KEES DOORIK
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
«
KEES DOORIK.
Roman de l'écrivain belge
Georges Eekhoud (1854-1927), publié en 1883.
Cette oeuvre — qui marquait les débuts de- l'au-
teur dans le genre romanesque — se situe dans la
tradition de Charles de Coster.
Animé d'un amour
passionné pour le pays natal, Eekhoud peint
moins des paysages que des tableaux de moeurs
du Polder.
Il le fait avec un grand souci de
vérité, usant des souvenirs d'un séjour dans la
campagne - anversoise.
Sa dédicace à Camille
Lemonnier montre quelle occasion inspira le livre :
« En souvenir d'une soirée dans la Campine...
ces
pages où la fantaisie n'intervient que pour rac-
corder les réalités obsédantes.
» L'histoire de Kees
Doorik est contée en trois épisodes assez distincts.
Kees Doorik est un jeune orphelin de la ville,
malingre, mal nourri, que le riche propriétaire
de la « Ferme blanche » a recueilli chez lui.
Au
bout de quelques mois, Kees Doorik a pris de
belles couleurs et il est devenu un solide ado-
lescent, travailleur excellent.
La grande recon-
naissance qu'il a pour son maître ne peut l'em-
pêcher d'être ému par la troublante Annemie, la
maîtresse de la « Ferme blanche ».
Le second épi-
sode nous jette dans l'atmosphère bruyante de la
kermesse de Putte.
Annemie y est conquise par
un joyeux luron, assez grossier, Jurgen Faas.
Pour
faire place à Jurgen, elle chasse Kees Doorik et
installe son nouveau protégé à la ferme comme
intendant.
Le troisième épisode, quelque temps
après, se déroule pendant le concours des « Gans--
rijders ».
Selon une vieille coutume cruelle, une
oie vivante est pendue par les pattes à une
corde tendue entre deux piquets, et les hommes
du village, faisant assaut de force et d'adresse,
essaient d'arracher le cou de la bête Jurgen est
vainqueur de ce grossier tournoi et, à la taverne,
dans une beuverie digne des kermesses flamandes,
on célèbre sa victoire.
Jurgen, dont l'orgueil et
le vin ont tourné la tête, provoque Kees Doorik,
dont la jalousie était attisée depuis que, — le
maître de la « Ferme blanche » étant mort, — il avait
entendu les rumeurs d'un mariage prochain d'An-
nemie et de son intendant.
Kees tue Jurgen Faas.
Une dernière fois, il retourne à cette ferme où il
avait retrouvé la santé et la force et connu,
malgré sa déception, un peu de bonheur auprès
d'Annemie.
Les gendarmes viennent le chercher
le lendemain et Annemie demeure seule, accablée.
L'intérêt de l'oeuvre tient surtout à l'art avec
lequel Georges Eekhoud sait évoquer l'atmosphère
de la campagne du Polder.
L'auteur ne cherche
point à sonder les âmes et les caractères :
ceux-ci sont d'une extrême simplicité, seulement
animés par des passions primitives et brutales
que jamais la réflexion ne vient maîtriser.
L'unique souci du romancier est d'embrasser,
grâce à un style concis et rapide, la réalité tumul-
tueuse, violente et colorée de la Campine..
»
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