'intérêt.

C'est le cas de Roger Bacon, qui publie en 1260 sa Découverte sur les miracles de l'art de la nature et de la magie (art étant synonyme ici de techn ique) .

Il faut attendre le xv1• siècle pour que la frontière entre. »