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L'Algérie.

Publié le 07/12/2021

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L'Algérie.
L'Algérie, pays méditerranéen adossé à l'immense Sahara, est riche de ses hommes, et
de ses gisements d'hydrocarbures. Au lendemain de l'indépendance, acquise après plus de
cent trente ans d'occupation française et une longue guerre, elle a opté pour un modèle de
développement industriel planifié qui n'a pu lui éviter une profonde crise économique et
sociale. Face à la progression de l'intégrisme musulman, mais aussi des idées démocratiques,
le Front de libération nationale (FLN), au pouvoir, avait entamé la libéralisation du régime,
avant de procéder à un nouveau durcissement de celui-ci.
L'Algérie, en arabe Al-Djaz?'ir - Définition. est une République occupant la partie centrale de
l'Afrique du Nord, celle du dj?zirat Al-Maghr?b (« l'île du Couchant «), comprise entre le Maroc
et la Tunisie. La majeure partie de ce pays très vaste - le deuxième d'Afrique en superficie
après le Soudan - est occupée par le Sahara tandis que la région côtière est densément
peuplée.
Selon les Constitutions de 1962 et de 1976, l'Algérie était une république démocratique et
populaire, dirigée par un parti unique, le Front de libération nationale (FLN). S'appuyant sur ce
dernier, le président de la République conservait l'essentiel du pouvoir. La Constitution
adoptée en 1989 a instauré le multipartisme et la référence au socialisme a été abandonnée.

Les corrélats
Maghreb

Géographie

Les conditions naturelles
L'Algérie est constituée de trois zones parallèles et inégales en superficie du nord au sud.
Au nord, le Tell montagneux, étroite bande n'offrant que de rares ouvertures sur la
Méditerranée, est cloisonné en petites régions de montagnes, collines, plateaux et
plaines qui rendent les communications difficiles. C'est dans le Tell, qui bénéficie d'un
climat humide et tempéré, qu'est produit l'essentiel de la richesse agricole du pays. Au
centre, la vaste écharpe des Hautes Plaines, monotones et sèches, traverse le territoire
d'est en ouest : c'est le front pionnier pour l'an 2000. Enfin, au sud, un immense
ensemble saharien, au-delà de l'Atlas saharien, s'enfonce en Afrique. Ce désert, que des
aménagements routiers (la Transaharienne, ou route de l'Unité africaine) ont ouvert,
recèle des richesses en hydrocarbures.

L'Algérie tellienne.
Elle est fort différente à l'ouest et à l'est du méridien d'Alger.
L'Algérie tellienne occidentale juxtapose des bandes de relief contrastées : une
zone littorale (le Sahel), tantôt bordée de côtes basses, tantôt de falaises,
s'appuyant sur des collines (Trara, Sahel oranais, Dahra) ou des montagnes (monts
de Miliana) ; puis des plaines ouvertes en fenêtres sur la mer (Oran et
Mostaganem) ; ensuite des chaînons et des plaines intérieures (de Tlemcen, de Sidibel-Abbès) ; enfin des massifs modestes (monts de Tlemcen et de Saïda) ou
imposants (Ouarsenis, 1983 m). C'est donc une marqueterie de paysages et de
régions qui se déploie dans cet Ouest algérien, où dominent les sillons est-ouest
(plaine de la sebkha d'Oran, vallée du Cheliff, plaine de la Mitidja au sud d'Alger). C'est
ici que la colonisation européenne fut le plus intense ; elle développa une agriculture
commerciale : vignobles, primeurs, oliviers, agrumes, céréales, refoulant les
populations indigènes vers les reliefs, qui furent déboisés.
Nombre de plaines ou de bassins ont été drainés, assainis, irrigués, pour y installer
de riches domaines agricoles : la Mitidja en est le plus bel exemple. Les grandes villes
sont littorales : Oran, Arziw (ou Arzew) - port des hydrocarbures et terminal
méthanier -, Mostaganem et Alger, la métropole-capitale.
L'Algérie tellienne orientale est de configuration plus simple et plus massive. De

g ros massifs montagneux (Grande et Petite Kabylie, plus de 2 000 m ; les monts
Babors, Edough) tombent sur la mer où s'ouvrent de petites plaines côtières : Bejaia,
Jijel, Skikda, Annaba, cette dernière étant la plus vaste. Ces massifs arrosés sont
couverts de forêts, mais la population, berbérophone, très dense, y a ouvert de
multiples clairières de cultures (oliviers, figuiers, orge). Cette zone, en dehors du
littoral, a été peu pénétrée par la colonisation, car elle était alors considérée comme
pauvre, surpeuplée et résistante. Très tôt, l'émigration des Kabyles vers la France
devint la solution de leur survie, et cet Est algérien accumula un net retard de
développement jusqu'à l'indépendance. Bejaia, port pétrolier, Skikda et Annaba, ports
industriels, ont depuis réanimé le littoral oriental.

Les corrélats
Alger
Annaba
Arziw
Bejaia
Cheliff
Cheliff (Ech-)
Jijel
Kabylie
Mitidja
Mostaganem
Oran
Oranais
Sidi-bel-Abbès
Skikda
Tell
Tlemcen
Les livres
Oran, page 3598, volume 7

L'Algérie médiane.
Elle est marquée par l'extension des Hautes Plaines, étendues monotones qui
s'abaissent de 1 200 m à l'ouest à 400 m à l'est. L'Ouest (Sud oranais) est
homogène avec les cuvettes des chotts El-Gharbi et Ech-Chergui. Le Centre est
morcelé par des chaînons (Seba Rous) et des bassins (Zahrez, chott du Hodna).
L'Est est beaucoup plus cloisonné : Hautes Plaines constantinoises relevées à
1 000 m d'altitude et cernées par les massifs de l'Aurès et des Nementcha. Les
massifs allongés de l'Atlas saharien (djebels Ksour, Amour, Ouled-Naïl), qui
constituent la frontière sud de cette Algérie médiane, séparent les réseaux
hydrographiques orientés vers le nord de ceux qui sont tournés vers le Sahara.
Pays subaride (de 200 à 400 mm de pluie par an), aux hivers glaciaux et aux étés
torrides, domaine des grands espaces, cette zone abrite les deux tiers du cheptel
national de caprins et d'ovins. Mais les nomades qui pratiquent la transhumance et les
pasteurs semi-nomades y sont en régression devant l'avancée des cultures
céréalières mécanisées. Les Hautes Plaines constantinoises constituent depuis un
siècle un véritable bassin céréalier. Un ambitieux projet, le « Barrage vert «, a été
lancé en 1973 pour stopper l'avancée du désert. Une industrialisation volontaire des
centres urbains (Constantine et Guelma dans la mécanique, Sétif pour la chimie,
Batna pour le textile...) tente de rééquilibrer cette région par rapport au littoral.

Les corrélats
Aurès
Batna
Constantine
Ksour (monts des)
Sétif
Les livres

Algérie - l'oued Touil dans les hautes plaines, entre l'Atlas tellien et l'Atlas
saharien, page 136, volume 1

L'Algérie saharienne.
Occupant 87 % du territoire, elle oppose les hamadas, vastes plateaux que
découpent les oueds allant se perdre dans le désert, aux ergs, ensembles dunaires
d'énormes dimensions, et aux plaines désolées (Tanezrouft). Un lourd massif,
l'Ahaggar (ou Hoggar), interrompt au sud cette monotonie. Mais c'est l'économie qui
divise ce Sahara algérien en deux parties : un Ouest, pays des pasteurs et des vieilles
oasis, et un Est, pays des nouveaux périmètres irrigués et des hydrocarbures (pétrole
d'Edjelé et d'Hassi-Messaoud, gaz de Hassi-R'Mel).

Les corrélats
Beni-Abbès
Hassi-Messaoud
Hassi-R'Mel
Hoggar
In-Salah
Tanezrouft
Les livres
Sahara - l'Assekrem et le Tahat, dans le Hoggar, page 4564, volume 8
Sahara - caravane à El Goléa, dans le Sahara algérien, page 4566, volume 8
Sahara - le « peigne « dans la palmeraie de Ghardaïa, dans le Nord du
Sahara algérien, page 4567, volume 8

Climat et hydrographie.
Le climat de l'Algérie se dégrade rapidement du littoral vers l'intérieur. La zone
tellienne bénéficie de températures douces et peu contrastées ; elle est assez
arrosée, sauf dans l'Ouest (Oranie), véritable « golfe d'aridité «. Cette opposition
ouest-est se retrouve dans la végétation, basse et dégradée en Oranie, forestière
(chêne-liège, chêne vert) en Kabylie et dans l'Est. Les Hautes Plaines ont un climat
continental sec, avec de fortes variations annuelles. Elles sont le domaine de la
steppe aux herbes courtes et du mouton. Ces caractéristiques sont encore plus
accusées au Sahara : aridité prononcée et forts contrastes de températures
(jour/nuit, été/hiver).
Les rivières (oueds) sont donc intermittentes - le Cheliff et la Seybouse faisant
exception -, mais les crues sont brutales et dévastatrices en hiver. Dans les steppes
et le Sahara, ces oueds n'aboutissent qu'à des cuvettes fermées (les chotts), d'où
l'eau s'évapore vite. La maîtrise de l'eau est donc vitale. Sous l'effet de la
déforestation et de l'érosion, de nombreux lacs de barrage construits pendant la
période coloniale se sont envasés. La politique d'aménagement hydraulique a connu
d'importants retards jusqu'aux années soixante-dix, alors que la consommation en
eau des villes et des industries ne cessait d'augmenter. Mais un vaste programme de
rattrapage est en cours de réalisation.

Les corrélats
Cheliff
Rummel (oued)
Les livres
Algérie - un barrage-réservoir dans la région de Béchar, aux confins du
Sahara, page 138, volume 1

Les aspects humains
La population est très inégalement répartie. Les zones littorales en concentrent la plus
grande partie (densités de 100 à 600 habitants au km2) ; les steppes centrales ont un
peuplement clairsemé ; le Sahara est vide, à l'exception des oasis et de quelques
centres pétroliers ou administratifs.

Le peuplement français compta jusqu'à 1 100 000 personnes (pieds-noirs).
L'essentiel de la population est aujourd'hui arabe, avec une minorité berbère,
notamment dans les Kabylies, les Aurès, le Hoggar et le Tassili. La population a doublé
en vingt-six ans, et le taux de natalité reste élevé, alors que le taux de mortalité a
beaucoup baissé. L'Algérie devrait passer à plus de 38 millions d'habitants en 2010.
44 % des Algériens ont moins de 15 ans.
Plus de la moitié de cette population est urbaine. Les grandes villes se sont édifiées
dans le Tell. Alger, la capitale, regroupe 3 702 000 habitants dans son agglomération,
Oran a dépassé 900 000 habitants, Annaba 329 000, Skikda et Mostaganem 100 000.
Constantine est la seule grande ville de l'intérieur avec 651 000 habitants. Les petits
centres de la steppe et du Sahara, sous l'impulsion des plans de l'État (création
d'industries, de services administratifs), ont beaucoup grossi. Jusqu'en 1973-1974,
l'importance du chômage explique celle de l'émigration, qui a jeté vers l'Europe, et
principalement la France, quelque 1 800 000 personnes. Elle est aujourd'hui freinée,
mais la guerre civile continue de pousser à l'exil des centaines de familles.

Les corrélats
Alger
Annaba
arabe
Batna
Berbères
Constantine
Djamila
Kabyles
Kabylie
Mostaganem
Oran
Skikda
Les livres
Algérie - la Casbah d'Alger, page 138, volume 1

La vie économique
Au lendemain de l'indépendance, l'Algérie avait opté pour un modèle de développement
socialiste. L'héritage agricole colonial (2 700 000 hectares, un tiers des terres
cultivables) est passé d'abord sous le régime de l'autogestion, puis, en 1972, la
révolution agraire a effectué une distribution des terres, lancé un programme (réalisé à
40 % seulement) de mille nouveaux villages et développé les coopératives. L'effort
porte à présent sur le secteur agricole privé, afin que soit encouragée l'intensification de
certaines cultures (légumières et fruitières, par exemple). L'agriculture a connu des
déboires : faible productivité, blocages administratifs, mais son équipement a progressé.
Les deux tiers du vignoble ont été arrachés et la superficie plantée en agrumes,
maintenue à 50 000 hectares. Cependant, la dépendance alimentaire s'accroît : 70 %
des céréales sont importés.
La stratégie industrielle est originale pour un pays du tiers-monde. Reposant sur les
hydrocarbures, qui financent l'essentiel du développement, la politique d'« industries
industrialisantes « a permis de constituer des pôles d'industries lourdes (pétrochimie à
Arziw et Skikda, sidérurgie au sud d'Annaba), puis de développer la fabrication de biens
d'équipement
(constructions
mécaniques,
équipements
ménagers)
ou
de
consommation (textiles, produits chimiques) dans la région algéroise, dans les Hautes
Plaines et même au Sahara, afin de « dégonfler « le littoral. Par la suite, un effort en
faveur des petites et moyennes industries, censées animer les zones rurales ou
déshéritées, a été réalisé, tandis que diminuait le rôle des sociétés ex-nationales, jugées
trop autonomes (telle la première d'entres elles, la Sonatrach, qui a été restructurée).
Ce choix volontariste d'industrialisation s'est toutefois heurté au manque de cadres, aux
surcapacités de production, aux importations clandestines, au freinage des
approvisionnements extérieurs pour économiser les devises et au renforcement
d'anciens sites urbains. La chute des prix pétroliers, depuis 1985, a affecté la balance
commerciale. En effet, les ventes de combustibles minéraux et lubrifiants constituent
plus de 95 % de la valeur des exportations. Pétrole et gaz naturel sont acheminés

depuis le Sahara par oléoducs et gazoducs vers de puissants terminaux portuaires en
Algérie et en Tunisie ; un gazoduc sous-marin est raccordé à l'Italie et à la Slovénie.
D'importants contrats de livraison de gaz naturel ont été passés avec les États-Unis et
l'Europe.
L'Algérie a besoin de ses hydrocarbures pour parachever son développement
agricole et minier, construire des logements, équiper les petites industries, importer des
produits alimentaires, et élever le niveau de vie général de la population. Or la
dégradation, depuis 1990, de la situation politique a gravement désorganisé
l'économie ; en 1994-1995, l'industrie algérienne ne tournait plus guère qu'à 55 % de
sa capacité, et la dette extérieure du pays, dont une partie devait être rééchelonnée,
atteignait près de 150 milliards de francs.

Les corrélats
Alger
Annaba
Arziw
Hassi-Messaoud
Hassi-R'Mel
Skikda
Sonatrach
Les livres
Algérie - le terminal d'Arziw, page 139, volume 1
Algérie - le complexe sidérurgique d'El-Hadjar, page 139, volume 1
Sahara - le gisement de gaz d'Hassi-R'Mel, en Algérie, page 4567, volume 8

Les corrélats
Aïn-Sefra
Alger
Annaba
Aurès
Bechar
Bejaia
Bibans (chaîne des)
Blida Al-Boulayda
Bougaroun (cap)
Cheliff
Cheliff (Ech-)
Cherchell
Constantine
Ghardaïa
Hoggar
Jijel
Kabyles
Kabylie
Kantara (El-)
Ksour (monts des)
Mers el-Kébir
Mitidja
Mostaganem
Mouaskar
M zab
Oranais
Ouargla
Reggane
Rummel (oued)
Sahara - Géographie
Saoura
Sétif

Sidi-bel-Abbès
Skikda
Souf
Souk-Ahras
Tamanrasset
Tazoult
Tell
Tiaret
Timgad
Tindouf
Tipaza
Tizi-Ouzou
Tlemcen
Touggourt
wilaya
Zab (monts du)
Les livres
Alger, page 130, volume 1
Constantine, page 1236, volume 3

Histoire
L'abondance des vestiges préhistoriques témoigne d'une occupation du territoire au
paléolithique inférieur, et l'on a des preuves d'échanges entre l'Algérie occidentale et
l'Espagne dès le néolithique. L'implantation phénicienne commença dès la fin du
IIe millénaire, par des comptoirs portuaires, et marqua les langues, les techniques et la
religion des indigènes. Ceux-ci, appelés alors Libyens, étaient organisés en tribus, mais
aussi en royaumes.

Des Romains aux Arabes
Sous l'Empire romain (à partir de 146 avant J.-C.), le territoire algérien fut divisé entre
la province d'Africa, à l'est, et la Maurétanie (césarienne et tingitane), à l'ouest.
L'invasion vandale (429), puis la reconquête byzantine (533) n'empêchèrent pas la
constitution de principautés berbères. L'Algérie fut conquise par les Arabes à la fin du
VIIe siècle. L'islamisation fut rapide, mais très vite l'Algérie s'éloigna du pouvoir califal, et
les Roustémides établirent autour de T?hert (Tiaret) le royaume ib?dite. Au Xe siècle, les
F ?timides confièrent le gouvernement du Maghreb aux tribus des Sanh?djas, mais,
devant leur insoumission, leur envoyèrent les hordes des Ban? Hil?l (vers 1050).
Le Maghreb s'affranchit cependant de la domination f?timide, et les Almoravides,
depuis le Maroc, envahirent l'Algérie (vers 1080). Leurs successeurs, les Almohades, la
divisèrent en deux régions, l'une autour de Bejaia, l'autre autour de Tlemcen. Ils y
installèrent les 'Abdalw?dides, qui fondèrent le royaume de Tlemcen (1235), tandis que
les Hafsides de Tunis occupaient Bejaia, Constantine et Alger. Ces derniers conquirent
Tlemcen à la fin du XVe siècle, mais furent vite défaits par les Espagnols. En 1516, les
pirates turcs de Barberousse prirent Alger, puis placèrent l'Algérie sous protectorat
ottoman. Gouvernée par un pacha, puis, à partir de 1711, par un dey plus autonome,
elle s'individualisa au sein du Maghreb. La régence d'Alger, État corsaire, fut prospère au
XVIIe siècle, mais connut vers la fin du XVIIIe siècle des difficultés économiques
croissantes, tout en intensifiant ses échanges avec l'Europe et surtout la France.

Les corrélats
Almohades
Almoravides
arabe (monde) - Histoire - Les conquêtes arabes
Barberousse - Barberousse Aruj
Barberousse - Barberousse Khayr ad-Din
Fatimides
Hafsides

Hammadides
Maurétanie
Tahert (royaume de)
Tiaret
Zenatas

Les débuts de la colonisation
En 1827, le dey insulta le consul de France à propos d'une créance restée impayée. Cet
incident décida Charles X à instaurer un blocus naval. C'est probablement pour faire
diversion à de nombreuses difficultés intérieures que le roi décida le débarquement de
ses troupes à Alger, en juin 1830. Le général français Clauzel opta tout d'abord pour
une politique d'occupation restreinte, et tenta de négocier avec Abd el-Kader, émir de
Mascara, qui se dressait contre les Français. L'émir continuant d'appeler à la guerre
sainte et leur infligeant de sérieux revers, les Français adoptèrent en 1841 une stratégie
de conquête et le vainquirent en 1847. Napoléon III instaura un régime militaire plutôt
favorable aux indigènes, et eut même le projet de renoncer à la colonisation pour
promouvoir un royaume arabe. Sous la IIIe République, la colonisation, de nouveau
encouragée, s'accéléra. Les colons (pieds-noirs) obtinrent de relever des lois françaises,
tandis que les autochtones furent soumis au statut de l'Indigénat, plus arbitraire et
répressif. Les colons développèrent l'agriculture, équipèrent le pays en voies de
communication et introduisirent l'enseignement primaire. Mais les Algériens souffrirent
de la destruction de leurs cadres sociaux traditionnels, de l'accaparement de leurs
terres, du déclin de leur artisanat.

Les corrélats
Abd el-Kader
Aumale (Henri Eugène Philippe d'Orléans, duc d')
Charles - FRANCE - Charles X
Clausel Bertrand
Hussein ibn al-Hussein
Mouaskar
Les livres
Algérie - le consul de France insulté par le dey d'Alger (avril 1827), page 140,
volume 1

L'émergence du nationalisme algérien et la guerre d'Algérie
Après les insurrections sporadiques et souvent vite réprimées de la seconde moitié du
XIXe siècle, deux types de revendications émergèrent. La première, assimilationniste
(tendance des Jeunes-Algériens), perdit toute crédibilité après l'échec du projet de loi
Blum-Viollette (1936), qui visait à étendre les droits politiques à l'élite algérienne. La
seconde, indépendantiste, gagna de l'audience après la Première Guerre mondiale, à
laquelle participèrent de nombreux Algériens sans que la France leur témoignât la
reconnaissance escomptée. Elle fut représentée par l'Étoile nord-africaine de Messali
Hadj (1927). En 1931, un 'alim (chef religieux) fit paraître la première histoire de
l'Algérie écrite en arabe. Après l'armistice de 1940, la législation de Vichy fut appliquée,
et le décret Crémieux de 1870, qui facilitait la naturalisation des juifs d'Algérie, fut aboli.
Le débarquement anglo-américain du 8 novembre 1942 fit passer l'Algérie du côté de la
France libre et le pays devint le siège du gouvernement provisoire dirigé par le général
de Gaulle. Celui-ci accorda la citoyenneté française à l'élite arabe. Mais les nationalistes
furent déçus par cette mesure, et les manifestations du 8 mai 1945 tournèrent à
l'émeute à Sétif et Guelma. Plus de cent Européens furent massacrés, et la répression
fut impitoyable. Le statut de l'Algérie de 1947 favorisait trop encore les Européens
d'Algérie et fut mal accueilli. Les nationalistes (Mouvement pour le triomphe des libertés
démocratiques [MTLD] de Messali Hadj et Union démocratique du Manifeste algérien
[UDMA] de Ferhat 'Abb?s) accrurent leur audience, et le MTLD se dota d'une
Organisation spéciale (OS) pour l'action clandestine.
L'OS fut démantelée en 1950, mais ses cadres (Mohammed Boudiaf, Ahmed Ben
Bella, Hocine Aït Ahmed et Mohammed Khider) purent préparer l'insurrection décisive du
1 er novembre 1954 depuis Le Caire, où ils créèrent l'Armée de libération nationale (ALN)

et le Front de libération national (FLN). L'état d'urgence fut instauré, et les partis furent
dissous. Puis, le FLN ayant décidé de recourir au terrorisme urbain, l'armée française
engagea la bataille d'Alger en 1957. Craignant que le nouveau président du Conseil,
Pierre Pflimlin, négociât avec le FLN, les Européens d'Algérie organisèrent, le 13 mai
1958, un Comité de salut public et provoquèrent le retour au pouvoir du général de
Gaulle. Celui-ci intensifia la répression, puis opta pour une politique de négociation qui
déçut les Français d'Algérie, dont certains se tournèrent alors vers l'organisation
terroriste O AS ( voir ce sigle ). Reconnaissant la souveraineté de l'Algérie, les accords
d'Évian (voir ce nom ) du 18 mars 1962 mirent fin à sept ans de guerre et
provoquèrent le départ d'un million de pieds-noirs vers la métropole. Le général de
Gaulle proclama l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962.

Les corrélats
'Abbas Ferhat
Aït Ahmed Hocine
Ben Bella Ahmed
Ben Khedda Youssef
Crémieux (Isaac Moïse, dit Adolphe)
Évian-les-Bains - Les accords d'Évian
FLN (Front de libération nationale)
France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - La IVe
République (1946-1958)
France - Histoire - Guerre et après-guerre ; croissance et crises - Les débuts
de la Ve République (1958-1981)
Gaulle (Charles André Joseph Marie de)
Lacoste Robert
mai 1958 (crise du 13)
Messali Hadj Ahmed
OAS (Organisation armée secrète)
Pflimlin Pierre
rapatriés
République (IVe)
Les livres
décolonisation - Algérie, page 1398, volume 3
République (IVe) - incidents à Alger en février 1965, page 4318, volume 8
Algérie - In memoriam, page 136, volume 1
Algérie - barricades à Alger en 1960, page 141, volume 1
France - le général de Gaulle à Alger, le 4 juin 1958, page 2021, volume 4

L'Algérie indépendante
Le FLN connut alors une grave crise interne, puis se maintint comme parti unique. Ben
Bella, élu président de la République, s'imposa momentanément, mais fut déposé en
1965 par son ministre Houari Boumediene. D'inspiration nassérienne, le régime
s'employa à arabiser le pays. Il confirma l'isl?m comme religion d'État et socialisa
largement l'économie. Boumediene, élu président de la République le 10 décembre
1976, renforça son pouvoir exécutif et affirma son rôle de leader tiers-mondiste.
Le colonel Chadli Bendjedid, au pouvoir de 1979 à 1992, se résolut à amorcer une
libéralisation politique et économique, qui n'empêcha pourtant pas les partisans d'un
isl?m intégriste d'exercer une influence croissante dans le pays. Ces derniers formèrent
le Front islamique du salut (FIS) dès la reconnaissance du multipartisme en 1989. Or,
leur emprise sur la société algérienne leur promettant une victoire aux élections
législatives de janvier 1992, le processus électoral fut interrompu et, le président
Bendjedid ayant été déposé, un Haut Comité d'État de cinq membres fut institué. Placé
à sa tête, Mohammed Boudiaf, l'un des chefs historiques de l'Algérie, fut assassiné le
29 juin dans des circonstances mal élucidées. Contrainte à l'exil après la dissolution du
FIS, mais défiant l'appareil d'État par les bras armés dont elle dispose -Armée islamique
du salut (AIS), Groupe islamique armé (GIA) -, l'opposition intégriste est tenue pour
responsable de l'explosion de violence qui a déjà fait plus de 50 000 victimes parmi les
Algériens et les ressortissants étrangers, laïcs ou religieux. Porté officiellement à la tête
de l'État par les élections présidentielles du 16 novembre 1995 (61,34 % des suffrages

exprimés), le général Liamine Zeroual avait apporté la preuve que l'islamisme radical
était rejeté, mais les chances d'un retour à la paix civile étaient toujours aussi
compromises, alors même qu'en novembre 1996, la réforme de la Constitution
renforçait les pouvoirs du président.

Les corrélats
Aït Ahmed Hocine
Ben Bella Ahmed
Boumediene (Mohammed ibn Brahim Bukharruba, dit Houari)
Chadli (Chadli Bendjedid, dit)
FIS (Front islamique du salut)
FLN (Front de libération nationale)
Les livres
Algérie - célébration du 25e anniversaire de la Révolution, page 141, volume 1
Algérie - l'Algérie déchirée et la Kabylie en colère, page 141, volume 1
élections - manifestation populaire de soutien au général Liamine Zéroual,
page 1613, volume 3

Arts

Littérature
L'Algérie, ou Maghreb central, a hérité d'une tradition culturelle à dominante arabe, mais
également marquée par les revendications berbères, et par la permanence du français,
contesté et cependant officiel dans certains secteurs scientifiques de l'enseignement
supérieur.
Les premiers occupants (Berbères, puis Phéniciens) ne laissèrent que des traces,
mais la littérature en langue latine, païenne et chrétienne eut une grande importance,
avec notamment Apulée, Fronton, saint Augustin. Pendant la longue période islamique
(qui débuta au VII e siècle, connut son plein achèvement au XII e siècle et dure toujours),
Alger, Tlemcen, Bejaia et Nedroma furent des foyers de diffusion culturelle. Les relations
avec les autres centres du Maghreb (Kairouan, Fès) et d'Espagne furent incessantes.
Les textes écrits durant cette période sont des récits de voyages, des oeuvres
historiques, mais surtout des commentaires juridiques et religieux (le bibliographe Ibn
Qunf?d, 1340-1407 ; le Tlemcénien as-San?ssi, mort en 1490). La poésie savante
fleurit avec Ibn Hamis (1252-1308) - encore un Tlemcénien - et la poésie populaire
(dite du malh?n, c'est-à-dire de l'arabe parlé), toujours vivante, abondait en chansons,
rondes enfantines et refrains amoureux. La production littéraire actuelle en langue arabe
est surtout le fait de Abdelhamid Ben Haddouga et Tahar Wattar.
La littérature d'expression française ne commence qu'au XXe siècle avec Louis
Bertrand (1866-1941), à qui l'on doit l e S ang des races ( 1899), et Robert Randau
(1873-1946), qui a écrit les Colons (1907). Son époque de gloire fut celle qui réunit à la
fois Albert Camus (1913-1960), Jules Roy (les Chevaux du soleil), Emmanuel Roblès,
René-Jean Clot, Jean Sénac... Mais, à côté de celle des Français d'Algérie, il y eut une
littérature maghrébine d'expression française remarquable : Jean Amrouche (19061962), Mohammed Dib (né en 1920), Kateb Yacine (1929-1989), Mouloud Fer'aoun
(1913-1962), Mouloud M'ammeri (1917-1989), ces deux derniers d'origine kabyle. La
relève est assurée avec le romancier Rachid Boudjedra (né en 1941), le romancier et
poète Nabil Farès (né en 1940), le dramaturge Slimane Benaïssa, le romancier Rachid
Mimouni (1945-1995). Les femmes sont également présentes, n'hésitant pas à
défendre leur liberté au moyen de l'écrit (Assia Djebbar, Leïla Sebbar).

Les corrélats
Amrouche - Amrouche Jean
Amrouche - Amrouche Taos
arabe (monde) - Littérature
Augustin (Aurelius Augustinus, saint)

Dib Mohammed
Feraoun Mouloud
Roblès Emmanuel
Roy Jules
Yacine Kateb

Cinéma
La production nationale s'est affirmée après l'indépendance, dans une optique militante :
l'Aube des damnés (1965), d'Ahmed Rachedi, le Vent des Aurès (1966), Chronique des
années de braise (1975), l'un et l'autre de Lakhdar Hamina, optique parfois teintée
d'humour : Omar Gatlato (1976), Salut, cousin (1996), de Merzak Allouache. En 1994,
ce dernier avait aussi signé un courageux pamphlet contre le fanatisme intégriste, Bab
El-Oued City.

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