La Brière

« ALPHONSE DE HATEAUBRIANT La Brière Alphonse de Bréde nbec de Châteaubriant obtient en 19 l l l e prix Goncourt pour son roman M onsi eur des Lourdines .

En 1923, il reçoit une nouvelle récompen se, le grand prix de l'Acadé mie françai se, pour La Bri èr e.

Aquarelles de Sylvain Hairy Un drame au cœur de la Brière A oustin , garde-chasse dans la région marécageu se de la Brière, mène de front deux combats : d 'une part, il doit éviter la nationalisation des étangs brié­ ron s en trouvant d'anciens titres de propriété et, d'autre part, il veut empêcher le mariage de sa fille Théotiste avec Jeanin , un garçon originaire de Mayun, village de vanniers méprisé par les habitant s de la région.

Un jour , le drame éclate : Jeanin suit Aoustin dans les marai s et tire sur lui.

Théotiste , quant à elle , est emmenée en prison, car on l'accu se de s'ê tre débarra ssée de l' enfant qu 'elle attendait de Jeanin.

Remis de ses blessure s, Aoustin enlève Jeanin et projette de le tuer , mai s il ne peut mener son plan à bien , car il doit emmener sa fille, devenue folle après avoir été repous sée par Jeanin, se faire soigner dans la ville la plu s proche.

Le père et la fille entreprennent alors un voyage en barque , à traver s le s étangs et le s canaux, jusqu 'à la ville.

Pendant le trajet , Aoustin se perd dans le s brouillard s.

Théoti ste meurt de froid pendant la nuit , et le vieux garde-chasse, de retour dans so n village, renonce à sa vengeance et s'effondre dans sa mai son.

Un drame antique L a Bri è re se pré sente comme un drame antique : les personnage s sont victimes de pa ssions exacerbées, qui ne peuvent s'ex primer que par la violence.

Mais Châ­ teaubriant met aussi en avant leur profonde humanité et la fin du livre montre que le pardon et le rachat sont toujour s po ssibles .

Le vieux garde-chasse lutte contre le jeune Jeanin comme la Brière lutte contre le modernisme.

Aoustin défend les anciennes valeurs et éprouve un amour presque fana- I tique pour son pay s.

En combattant pour la ~ liberté da sa région , il combat en même temps pour sa propre identité.

Jeanin représente l'ennemi, au même titre que les gens qui veulent nationali ser le s étangs briérons, car il vient de l '« extérieur » .

Châteaubriant brosse ainsi le tableau d'une société archaï- que , bien décidée à conserver ses particulari- té s, dans une nature étrange et farouchement indépendante.

xx •srf : cu : Au nord de Nantes, dans le pays marécageux de la Brière, un vieux garde-chasse veut sauvegarder la liberté de sa région tout en poursuivant une vengeance personnelle contre l'amant de sa fille.

« Devant eux défilaient ces fauves étendues de pâture s, nue s comme le désert, courtes d'herbes et brûlées, sans un arbre, piquetées de quelques bouquets d'ajoncs ...

». »