Julien Green ou les Chemins de la solitude

« Julien Green 1900- ...

ou les Chemins de la solitude Proche en apparence de Mauriac par les thèmes de ses romans - les conflits de la chair et de l'esprit -, Julien Green s'écarte de lui par les particularités de son éducation et l'acuité de sa crise spirituelle .

Anglican de parents américains, Green, converti au catholicisme en 1916 , reste imprégné de l'éducation protestante et puritaine qu 'il a d'abord reçue.

Né en France, d'expression française , il n'en garde pas moins le sentiment d'appartenir à deux cultures et situe plusieurs de ses œuvres aux Etats-Unis où il séjourne épisodiquement.

« La foi chez Julien Green est un fil tendu sur un abîme d'horreurs» (J.-L.

Ezine).

Il éprouve une grande difficulté à accorder sa foi avec un dogme, une homo­ sexualité qu 'il estime coupable avec sa vocation littéraire.

Ses romans en effet traduisent son obsession du mal et de la terreur qu'il inspire.

Dans Mont-Cinère (1926), deux femmes en viennent au crime par avarice.

Dans Adrienne Mesurat (1927), la solitude sexuelle mène au parricide .

Dans Léviathan (1929) , crime et suicide se conjuguent pour affirmer le poids de la fatalité.

Dans Moïra (1950), un jeune étudiant, torturé par le problème de la chair, tue parce que « la pureté ne se trouve qu 'en Paradis ou en Enfer» .

Le sentiment de la solitude hante les dernières œuvres (1960, Chaque homme dans sa nuit) .

Green se penche sur lui-même .

Les volumes de son Journal (1928-1972) et de son autob iographie tracent l'itinéraire d'un homme qui tire sa souffrance de lui-même et des autres.. »