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« Là était la certitude, dans le travail de tous les jours... l'essentiel était de bien faire son métier. » Vous expliquerez et vous commenterez cette affirmation que Camus prête, dans « La Peste », à l'un de ses personnages.

Publié le 09/12/2021

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Jusque-là, sa vie lui paraissait inébranlable. Cependant, son assurance le rendait trop étranger à toute inquiétude métaphysique. III. LE MÉTIER ET LA PRISE DE CONSCIENCE « L'ABSURDE » Camus, lui, flétrit la « stupide confiance humaine », et, comme il a une conscience aiguë de l'« absurde » situation dans laquelle l'homme est engagé, il cherche, pour l'aider à la supporter, le remède le moins mauvais possible.La seule solution Comment réagir en effet devant les maux qui nous accablent ? Les catastrophes naturelles déciment l'humanité, l'ignorance et la bêtise font plus de ravages encore ; victimes des « puissances trompeuses », nous ne progressons qu'avec peine - si tant est que nous progressions. Quelle solution s'offre à nous dans ce chaos ? Pour le docteur Rieux, qui a «renoncé à voir clair», seule l'action au service de l'humanité peut nous détourner de contempler sans résultat notre misère. Toutes les autres solutions sont discutables : l'héroïsme est exceptionnel, souvent impur ; selon Duhamel d'ailleurs, « miracle n'est pas oeuvre », et Camus ne parle d'héroïsme qu'à propos du dévouement quotidien de Grand. La religion, il est vrai, donne un sens supérieur à la vie humaine, et son but dépasse le métier.

« INTRODUCTION Dans la Peste, Albert Camus nous peint une ville sur laquelle s'appesantit un fléau abominable ; lorsque lepersonnage principal, le docteur Rieux, apprend le nom exact du mal contre lequel il va devoir lutter, l'épouvantes'empare de lui pendant quelques instants, et les images hallucinantes des épidémies passées lui viennent à l'esprit.Mais les bruits de la vie quotidienne l'aident à recouvrer son sang-froid, et il se raccroche à cette affirmation : « Làétait la certitude, dans le travail de tous les jours...

L'essentiel était de bien faire son métier ».

C'est l'exercice del'activité quotidienne que Camus propose aux hommes pour venir à bout de leurs malheurs communs, pour résoudreleurs problèmes personnels ou pour donner un sens à leur vie. I.

LE MÉTIER ET LA SOCIÉTÉ L'exercice du métier dans les situations exceptionnellesLe roman de Camus n'est que la chronique douloureuse de la peste dans une ville moderne tournée vers les affaireset le confort ; ce mal, venu du fond des âges, apparaît comme une catastrophe insurmontable, dont les proportionsne sont pas à la mesure de l'homme.

La première réaction du docteur Rieux est l'abattement : quels moyensdérisoires pourra-t-il opposer à l'épidémie ? Tout au long du roman, en effet, nous le verrons lutter pied à pied.

Sesarmes sont banales : l'application stricte des consignes médicales, une asepsie rigoureuse, la recherche du vaccin,l'isolement des cas suspects permettront d'obtenir patiemment le résultat cherché.

Rieux n'a jamais l'impressionexaltante de combattre en héros ; comme les pilotes de Saint-Exupéry, comme Malraux dans l'Espoir, il met sonsavoir au service d'une cause qui dépasse la vie quotidienne. L'exercice du métier dans la vie quotidienneDans la vie quotidienne, les circonstances de ce genre sont malgré tout assez rares, et, si les écrivains — Duhamel,Martin du Gard, Camus — parlent tant des médecins, il n'en est pas moins vrai que toutes les professions nedonnent pas le même sentiment d'utilité : toutes n'ont pas pour objet la vie humaine.

Mais le métier bien fait est lapierre angulaire de tout édifice social : dès le XVIIIe siècle, J.-J.

Rousseau, dans L'Émile, développait longuementcette idée.

Pour lui, le travail quotidien est la participation de chacun à la communauté qui le protège et le faitvivre, et il osait écrire : « Tout citoyen oisif est un fripon ».

Mais ses préférences allaient aux métiers dits « manuels» parce qu'ils sont directement utiles : Emile est menuisier, et Louis XVI lui-même apprit la serrurerie, suivant ainsi lamode lancée par le philosophe. Les métiers décriésMais la valeur d'une profession n'est pas toujours aussi évidente.

Beaucoupd'hommes sont rongés par l'impression qu'ils ne servent à rien.

Leur besogne n'est qu'un rouage de la société, bienqu'elle ait sa part dans le fonctionnement de l'ensemble.

Dans la Peste, aux côtés de Tarrou et du docteur Rieux,nous voyons apparaître Grand, le bureaucrate ; ses fiches sont inutiles aux malades, et pourtant elles permettent lecombat grâce aux statistiques établies ; le personnage se contente d'exercer au coeur de la catastrophe sesfonctions accoutumées, et de cet humble rôle Camus fait un acte d'héroïsme.

La collaboration à l'oeuvre communeest donc une nécessité — mais cette nécessité, trop souvent évoquée, n'apparaît pas toujours si l'on se place aupoint de vue de l'individu. II.

LE MÉTIER ET L'INDIVIDU De Montaigne aux « beatniks » — avec de profondes différences de pensée ! —, une foule d'êtres humains se sontsoustraits, ou ont souhaité le faire, à l'obligation du métier : « Toutes nos vacations sont farcesques », lisons-nousdans les Essais. Le remède contre l'ennuiLe « travail de chaque jour » constitue en fait une panacée dont Voltaire a perçu l'efficacité.

« Le travail, écrit-ildans Candide, éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin ».

Il semble évident que toute vieéquilibrée s'oriente autour de la profession ; ceux-là même qui ne veulent prendre en considération que leurs loisirsles définissent par rapport à leur métier : sans lui, toutes les autres activités seraient monotones et insipides.Candide et ses amis, retirés dans leur métairie, trouvent la vie insupportable jusqu'au moment où ils découvrent lebonheur de « cultiver leur jardin ».

C'est le travail qui permet au docteur Rieux de supporter les souffrances de sesproches et leur mort. La satisfaction personnelleII est vrai que cet intérêt du métier est seulement négatif : n'est-ce donc que le revers fâcheusement nécessairede la médaille ? En fait, il porte en lui sa propre récompense, dans une satisfaction intérieure dont Rousseau évoquele charme à plusieurs reprises ; les termes qu'il emploie peuvent nous paraître désuets, mais nous retrouvons lamême idée chez Martin du Gard lorsqu'il nous montre, dans la Consultation, la joie profonde qu'éprouve AntoineThibault auprès de ses malades.

Dans Antigone d'Anouilh, lorsque Créon cherche à convaincre sa nièce de vivre, ilmet au nombre des « petits bonheurs » l'outil que l'on tient dans la main. Le perfectionnement de l'individuNous avons ainsi défini les avantages essentiels du métier.

Comment expliquer désormais que le travail puisse passer. »

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