KALAVILASA
Publié le 16/05/2020
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KALAVILASA
[
Floraison des arts].
Poème
didascalique indien de Kshemendra (xIe siècle),
divisé en dix sections ; c'est une peinture des
artifices (« kalâ ») et des ruses employés par
l'homme.
Le marchand Hiranyagupta conduit
son fils Candragupta auprès d'un célèbre maître-
ès coquineries, Mûladeva, et le prie de se charger
de son instruction.
Mûladeva consent, héberge
le fils du marchand dans sa maison et l'instruit
dans les ruses, fraudes et félonies de toutes
sortes.
Les doctrines de Mûladeva forment le
sujet du poème.
Au coeur de toutes ces malhon-
nêtetés réside l'hypocrisie.
L'auteur décrit, avec
une véracité particulière, les religieux hypo-
crites et narre les circonstances qui auraient
présidé à la création de Dainbha (esprit de
l'hypocrisie), lequel est représenté comme un
grand ascète occupé à murmurer des prières en
tenant dans sa main un chapelet.
Il a si bien
l'apparence d'un saint, que les sept Rishi lui
manifestent la plus profonde vénération et
Brahmâ le Créateur lui-même le loue pour son
extraordinaire ascèse ; mais Dambha prie Brahmâ
de parler doucement et lui demande de mettre
la main devant sa bouche quand il parle : il ne
tient pas à être souillé par son haleine impure.
Dambha est descendu sur terre et s'y est répandu
sous mille aspects.
Il a établi pour toujours sa
demeure dans la bouche et sur le visage des
hauts fonctionnaires, niais il a pénétré aussi
dans le coeur des ascètes, des astrologues, des
médecins, des serviteurs, etc.
Il a pénétré même
chez les oiseaux (voyez le héron, qui habite au
bord des fleuves et s'y tient comme un pénitent) ;
il
a pénétré aussi dans les arbres qui, revêtus
de leur écorce, semblent être des ascètes.
Dans
la VIIe section, le poète attaque âprement la
race vagabonde des chanteurs et des bardes,
représentés comme des bohémiens vagabonds qui
enlèvent aux riches leur argent et ne possèdent
jamais rien, parce que ce qu'ils gagnent le matin
en chantant, ils le perdent au jeu le soir.
Les
bijoutiers sont pris à partie dans la VIIIe section,
et sont traités de voleurs de métaux et de
trompeurs.
La IXe section nous décrit quelques
beaux modèles de friponnerie.
On y trouve le
médecin, qui tue des centaines d'hommes, en
employant toutes les herbes imaginables, pour
étaler sa vaine science.
On y voit aussi l'astro-
logue, qui fait mine d'observer le cours des
planètes et se livre à mille singeries pour entrer
dans les bonnes grâces des gens riches, sans se
douter que sa femme passe ses journées en
compagnie de ses amants.
On y parle enfin du
fabricant d'élixirs, dont le crâne chauve brille
comme une casserole de cuivre, ce qui ne l'em-
pêche pas de prendre leur argent aux chauves,
sous couvert de leur faire pousser les cheveux.
Kshemendra est un auteur plein de pédanterie,
niais riche d'expérience, et observateur pénétrant
des milieux et des coutumes.
Cette oeuvre, d'un
grand intérêt, fut publiée dans la collection
Kâvyamâlâ (I, 34 et ss.) ; elle fut traduite en
allemand par H.
Schmidt (Eisleben et Vienne,
1914).
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