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L'art a-t-il sa place dans la rue ?

Publié le 09/12/2021

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L'art a donc une place particulière et indispensable dans la rue, il l'investit parfois, la remodèle souvent, et lui donne toujours sens. Si l'on considère que la première qualité de la rue est d'être à tous, soit à personne, elle est le théâtre idéal de l'art social et contestataire. Les artistes anonymes y délivrent des messages d'espoir (voir 1ere page), ou de colère (les taggs). Les plus grands penseurs de l'art sont eux-mêmes descendus dans la rue, y effectuer des tests, des expériences. Le monde contemporains ne peut plus se permettre d'exclure le peuple des considérations créatives : faire partie d'une société signifie aussi en assumer les beautés et les dérives.

« L'art est par définition l'expression d'une identité particulière qui transcende la singularité, autrement dit : si l'onpeut voir une forme de spécificité dans chaque œuvre, le propre de l'art est de dépasser cet intérêt individuel pouratteindre une forme d'universalité.

C'est pourquoi, au nom de cette sensibilité étendue au monde, les œuvres sontplacées dans des musées, des lieux publics, où chacun peut les contempler à loisir.

Lorsqu'une production atteint le rang de chef-d'œuvre, soit qu'elle est considérée comme une contributionmajeure à l'art, et donc qu'elle présente un intérêt universel, il est coutume de l'enfermer, de la protéger.

Or, lemusée a vocation publique, mais il n'est pas gratuit.

Il reste inaccessible à une grande partie de la population : il estcher, éloigné, parfois trop élitiste.

Les moins aisés n'ont pas accès à la culture, une situation paradoxale, quand onsait qu'elle est l'inverse de l'effet souhaité, la diffusion des œuvres étant la principale requête de leurs auteurs.

Cesproductions font partie du patrimoine culturel de la France, voire du monde, elles sont destinées à toucher l'élitecomme le peuple.

A force d'autarcie intellectuelle, les lieux d'exposition nationaux se sont progressivement fermés àla masse.

Alors que certains musées tentent une ouverture, notamment le Louvre, en pleine démocratisation, encoretrop d'espaces restent inaccessibles et empêchent la rue d'atteindre l'art.

C'est donc logiquement que l'art descend dans la rue.

Si de nombreux artistes y sontréticents, leur inertie estcompensée par l'effervescence qui caractérise l'art de rue.

Plusproche du peuple, créé pour et par le peuple, cet arts'oppose directement au cloître desmusées.

Revendiquant une liberté démocratique, il sait ne rien perdre de saqualité enréinventant ses matériaux, ses supports et surtout, son public.

L'art a-t-il sa place dans la rue ? C'estcertain, reste à savoir quelle est cette place etcomment les artistes parviennent à l'investir.

La nature de l'artchange-t-elle lorsqu'il est dit « populaire » ? Cet adjectif est associé à un imaginaire péjoratif et renvoie à l'idéed'unedégradation qualitative des oeuvres.

Il ne faudrait pas confondre art et arts.

Ce qu'une certainearistocratietente de dénigrer, l'expression d'une masse jamais anonyme, peut-elle rivaliser avec les sommets d'excellence qu'ontatteignent les productions de l'élite ? « La créativité permet à chacun d'explorer ses valeurs, les significations etrêves qui lui appartiennent tout en créant des attentes à propos de ce qui est possible et souhaité.

» L'art du peuple, est-ce l'art qui s'échappe ?...

qui redescend ? Dès l'antiquité, le fossé entre l'art du peuple etcelui des élites se creuse.

L'exemple du théâtre est révélateur : en Grèce, les représentations sont réservées auxcitoyens, soit aux hommes propriétaires, libres et politisés.

Les femmes, les esclaves et les enfants sont jugésinaptes à entendre les subtilités de l'art, ils sont relégués au second plan de la société culturelle.En réaction à cette ségrégation, la classe la plus populaire s'organise et crée son propre théâtre dans la rue.

Cesreprésentations, souvent secrètes, révèlent un besoin naturel de se distraire, d'entrevoir le plaisir que procurel'inutile, le ravissement du beau.

Platon, dans La République , propose une critique de l'art dont la signification est politique et le fondement métaphysique.

Elle s'organise autour de considérations épistémiques.

Platon considère eneffet que la poésie, notamment celle d'Homère, et la peinture sont des arts mensongers.

Il préconise de n'accepterdans la cité idéale qu'il imagine, la Calipolis, que les artistes qui obéiront aux philosophes-rois.

Selon lui, les artsseraient le moyen de détourner l'homme de ses attributions naturelles et conduiraient au luxe, qui est l'ennemi de lasociété.Cette peur de l'artiste, justement parce qu'il est populaire, souligne un point essentiel : les classes laborieuses sontelles aussi capables d'être éveillées à la pensée.

Platon redoute cette masse qu'il juge grégaire et trop simple, bannirl'art de la société revient à la maintenir dans sa condition inférieure.

Cette origine ancestrale de l'art de rue souligne sa capacité d'adaptation : les supports et les formes de l'art ontévolués avec le temps, mais il a su rester constant.

Au Moyen-Âge, les théâtres de marionnettes amusent lepeuple ; à la Renaissance, les artisans populaires créent des meubles qui sont aujourd'hui reconnus pour leurqualité ; au 18 e siècles ils fabriquent des bijoux qui rivalisent avec ceux des nobles ; au 19 e siècle, les caricatures et les journaux du peuple influencent toute la société, etc… L'art a besoin de descendre dans la rue, pour desraisons politiques, économiques et sociales, mais également dans le but d'élever la création à son plus haut niveau.Il existe de nombreux artistes contemporains qui n'envisagent leurs travaux qu'en interaction avec le public, etparfois même avec les passants.

L'art contemporain s'exprime sous trois formes : l'œuvre plastique ou l'installation , une production matérielle, visuellement identifiable, créée dans une optique artistique ; la performance , la réalisation d'un spectacle, d'une œuvre ou d'une idée devant des spectateurs ; et enfin l'action , une performance à visée politique, dénonciatrice. Sur ces trois formes, deux nécessitent directement la rue comme théâtre de réalisation : performances etactions n'ont de sens qu'en présence du peuple, du plus grand nombre.

Mais contrairement aux idées reçues, de. »

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