KAVYADARÇA
Publié le 16/05/2020
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KAVYADARÇA
[
Miroir de la poésie].
Traité de poétique hindoue, composé par Dandin,
l'auteur du
Dacakumâracarita (a),
vers la fin du
Vile siècle.
Bien que les oeuvres hindoues les plus
anciennes concernant la rhétorique ou l'art
poétique (« Alankâraçastra ») nous restent incon-
nues et que le
Kâvyâdarea
ne soit même pas la
plus ancienne parmi celles qui nous sont par-
venues, son importance est grande.
Des plus
précis en dépit de son vaste appareil critique, ce
traité passe systématiquement en revue l'évo-
lution de l'art poétique jusqu'à l'époque de
Dandin.
Écrit en vers,
C2
traité contient de
nombreux exemples propres à illustrer la pensée
de l'auteur.
La plupart de ces exemples sont,
des créations de l'auteur lui-même.
Dans toute
composition poétique, Dandin distingue le corps
et les ornements poétiques.
Le corps est la partie
substantielle, constituée par le canevas qui peut-
être soit soumis au mètre, soit libre de tout lien
métrique, ou même présenter une combinaison
des deux formes.
Ce n'est pas le mètre qui déter-
mine les caractères de la composition poétique,
puisque toute diction élaborée, même celle qui
est libre de tout lien métrique, suit aux Indes les
règles de l'art poétique.
En effet, la forme mé-
trique, étant en liaison naturelle avec la mné-
motechnie, il est commun d'avoir recours à cette
forme d'expression, même dans le domaine des
sciences : mathématiques, astronomie, médecine,
etc.
Un des genres poétiques les plus importants
est le « mahàkâvy
-
a », ou poème classique, pour
lequel le
Kâvyâdarea
précise les sujets qui lui
conviennent, les ornements poétiques qui s'y
rapportent.
La prose poétique et la forme mixte
(prose poétique et vers) trouvent également leur
place dans le traité théorique de Dandin.
Nous y
apprenons que la valeur commune à toute compo-
sition poétique, est constituée par les ornements
(« alankâra ») ; ceux-ci peuvent se rapporter au
sens (« arthalankâra ») ou à la parole, aux mots
(« çâbdâlankâra »).
Parmi les premiers, l'auteur
mentionne la description, la comparaison et la
métaphore ; viennent ensuite l'allusion indirecte,
l'hyperbole, le double sens.
Parmi les ornements
relatifs à la structure de la phrase, Dandin dis-
tingue les nombreuses formes de « Yaniaka », ou
paronomasie, rendues possibles dans leur diver-
sité par la structure et le graphisme du sanskrit.
Dans ces « çabdâlankâra », l'artifice formel du
vers atteint à une perfection qu'aucune langue ne
pourra jamais égaler.
Exaltés par les théoriciens
de l'art poétique, les « çabdâlankâra » font leur
première apparition dans le
Râmâyana (p),
s'accentuent dans les poèmes de Kâlidâsa — par
exemple le
Raghuvamea (a),
et finissent, aux
époques suivantes, par obscurcir l'inspiration et
la substance même de la veine poétique.
Trad.
en allemand (avec le texte sanskrit) par O.
Bôhtlingk (Leipzig, 1890).
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