La dissertation: Respecter les règles du jeu

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grand nombre (les faibles) précisément destinée à limiter l'expansion naturelle de l'élite (les forts). En fait, il s'agit de s'interroger sur la valeur et le bien-fondé des opinions, théories et doctrines. Y compris sous la forme scolaire de la dissertation, la philosophie ne doit pas prêcher la bonne parole, ni se livrer à des exercices de propagande1. Dans la mesure où la conclusion est le lieu naturel d'une prise de position, vous pouvez, si le développement de votre argumentation y conduit, exprimer un point de vue personnel dans les dernières lignes du devoir. A l'occasion, le correcteur saluera votre courage intellectuel : on préférera un choix clair à un indifférentisme frileux. Tout dépend de ce qu'il y a « avant», c'est-à-dire de la qualité de votre développement. Il faut tenir compte également de la nature du sujet. A une question du type « Que pensez-vous de... ? », il est évident que la réponse, éclairée par des raisons objectives (arguments de fait/preuves logiques), devra être apportée sous la forme d'une prise de position personnelle. O Comment se passe la correction des copies ? Il n'y a pas de double correction. Une fois «anonymées», les copies sont envoyées, par voie administrative, aux professeurs désignés pour les corriger (150 à 200 copies par correcteur). La correction n'est pas pour autant purement subjective ni laissée au hasard. Voici comment les choses se passent. Dès réception de leur paquet de copies, les correcteurs sont invités à participer à des commissions d'entente et d'harmonisation. Celles-ci se réunissent chaque année après chaque session, dans chaque académie, pour chaque série. En pratique, les correcteurs ont deux ou trois jours pour prendre connaissance des copies et procéder à une première analyse avant de se rendre à la commission d'entente. Chaque sujet est étudié en séance plénière et donne lieu, après discussion, à une «feuille de route» et à une «fourchette», qui tiennent compte : • de la difficulté du sujet, • de la pluralité éventuelle de ses lectures, • du type de démarche(s) qu'il appelle ou autorise, • du nombre de candidats qui l'ont choisi, • des principales erreurs, des « pièges » éventuels, • des connaissances qu'on est en droit d'attendre des candidats, etc. Des copies, bonnes ou mauvaises, sont lues, discutées, évaluées (mais non notées, la note étant de la seule responsabilité du correcteur). Un compte rendu écrit est généralement adressé aux correcteurs qui n'ont pu venir à la réunion.