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La Chute d'Albert CAMUS (Résumé & Analyse)

Publié le 15/05/2020

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« Toute l'oeuvre d'Albert Camus peut se comprendre suivant deux principes consécutifs : l'un, coïncidant avec ladécouverte de l'absurde, et l'autre, avec celle de la révolte.

Ces deux étapes sont essentielles dans la pensée de l'auteur et font l'objet de nombreuxouvrages qu'ils soient théoriques, dramatiques ou romanesques.Un an après la parution de La C hute, qui constitue son dernier roman, Albert Camus sera récompensé par le prix Nobel de littérature (1957). Exilé en Hollande, à Amsterdam, un ancien avocat parisien retrace l'itinéraire de sa vie à la lumière d'un incident qui bouleversa son existence. ContexteÉcrit alors que l'écrivain appelle à la "trêve civile" en Algérie, la C hute reprend, sous la forme d'un monologue-confession, les thèmes de l'innocence et dela culpabilité chers à l'auteur. RésuméL'ancien avocat parisien Jean-Baptiste Clamence raconte sa triste histoire dans les bars miteux d'Amsterdam.

Brillant, roi de la "bonne cause", aimé detous, il s'est trouvé un jour face à lui-même et n'a pu échapper au souvenir de son passé : il avait alors laissé une femme se noyer, sans intervenir.

Depuis,traînant le poids de sa culpabilité, il dresse contre lui-même, à qui veut l'entendre, un réquisitoire ironique et impitoyable.

Ce réquisitoire s'adresseégalement à tous, chacun étant coupable de quelque chose.

Sa chute symbolise celle du genre humain tout entier. Les aveux d'un juge-pénitentUn soir, dans un bar d'Amsterdam, un homme d'âge moyen fait la rencontre d'un inconnu auquel il décide de confier l'étrange histoire de sa vie.

Avocat àParis, l'homme vit d'abord dans une haute et brillante estime de lui-même.

C haque jour, il emploie son temps à multiplier les preuves de ses innombrablesvertus, et ses bonnes actions lui valent gloire et félicitations.

Il apparaît aux yeux de tous comme un individu magnanime, honnête et généreux, une sorte desurhomme dont l'unique souci semble d'accomplir le bien, envers et contre tout.

C ependant, l'idée flatteuse qu'il a de lui-même ne résiste pas à un épisodeoù il fit preuve de lâcheté : une nuit, à Paris, alors qu'il se promenait sur un pont de la Seine, il omit de prêter assistance à une femme qui se noyait.

Torturépar le remords, son narcissisme ébréché, il s'exile, sombre dans la débauche, et, n'y tenant plus, se confesse au premier venu.

On comprend que son récit,où le cynisme peu à peu cède devant le désarroi, n'a pour seule fin que d'exorciser son sentiment de culpabilité. De l'autre côté du miroirOeuvre pessimiste, La Chute est une enquête aux tréfonds de l'homme Camus veut traverser les apparences.

Il veut montrer que l'autosatisfaction n'estrien, que la véritable nature d'un homme se révèle sans témoins, lorsqu'il est confronté à des situations décisives.

Chacune des actions dévouées dunarrateur ne cachait en fait qu'une intention narcissique : celle de pouvoir sans cesse flatter son orgueil et sa présomption.

Toutefois, lorsqu'un rire tragiquevient lui rappeler cette femme en danger qu'il n'a pas daigné secourir, le masque tombe et la vérité surgit Le narra- teur s'enfuit.

Ses réflexions se portentsur le suicide, la rédemption, le remords.

Remords dans lequel il s'enferme et dont il ne sortira jamais, car il sait que de crier sa culpabilité ne suffit pas àl'innocenter. LE CONTEXTE Publié en 1956, ce « récit » est empreint du climat d'incompréhension et d'accusation qui régnait parmi les intellectuels contemporains de la guerred'Algérie, que Camus a vécue comme un drame personnel, ne sachant à quelle « cause terroriste » se rallier.

La Chute est une réponse à une polémiquesuscitée par les existentialistes (Sartre et Beauvoir), autour de L'Homme révolté (1951), dans lequel Camus voue toute révolte à l'échec.

La remise enquestion de la bonne conscience qui anime tout engagement a amené les existentialistes à dénoncer ce « préjugé philosophique ».

Cette atmosphère de «guérilla intellectuelle » et de guerre civile confère au texte une dimension insolite.

LE TEXTE Dans un bar d'Amsterdam, Jean-Baptiste Clamence, ex-avocat d'une quarantaine d'années, passe ses journées à jouer le rôle de « juge-pénitent ».

À untouriste de passage il raconte comment sa vie a basculé : une nuit, dans Paris, il a entendu une femme se jeter dans la Seine et n'a rien fait pour la retenir...Persuadé, quelques années après, qu'un long éclat de rire le poursuit, Clamence exprime l'installation insidieuse du doute dans sa vie et dénonce lecaractère surfait d'un humanisme satisfait érigé en morale supérieure.

Le narrateur préfère désormais « porter le visage de l'ignominie » — unique vérité quireste accessible aux hommes.

LES THÈMES MAJEURS L'ambivalence de la confessionSi la confession consiste à avouer ses fautes, chez C lamence, elle vise surtout à entraîner celui qui la recueille à reconnaître sa propre culpabilité.

Ainsi, lesaveux de Clamence sont parfaitement maîtrisés afin de « séduire » son futur client, lui aussi poussé à se confesser.

Il ne s'agit donc pas tant de faireamende honorable que de miner la bonne conscience des autres.

Le cynismeL'attitude désabusée de Clamence, « héros moderne », tourne en dérision les valeurs supérieures des hommes.

Puisque l'ignominie est le seul partage deshommes, il va jusqu'à en faire sa propre « valeur », ne laissant entendre qu'ironie et sarcasmes.

Tout nous porte même à croire que la profession d'avocatservait de couverture au héros.

La quête d'une innocence perdueCette véritable descente aux enfers n'est que le masque pudique d'une profonde aspiration au bonheur, à la pureté et à l'amour.

Le désaveu de nos actes etle dégoût de nous-mêmes nous permettent de nous racheter et de conquérir ainsi une seconde innocence. L'ÉCRITURE Un langage théâtralLe choix du monologue confère à l'oeuvre un caractère dramatique : l'auteur adopte un style vif et oralisé proche de celui de la scène théâtrale.

L'emploi dudiscours direct (« plus je m'accuse et plus j'ai le droit de vous juger »), d'interrogations et d'interpellations d'un interlocuteur invisible et muet marque untournant décisif dans la carrière de Camus : l'homme de théâtre se substitue au romancier.• Une ironie philosophiqueLes propos de Clamence, bouffon tragique, révèlent une autre duplicité, celle des hommes : « Je me tiens devant l'humanité entière, récapitulant meshontes, sans perdre de vue l'effet que je produis.

» Cette ironie patente ruine la bonne conscience.. »

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