La critique littéraire: LA CRITIQUE ALLEMANDE

« 1 / 2 LA CRITIQUE ALLEMANDE: La philologie romane La critique allemande, à partir de 1915, à l'intérieur de l'uni­ versité même, puis en émigration sous le nazisme, a produit des ouvrages capitaux, qui, par leur méthode et leur esprit de syn­ thèse, héritiers d'une longue tradition, ont renouvelé le pano­ rama des études littéraires: les noms de Gundolf, Curtius, Auer­ bach, Spitzer se présentent à �>ylqN pour illustrer cette école ..

GUNDOLF ( 1881-1931) Frédéric Gundolf (1881-1931), professeur à l'université de Heidelberg, ami de Curtius, est l'un des grands critiques litté­ raires de ce siècle, et a exercé une influence certaine·, non seule­ ment sur ses compatriotes, mais aussi sur Marcel Raymond (qui en témoigne dans Le Sel et la Cendre) et Georges Poulet.

Auteur d'ouvrages fondamentaux sur Shakespeare (Shakes­ peare et l'esprit allemand)et sur Goethe (le seul traduit en fran­ çais; par Jean Chuzeville, Grasset, 1932).

Ce qui intéresse Gundolf, c'est l'unité du créateur à travers son œuvre, « unité spirituelle et corporelle, qui se manifeste à la fois comme mou­ vement et comme forme».

L'étude de la biographie est insuffi­ sante, puisque « l'artiste n'existe qu'autant qu'il s'exprime en une œuvre d'art».

Avant Malraux, Gundolf affirme que l'artiste vit dans une sphère complètement différente du non-artiste: ce dernier s'imagine, par exemple, que Shakespeare imite la réa­ lité; or « l'art n'est pas plus l'imitation de la vie que l'intuition· de la vie; l'art est une forme primaire de la vie, qui n'em prunte par conséquent ses lois ni à la religion, ni à la morale , ni à la science ou à l'État, autres formes de vie primaires ou secon- 2 / 2. »